Extraits

Sin regarda son amant poser son téléphone et son cœur sombra. Il savait déjà, sans que Ben le dise, que sa requête de prolongation de cours avait été refusée.

— Je ne peux pas leur fournir de certificat médical, dit Ben en levant ses yeux mouillés de larmes. Ce n’est pas comme si Brian pouvait m’en faire un. Ça paraîtrait un peu étrange – obtenir un certificat de la part d’un médecin légiste.

Kalel se leva et quitta la cuisine. Sa tignasse bouclée réapparut dans l’encadrement de la porte.

— Ce n’est pas d’un cadeau dont vous avez besoin pour que Ben se sente mieux. C’est d’un acte divin.

Étant donné que Ben est dans le collimateur du tueur, c’est logique de le faire protéger et j’ai toute confiance en Trent et Mace. Ce dernier est plus du genre à tirer d’abord et s’excuser ensuite.

C’est ça ! Attendez… Quoi ? Son ours ?

— Sin, chéri, tu es un ours-garou. Tu étais probablement à moitié métamorphe à la naissance. Quand je t’ai mordu, j’ai ramené ton ours dormant à la surface et tu as subi ta première transformation. Voilà pourquoi tu te sentais si bizarre.

— En ours ?

Sin ne savait pas ce que son homme avait fumé, mais c’était de la bonne. Il était humain. Bien sûr, il n’était pas le seul humain de leur petite meute, mais il était définitivement humain. Né humain. Élevé en tant que tel. Aucune envie de frapper une poitrine velue et d’aller en forêt fourrager à la recherche de baies et autres conneries. Il n’avait même pas de poils, pour l’amour de Dieu !

— Génial. Tout ce dont j’ai envie pour dîner, marmonna-t-il. Des photos de sang, de carnage et d’intestins.

Il entendit Ben déglutir de façon audible près de lui et souhaita avoir gardé sa bouche fermée.

- Oh, Ben, tu es un grand sensible.

Sin lui releva le menton, l'attirant contre lui, ce qui lui rappela une nouvelle fois que cet homme était tellement plus que son amant. Sin était solide, fort, assez confiant pour diriger le monde s'il le voulait.

Il conduisit Ben vers le lit qu'ils partageaient depuis cette première nuit où ils s'étaient rencontrés, le faisant s'asseoir et le tenant près de lui.

- Tu es un jeune loup très attentionné, lui dit Sin tendrement. Et je t'aime pour ça, crois-moi. Mais mon passé n'est pas le reflet de celui que je suis aujourd'hui. Ai-je souffert d'être dans un foyer ? Oui. Est-ce que ces expériences m'ont aidé à forger cet esprit libre et déterminé ? Probablement. Mais, mon amour, ne perds pas ton temps et ton énergie à te sentir désolé pour l'enfant que j'étais. Utilise ce temps pour te concentrer sur l'homme que je suis devenu.

— Ben va bien, lui assura Dimitri. Sin et Gabriel l’ont emmené au lit depuis longtemps. Apparemment, ils étaient inquiets que les hauts et les bas émotionnels de la journée l’aient épuisé.

Shane ricana, puis éclata franchement de rire.

— Il est plus probable qu’ils l’aient emmené au lit avant qu’il soit épuisé. S’il ne l’était pas avant, je suis sûr qu’il l’est, maintenant.

Il avait été plus que conscient du regard de sa mère durant toute la cérémonie, puis pendant la réception qui avait suivi, mais elle ne l’avait pas approché. Il pouvait imaginer que c’était parce que Sin et Gabriel avaient été continuellement à ses côtés, comme une paire de serre-livres virtuellement féroce, chaque seconde depuis le baiser cérémonial de Shane et de Dimitri.

Je t’aime, Dimitri Polst et, devant témoins, je te promets que je ne te serai jamais infidèle, ne te donnerai jamais de raison de douter de moi et me tiendrai toujours à tes côtés. Même la mort ne nous sépara pas longtemps. Ce qui ne signifie pas que tu ne dormiras pas sur le canapé à l’occasion, mais je sais que peu importe ce que la vie nous réserve, nous y ferons face ensemble.

Pour la première fois depuis que Sin l’avait revendiqué par ce moyen, il eut l’impression que ce collier était plus une chaîne qu’une marque de fierté et qu’il soit damné si cette pensée ne fut pas douloureuse.