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Il posa une main sur son épaule. Sa paume était chaude, solide.

— Je te demande simplement de ne plus porter toute seule ton chagrin. Tu m'as accusé, tout à l'heure, de m'autoflageller, mais tu t'es si bien renfermée sur toi-même que plus personne ne peut t'approcher. Promets-moi de te confier davantage. Isabella faillit s'emporter.

— Je ne vois pas qui pourrait supporter de m'écouter ressasser ma tragédie, sans trouver un prétexte pour s'enfuir de la pièce.

— Moi.

Isabella voulut répondre, mais une boule lui obstruait la gorge.

— C'est ma tragédie autant que la tienne, poursuivit Mac. Quand j'ai appris ce qui t'était arrivé, j'ai voulu mourir. Et doublement, parce que, en plus, j'étais loin de toi. Tu aurais pu périr, ce soir-là, et moi je me trouvais bêtement dans un hôtel de Montmartre. Ian ne dit jamais grand-chose, mais je suis convaincu qu'il devait penser que j'aurais mérité quelques- unes des tortures qu'il avait endurées à l'asile. Et tu partageais son avis.

Isabella hocha la tête. Ses larmes lui brûlaient les yeux.

— Mais en même temps, j'avais tellement besoin de toi que je souhaitais vraiment que Ian te retrouve.

— Il m'a retrouvé, répondit Mac. Ouvrant les bras, il ajouta :

— Et je suis toujours là.

— Oui, tu es là. Mais je me demande encore ce que je vais faire de toi.

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/

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- Si, chérie, c'est un jeu. Mais c'est le jeu le plus sérieux auquel j'aie jamais participé de ma vie. Et j'ai la ferme intention de gagner. Je vais te récupérer, Isabella. Dans ma vie, dans ma maison et dans mon lit.

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Mac se perdit quelques instants dans la contemplation de ses yeux verts - ces yeux qui l'avaient fasciné, dans une salle de bal, quelques années plus tôt. À l'époque, Isabella n'était qu'une débutante, et elle ne se doutait pas un seul instant de leur effet dévastateur. Pourtant, un seul regard d'elle suffisait à faire naître chez n'importe quel homme les rêves érotiques les plus fous.

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Isabella avait toujours su s'habiller, et porter des couleurs qui flattaient son regard d'artiste. Aussi, Mac avait beaucoup aimé l'aider à se vêtir chaque matin. Du temps de leur mariage, il lui était souvent arrivé de congédier sa camériste, pour lacer lui-même sa robe. L'opération, à chaque fois, réclamait plus de temps que nécessaire, et ils descendaient très en retard pour prendre leur petit déjeuner.

Près de quatre ans plus tard, Isabella lui faisait toujours autant d'effet. Mac sentit son membre se durcir. Nom d'un chien ! Allait-elle s'en apercevoir? Et éclater de rire?

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Et là-dessus, elle ouvrit la porte et pénétra dans la pièce. Mac était là, en effet, debout devant un chevalet, en pleine séance créative. Isabella en resta un instant interdite. Elle avait presque oublié la beauté saisissante de son mari. En tout et pour tout, Mac n'était vêtu que d'un vieux kilt, maculé de taches de peinture.

Des gouttes de sueur ruisselaient sur son torse nu et bronzé -il avait passé l'été sur le continent. Il avait noué un foulard sur sa tête, à la mode tzigane, pour protéger ses cheveux de la peinture. C'était son habitude, se souvint la jeune femme, avec un petit pincement au cœur. Ce foulard faisait ressortir ses pommettes et mettait en valeur la beauté de son visage. Même ses chaussures, maculées elles aussi de peinture, étaient familières à Isabella.

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Le valet d'Isabella tira la sonnette de la porte d'entrée de la maison de lord Mac Mackenzie, située sur Mount Street, tandis qu'Isabella attendait dans son landau, se demandant pour la énième fois si elle avait raison d'agir ainsi.

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