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Rendu maladroit par la hâte, il détacha les harnais.

Les chevaux étaient agités, ils secouaient la tête et renâclaient. Aucun des deux n'avait de selle, mais Robert pouvait aussi bien faire sans. Tout en desserrant le dernier lien, il jeta un coup d’œil à la fille du comte. Elle était toujours dans la voiture, les poings sur les hanches, les yeux écarquillés et le souffle court. La couronne d'or qu'elle portait avait glissé et elle avait les cheveux ébouriffés.

- Je suis désolé, madame, lui dit-il. Je n'avais pas le choix.

Nouant un harnais à sa taille, Robert glissa l'épée qu'il avait prise au garde d'Ulster à sa ceinture de fortune.

- Restez près de la route. Votre père viendra vous chercher.

Alors qu'il s'apprêtait à monter sur l'un des chevaux, Elisabeth sortit du véhicule.

- Attendez !

Robert jeta un regard derrière lui. Ce n'était pas de la peur qu'il lu dans son visage, mais du désespoir.

- Emmenez-moi avec vous.

Robert regarda la fille, sidéré par sa demande. Puis il s'accrocha à la crinière du cheval pour monter dessus. De la route s'élevait le vacarme des sabots.

Elizabeth semblait totalement paniquée.

- Sinon, je leur dirai dans quelle direction vous avez fui.

Elle le menaçait d'une voix tremblante, mais elle s'avança vers la route à travers les broussailles, en relevant sa robe d'une main, l'autre lui servant à dégager les ronces sur son passage.

Robert poussa un juron et descendit de cheval pour la poursuivre, se prenant les pieds dans les racines des arbres, les épines déchirant sa chemise. Le bruit des sabots était de plus en plus fort, le sol de la forêt tremblait à l'approche d'une vingtaine de cavaliers; Attrapant Elizabeth, il la força à se baisser dans les broussailles juste au moment où les hommes du comte passaient à toute vitesse, illuminés par les flammes dansantes des torches qu'ils portaient. Il lui plaqua une main sur la bouche, mais il n'avait pas besoin de s'inquiéter. Elle ne résistait même pas. Les cavaliers disparurent dans un nuage de poussière.

Robert attendit quelques secondes, des insectes fourmillant sur sa peau dans l'obscurité, le souffle chaud d'Elizabeth contre la paume de sa main, puis il se remit debout en la relevant sans ménagement. Le voile avait glissé de sa tête et ses tresses noires s'étaient libérés de leurs épingles.

- Vous allez en Ecosse, n'est-ce pas ?

- Vous pouvez rejoindre le château par ce chemin. Répondit-il en retournant à la voiture.

Les hommes d'Ulster savaient qu'ils auraient dû le rattraper rapidement. Lorsqu'ils se rendraient compte qu'il n'était pas devant, ils feraient demi-tour pour fouiller les bois. Robert s'arrêta. La voiture était toujours au même endroit, mais les chevaux s'étaient enfuis. La fureur s'empara de lui.

- Sacrebleu ! s'écria-t-il en se tournant vers Elizabeth, qui le suivait.

Elle recula devant sa colère mais sans perdre contenance.

- Emmenez-moi avec vous et j'enverrai un message à mon père pour lui demander de laisser partir l'autre homme sans lui faire de mal. C'est votre frère, n'est-ce pas ?

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Il frappa du poing sur la table.

— Le jour du jugement approche. Prenez garde à ce que je dis.

— Richard de Burgh est un allié de votre famille depuis des années, sir Robert, observa le jeune moine. Nous savons aussi que vous avez prêté allégeance au roi Édouard. Comment pouvons-nous être certains de votre loyauté ?

— Ces allégeances n’existent plus depuis trois ans. Elles ont pris fin le jour où j’ai rejoint l’insurrection dirigée par William Wallace.

Robert se pencha sur la table en soutenant le regard du moine.

— Nos deux pays ont souffert de la domination du roi d’Angleterre. Si vous savez où se trouve le Bâton, je peux vous aider à l’empêcher de s’en emparer.

Le jeune homme lança un regard en direction de Murtough et Robert vit une lueur d’espoir éclairer son visage. Il continua :

— Dans l’Histoire des rois de Bretagne de Monmouth, il est écrit que Brutus de Troie, fondateur de ces îles, avait en sa possession certaines reliques. À sa mort, ses fils se sont partagé le territoire, donnant naissance à ce qui allait devenir l’Angleterre, l’Irlande, le pays de Galles et l’Écosse, chacun d’entre eux possédant l’une des quatre reliques, symboles de leur nouvelle autorité.

— Je connais l’œuvre de Geoffroy de Monmouth, le coupa Murtough.

Robert poursuivit sans se laisser troubler :

— Selon une vision du prophète Merlin, que Monmouth affirmait traduire, c’est cette partition qui est à l’origine de l’enlisement de la Bretagne dans le chaos. Il avait prédit que ces objets sacrés devraient être rassemblées auprès d’un seul souverain pour éviter la ruine finale du pays. Uther Pendragon et son fils, le roi Arthur, étaient proches de réussir, mais ils n’ont pas pu aller au bout. Quand Édouard a conquis le pays de Galles, il a découvert une prophétie perdue qui évoquait les quatre trésors. Pour l’Angleterre, Curtana, l’Épée de la Clémence. Pour le pays de Galles, la Couronne d’Arthur, le diadème qu’aurait porté Brutus lui-même. Pour l’Écosse…

Robert s’interrompit. L’image d’un bloc de pierre à l’arrière d’un chariot, descendant une voie poussiéreuse, venait de surgir devant ses yeux. Il chevauchait furieusement dans son sillage, le bouclier haut levé. Autour de lui, d’autres hommes sur leurs montures, l’épée à la main, le visage illuminé par la victoire. Tous portaient le même bouclier que lui : rouge sang, orné au milieu d’un dragon dressé sur ses pattes arrière et crachant des flammes. À sa grande honte, il avait joué un rôle ce jour-là et livré à Édouard cette relique des plus précieuses.

— Pour l’Écosse, reprit-il, la Pierre du Destin, sur laquelle tous nos rois ont été couronnés.

— Nous avons entendu parler des conquêtes du roi Édouard, dit gravement le plus jeune moine. Nous savons qu’il s’est approprié ces trésors et qu’il les garde à Westminster. Seul le Bâton de notre fondateur lui a échappé jusqu’à maintenant.

— Alors vous savez qu’il est prêt à tout pour mettre la main dessus.

— Et vous, comte Robert… demanda Murtough, dont les yeux brillaient à la lumière du chandelier.

Il but une gorgée de vin et la fissure de sa lèvre s’emplit du liquide rouge.

— … croyez-vous en la prophétie de Merlin ?

— Peu importent mes convictions. Ce qui compte, c’est que les sujets du roi et la plupart de ses hommes y croient. C’est pour cela qu’ils se battent, qu’ils saignent et qu’ils meurent. Ils sont l’épée qui lui a permis de conquérir le pays de Galles. Et maintenant, l’Écosse. Le sentiment de sauver la Bretagne de la ruine ne fait que renforcer leur détermination. Édouard ne conquiert pas grâce à sa seule force, il s’appuie aussi sur celle de la prophétie. Il deviendra un nouveau Brutus, un nouvel Arthur. Et toute la Bretagne se prosternera devant lui.

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ARMAGH, IRLANDE

En l’an 1135

Sur les hauteurs d’Ard Macha dont les pentes portaient le nom d’une ancienne déesse de la guerre, un groupe d’hommes patientait. Ils se tenaient en rangs serrés devant les portes de la cathédrale, fouillant du regard la brume qui enveloppait les monts. La lumière mordorée qui dissipait peu à peu le brouillard commençait à rendre visible le mémorial des saints du cimetière, tandis qu’au loin un voile blanc couvrait toujours la ville d’Armagh.

Le battement d’ailes d’un corbeau prenant son envol depuis l’un des ifs qui jalonnaient le chemin troubla le silence. Comme ils suivaient l’oiseau des yeux, les hommes virent apparaître une silhouette dans le brouillard, un homme vêtu d’une robe à capuchon noir qui pendait sur son corps décharné. Tandis qu’il s’approchait d’eux, ils empoignèrent leurs armes. Nerveux, les plus jeunes avaient du mal à tenir en place. Au milieu du groupe, l’un d’eux, puissant comme un taureau, le visage buriné, fendit les rangs pour se poster en première ligne. Niall mac Edan scrutait l’obscurité ambrée derrière l’homme qui arrivait. Quelques secondes plus tard, il distingua les contours d’un engin qui avançait dans le sillage du visiteur. C’était une charrette, tirée par une mule. Deux hommes en habit noir guidaient l’animal. Niall plissa les yeux, attentif au moindre mouvement, mais il n’y avait rien d’autre à voir. Comme convenu, Malachie était venu seul.

Les conducteurs de l’engin s’arrêtèrent à côté du cimetière, laissant Malachie remonter la pente, les pieds nus sous les ourlets flottants de sa robe. À cause de son austère tonsure, son crâne chauve était rougi par le soleil de juillet. Les traits de son visage étaient tirés, les pommettes saillantes et les yeux creux. Niall percevait une certaine tension chez ses hommes ; il en vit même certains faire un pas en arrière. Le mois précédent, quand Malachie avait pris position sur ce versant de la colline avec l’intention d’occuper la cathédrale, il était accompagné d’une armée, et le sang avait coulé. Mais Niall savait que ce n’était pas le souvenir de cette débauche de violence qui pétrifiait ses hommes. Face à des haches et à des lances, ils auraient été plus vaillants que confrontés à ce guerrier solitaire et affaibli, aux pieds endurcis par des années d’errance à prêcher la parole de Dieu. Ils avaient tous entendu tant d’histoires à son sujet.

On disait qu’une fois Malachie avait jeté un sort à un homme qui l’avait calomnié. La langue du malheureux avait gonflé jusqu’à putréfaction et des asticots y avaient germé. L’homme était mort après avoir passé sept jours à vomir les vers qui infestaient sa bouche. On racontait aussi qu’une femme, l’ayant pris à partie au cours d’un sermon, s’était effondrée au sol à l’issue du prêche, saisie de terribles convulsions au terme desquelles elle avait avalé sa langue. On le disait capable de guérir la peste comme de la donner, de faire sortir les fleuves de leur lit, et l’on croyait que la vengeance du Seigneur s’abattait sur tous ceux qui s’opposaient à ses volontés.

Pourtant, Niall mac Edan avait résisté sans même dégainer son épée. Pendant dix mois, il avait empêché Malachie d’entrer dans Armagh et sa cathédrale. Et aujourd’hui, il était toujours là. Son regard s’attarda sur la charrette. Même s’il était loin, il vit qu’elle était chargée de coffres. Cela renforça son assurance. Seul un homme aussi faillible que tous ceux nés d’Adam avait besoin d’offrir un pot-de-vin pour obtenir ce qu’il voulait. D’un geste de la main, il fit signe à ses hommes de s’éloigner tandis qu’il s’avançait vers Malachie, archevêque d’Armagh.

Malachie vit les soldats s’écarter devant lui. Un peu plus loin, les portes de la cathédrale étaient ouvertes sur l’obscurité. Ard Macha, même cerné par la brume, lui était aussi familier qu’un vieil ami. Né dans la ville quarante ans plus tôt, il avait grandi au milieu de ces vertes collines sur lesquelles le bien-aimé saint Patrick avait fondé son église. L’édifice de pierre avait bien changé depuis son enfance. Dix années seulement s’étaient écoulées depuis que son toit en ruine, frappé par la foudre à une époque dont personne ne pouvait plus témoigner, avait été réparé par l’archevêque Cellach. Les bardeaux avaient l’air aussi neufs qu’au premier jour. Malachie était heureux de constater que, malgré la mort de son ami et mentor, son œuvre continuait de vivre. Cette pensée lui fit reporter son attention sur Niall mac Edan, à la tête de sa troupe.

Pendant près de deux siècles, les hommes du clan de Niall avaient exercé leur emprise sur la cathédrale, prétendant qu’une loi héréditaire les autorisait à contrôler le diocèse ainsi que ses richesses et les troupeaux des habitants de la province. Ces hommes se disaient évêques, mais très peu d’entre eux avaient été ordonnés ou consacrés à Rome. La plupart étaient des hommes mariés, plus habitués au maniement des armes qu’à la lecture des Saintes Écritures ; ils n’avaient de goût que pour l’avarice, la luxure et la violence, leur mainmise sur le Saint Siège d’Irlande était une abomination aux yeux de l’Église.

Le mal venait de Cellach. Enfant du clan, authentique serviteur de Dieu et ardent réformateur, il avait choisi Malachie pour lui succéder. Mais à sa mort, Niall et d’autres membres de la famille avaient contesté cette décision et chassé l’héritier désigné par la ville. C’est ainsi qu’il était revenu défendre ses droits. Une première fois accompagné d’une armée, ce qui avait entraîné un véritable bain de sang ; et à présent seul, chargé d’une dizaine de coffres bourrés de pièces d’or. Une somme énorme, contre un bien d’une valeur inestimable.

Malachie s’arrêta devant Niall en se demandant comment une telle brute avait pu sortir du même ventre qu’un saint homme comme Cellach. Il pensa à Abel et Caïn.

— C’est à l’intérieur ?

— Dès que j’aurai reçu mon dû, tu l’auras.

Le gaélique de Niall était rugueux.

— Ton argent est avec mes compagnons.

— Allez vérifier, lança Niall à deux de ses hommes.

Ceux-ci se dirigèrent vers la charrette d’un pas traînant.

Malachie attendit patiemment que les hommes de Niall inspectent les caisses. Cela faisait des lustres que le peuple d’Irlande ne troquait plus les animaux ni les marchandises. Les pillards scandinaves avaient bouleversé les anciennes coutumes quand ils avaient débarqué avec leurs pièces d’argent. Désormais, on mesurait plus souvent la valeur d’un homme à sa fortune qu’à sa ferveur.

Quand ils eurent terminé, les soldats s’empressèrent de remonter la pente, le sourire aux lèvres.

— Tout est là, dit l’un d’eux à leur chef. Dix coffres.

Les yeux de Niall revinrent se poser sur Malachie. Il lui indiqua le chemin de la cathédrale d’un geste négligent de la main.

— Entrez, Votre Grâce, dit-il en articulant péniblement ce titre, comme s’il mâchait un bout de cartilage.

Que les flammes de l’enfer purifient ton âme, pensa Malachie en passant derrière Niall puis entre les rangs des soldats. Aucun d’eux n’avait baissé son arme, mais Malachie ne tint pas compte de leurs pointes acérées ni de leurs lames tranchantes. Il s’arrêta devant l’entrée de la cathédrale, ses pieds nus tout à coup réticents à quitter l’herbe humide pour fouler les pierres froides. Il n’avait pas voulu tout cela. Pas le moins du monde. La solitude sauvage d’Ibracense, son monastère bien-aimé, lui manquait plus que jamais. Mais Cellach lui avait confié une mission. À sa mort, sa dernière volonté avait été de le voir devenir archevêque d’Armagh. En outre, le pape lui avait demandé de prendre la responsabilité du Saint Siège et d’en chasser ceux qui persistaient à s’opposer aux lois de l’Église.

Malachie franchit le seuil de la cathédrale et pénétra dans l’obscurité. À l’intérieur, l’odeur de transpiration des hommes était perceptible. Il ne se retourna pas vers les voix triomphales de Niall et de ses hommes qui s’affairaient déjà autour de leur trésor de guerre. Devant lui, tout au bout de la nef, s’élevait le grand autel sur lequel dansaient les flammes des cierges et où était posé un objet long, enroulé dans un drap blanc. Malachie tomba à genoux, résistant au besoin irrépressible de s’en emparer. De toucher ce qui avait jadis appartenu au Seigneur Jésus-Christ. Quand il eut prononcé les prières requises, il se releva et dénoua le linge avec précaution. De ses replis, il dégagea une crosse d’un raffinement superbe, dont le pommeau était recouvert d’une fine couche dorée et incrusté de diamants. Toute la lumière des cierges et du soleil filtrant par les vitraux semblait attirée vers cette splendeur, de sorte qu’elle flamboyait entre ses mains.

La crosse avait appartenu à saint Patrick, qui le premier avait porté la parole de Dieu sur le sol d’Irlande, sept cents ans auparavant. On disait qu’il l’avait reçue d’un ermite qui lui-même la tenait de Jésus, même si certains païens prétendaient que Patrick l’avait volée aux druides. C’était la relique la plus prestigieuse de toute l’Irlande, devant laquelle on prononçait respectueusement les serments les plus solennels. Des serments qui, s’ils étaient rompus, pouvaient déclencher des vagues d’épidémies assez puissantes pour décimer le pays. C’était la crosse du Roi des Rois, symbole de la vertu et de l’autorité suprême.

Le fait que Malachie ait été choisi par Cellach pour lui succéder et consacré à Rome n’y changeait rien : tant qu’il n’était pas en possession de cette relique, sa nomination ne pouvait être reconnue par le peuple d’Irlande. C’est pour cette raison qu’il avait accepté de payer Niall mac Edan. Car celui qui possédait le Bâton de Jésus pouvait non seulement prétendre au titre d’archevêque d’Armagh, mais également à ceux d’héritier de saint Patrick et de guide spirituel de l’île tout entière.

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Les serviteurs étaient au courant de tout. Invisibles, ils attendaient dans un coin de la salle pour débarrasser les assiettes lors des festins, ignorés des rois trop occupés à préparer leurs guerres et des seigneurs qui se disputaient le pouvoir à coups d'intrigues. Ils remplissaient les baignoires de la salle de bains des dames et vidaient leurs pots de chambres, témoins muets des affaires d'Etat et de coeur: une horde silencieuse qui se bousculait dans les couloirs et entendait tout.

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