Extraits

À force, il avait pris l’habitude de vivre seul et s’était lentement laissé aller. Sans être négligé, il ne cherchait simplement plus à séduire. À l’inverse, le Grand cultivait soigneusement son charme viril et ses allures de séducteur. Il parlait en pesant ses mots, étudiant chacun de ses gestes, les mains animées comme des oiseaux pour souligner sa gouaille parisienne. Il adorait capter l’attention. Tout le contraire de Renan. Au début, le commissaire s’était amusé des excès et de la spontanéité du truand, de ses histoires de cavales et de règlements de comptes. Avec le temps, il était devenu lucide : le Grand était avant tout un manipulateur, comme la plupart des indics. Le genre de type avec lequel il fallait toujours jouer serré. Pessac savait tout cela, mais les belles affaires venaient rarement seules.