Commentaire de dimitridefontaine

Dans Les Loyautés, nous sommes mêlés dans les travers de plusieurs vies qui s’enchaînent et se relient. Deux garçons, dont un plus influençable que l’autre, tombent peu à peu dans le piège de l’alcool alors qu’ils ne sont qu’en primaire. Un plus que l’autre, Théo. Théo a une vie familiale que personne ne voudrait avoir, il est très mature pour son âge, il essaie juste de trouver un échappatoire face à son modèle de vie pas très agréable. Sa professeure de français, Hélène, s’inquiète de son comportement, elle va creuser pour discerner ce qui se trame réellement chez cet enfant. Cécile, elle, est la mère de l’autre enfant, Mathis. Comme le dit le résumé, « son équilibre familial vacille au moment où elle aurait le plus besoin de son fils ». C’est le personnage qui, d’ailleurs, m’a le plus plu, celui que j’ai pris énormément plaisir à suivre.

Les Loyautés est un très bon roman, presque un coup de coeur, mais les goûts et les couleurs… Un roman où il m’a été difficile de rentrer au départ (je cherche la petite bête, à peine les trente premières pages, mais bon, sur deux cents, ça compte un peu… un peu !), mais après ça, plus moyen de lâcher le livre. Et quel livre ! Je suis ressorti de là en me disant qu’il fallait absolument que je trouve un moyen pour remercier l’auteure de tout ce qu’elle m’a procuré dans ma vie de lecteur. C’est si juste, si criant de vie dans le désespoir de trouver l’espoir ! On sent toute la fragilité du monde à travers les personnages, le besoin vital d’être aidé par les autres, secouru. C’est plein de vie, la psychologie des personnages, notamment celle des enfants, est décrite avec un soin et une attention si terrible dans l’évidence que ça nous procure. Et l’histoire s’enchaîne vraiment bien. Je n’aurais pas autant pensé adorer, mais sincèrement, en une soirée à peine, le roman était bouclé. Je sortais de table avec la hâte d’aller me remettre à lire, une sensation qui n’a pas de prix, c’est là qu’on se dit qu’on lit un roman vraiment bon. J’ai aimé cet orchestre vacillant autour de tous les personnages, l’idée du croisement, l’entretien de ces vies différentes mais qui au fond se ressemblent un peu toutes, et dont, malgré nous, nous avons fait ou faisons partie. C’est très fort, maîtrisé, quadrillé, on en aurait même voulu plus, car le roman s’arrête peut-être un peu trop abruptement, mais là encore, c’est sans doute parce que c’est impossible de trouver une solution face à tout ce qui se trame autour de nous…