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Chapitre 6 :
«… L’inquiétude sincère qu’il percevait dans la voix de l’homme puis sa stupeur en distinguant la créature étendue sur le sofa.
— Putain, Allie, c’est quoi ce monstre ?
— Ne parle pas comme ça, Pierre, il t’entend, tu sais. Il est intelligent.
— Allie, dit-il doucement, tu as un animal sauvage dans ton salon. Un loup.
— Pierre, s’il l’était réellement, il ne serait pas allongé comme une carpette sur mon canapé, rétorqua- t-elle en souriant. Sans oublier qu’il essaierait de me mordre. Non, regarde-le, on dirait plutôt un gros chaton.
Le loup releva brusquement la tête et gronda à l’intention de la jeune femme qui éclata de rire.
— Excuse-moi, mon beau, tu es la créature la plus primitif que je connaisse.
Il poussa un petit jappement et se recoucha, la tête posée sur ses pattes avant.
— Je n’en reviens pas ! murmura Pierre, incrédule.
— Moi non plus.
— Qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ? demanda-t-il brusquement.
— Tu sais déjà qu’une petite nouvelle est arrivée dans la classe puisque tu as fait sa connaissance ce midi lorsque nous sommes venues déjeuner chez toi. Elle est adorable. Par contre, ce que tu ignores, c’est qu’elle est affublée d’un oncle complètement psychopathe qui a un ami qui... enfin que...
— Bon, tu accouches, oui ? Je n’ai pas toute la soirée, mon mec m’attend.
— Il m’a embrassée, avoua Alyson en baissant les yeux.
— L’oncle psychopathe ? s’écria Pierre sous le choc.
— Non, son ami. C’était si... doux, si... tendre.
— Toi, tu as besoin de t’envoyer en l’air ! énonça Pierre un peu plus calme.
Alyson ignora sa réflexion et poursuivit.
— Juste après, Kellen est arrivé. Il m’a regardée avec un tel dédain, une telle fureur, que je me suis sentie plus sale qu’un sac de charbon.
— Kellen ? Kellen Wolfang ? De la Communauté ? Celui sur qui tu as craqué il y a quelques mois ? insista Pierre.
— Ce n’était que physique, le contredit-elle, car maintenant que j’ai eu un aperçu de son mental, crois bien que mon engouement est définitivement passé !
— Hum !
— Quoi ? ... »
Afficher en entier« Ils étaient là ; ils la poursuivaient. Elle avait beau courir de toutes ses forces, elle ne parvenait pas à les distancer. Elle percevait leurs regards écarlates posés sur elle, elle sentait leurs odeurs sauvages, bestiales. Elle trébucha et se redressa avec peine. Ses pieds étaient en sang, elle avait conscience qu’elle les attirait d’autant plus, mais elle ne pouvait rien y faire.
Leurs souffles se firent soudain moins audibles. Elle aurait pu croire qu’ils avaient perdu sa trace, mais elle savait que c’était un piège. Ils jouaient avec elle.
C’étaient des chasseurs.
Elle était la proie. »
Afficher en entierChapitre 1 :
«… Ils étaient là ; ils la poursuivaient. Elle avait beau courir de toutes ses forces, elle ne parvenait pas à les distancer. Elle percevait leurs regards écarlates posés sur elle, elle sentait leurs odeurs sauvages, bestiales. Elle trébucha et se redressa avec peine. Ses pieds étaient en sang, elle avait conscience qu’elle les attirait d’autant plus, mais elle ne pouvait rien y faire.
Leurs souffles se firent soudain moins audibles. Elle aurait pu croire qu’ils avaient perdu sa trace, mais elle savait que c’était un piège. Ils jouaient avec elle.
C’étaient des chasseurs.
Elle était la proie.
Elle parcourut encore quelques mètres avant de se laisser tomber. Elle n’avait plus aucun désir de fuir, elle se savait perdue, alors à quoi bon lutter ? À quatre pattes, elle se traîna jusqu’à un arbre auquel elle s’adossa. En moins d’une minute, ils furent sur elle. Leurs grondements la laissèrent tremblante, mais le pire c’étaient leurs yeux, des yeux d’un rouge rubis qui étincelaient dans la noirceur de la nuit.
Elle ne pouvait plus bouger, elle était encerclée. L’un d’eux se fit plus pressant, il posa ses deux pattes avant sur ses cuisses et lui renifla le visage, toujours en grondant. Un filet de bave coula sur sa poitrine... Elle ressentit une brûlure intense à l’endroit de la coulure, comme si elle venait d’être brûlée à l’acide et elle ne put retenir un cri de douleur. Elle regarda la bête qui se trouvait sur ses genoux. Il en fit de même, un « sourire » se lisait sur son visage. Il recula d’un pas et se mit à hurler à la lune. Un de ses congénères lui répondit ; puis un autre, et encore un autre. Quelques secondes plus tard ce fut un concert de hurlements qui agressa ses oreilles. Elle ne put s’empêcher d’y plaquer ses paumes. Son cœur battait de plus en plus fort, elle savait qu’il ne lui restait plus que quelques minutes à vivre. Les clameurs effroyables cessèrent laissant place à un silence menaçant, glacial… et ils attaquèrent... »
Afficher en entierElle poussa un gémissement pathétique et se leva de son lit après un regard à son radio réveil qui lui indiquait 5 h 06. Elle fourragea nerveusement dans sa longue chevelure et ne put retenir un cri de douleur lorsque ses doigts rencontrèrent un nœud. Elle savait qu’elle ne réussirait pas à se rendormir. Son cauchemar revenait régulièrement depuis quelques années, mais ces dernières semaines, il la réveillait dans cet état proche de la panique, pratiquement toutes les nuits. Elle commençait à ressentir le manque de sommeil, mais il lui fallait tenir le coup encore quelques jours. Cinq pour être précis. Elle serait en congés à la fin de la semaine ! Les vacances de printemps seraient pour elle l’occasion de se reposer ; enfin, elle l’espérait !
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