Extrait

Pour taquiner Laetitia, Ethan lui dit :

— En même temps, maintenant que tu me le dis, Elise, c’est vrai qu’elle s’est drôlement empâtée !

Fidèle à elle-même, Lilou répondit du tac au tac :

— Vous tenez vraiment à ce que je vous donne une correction alors que je n’ai pas encore pris mon petit-déjeuner ? Vous êtes vraiment suicidaires.

En réponse, Ethan et Elise firent d’une voix faussement apeurée :

— Houuuuuuuuu

Pendant ce temps-là, ils avaient commencé à s’éloigner de Duncan et des deux autres. Ethan jeta un coup d’œil en arrière pour vérifier s’ils leur emboitaient le pas ou non. Surprenant son regard, Lilou lui dit sur le ton de la plaisanterie :

— Si je te reprends à mater encore une fois mon homme, Ethan, je vais être obligée de te la donner, cette correction.

Il faillit s’étaler de tout son long face à cette réplique.

— Non, mais ça ne va pas la tête de raconter des trucs comme ça. Tu veux que je finisse sur un bûcher ?

— Pourquoi dis-tu ça ?

Elle sembla alors comprendre qu’il faisait référence à son homosexualité.

— Oh ! Ne t’inquiète pas mon biquet, personne au sein de ces murs ne parle français. Je suis bien placée pour le savoir, depuis le temps que j’y vis.

Cela le soulagea, en effet, même s’il n’était pas à l’abri que Duncan le dénonce. Mais il décida de ne pas parler de ce point avec elles. Inutile de les inquiéter.

Quand ils furent enfin arrivés à destination, Lilou apostropha une jeune fille et lui demanda que son petit-déjeuner et celui de ses amis leur soient apportés ici. Quand la servante fut partie — ce qu’elle était, selon toute vraisemblance — Ethan ne put retenir une exclamation.

— C’était quoi ça ?

Faisant semblant de ne pas comprendre la question, Laetitia répondit :

— Eh ! Je te prie d’avoir un peu plus de respect pour mon personnel !

— Ton personnel ? Oh désolée duchesse, je ne voulais pas vexer sa seigneurie !