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La fiancée du sheikh de Susan Mallery

Kayleen salua le secrétaire d’As’ad d’un sourire. Notant que Neil ne cherchait pas à s’interposer, elle lui fit un petit signe de la main et pénétra en coup de vent dans les bureaux princiers.

As’ad leva les yeux à son approche.

— Vous avez tellement terrorisé mon secrétaire qu’il n’ose même plus vous demander si vous avez rendez-vous ou non.

Elle rit nerveusement.

— Si seulement j’étais capable de terroriser qui que ce soit ! Je ne vous dérangerai pas longtemps mais… mais je viens de croiser le roi dans les jardins et il a discuté longuement avec moi.

— Ah oui, vraiment ? Et alors ?

— Et alors, ce n’est pas possible, As’ad ! Une fille comme moi ne peut pas s’entretenir avec un roi ! Ma présence ici est une anomalie. Un non-sens !

As’ad haussa les sourcils.

— Vous vivez dans un palais royal et vous vous étonnez d’y croiser un roi ?

— D’y croiser un roi, non. Mais que le roi me croise moi, ça, ce n’est vraiment pas normal ! Je n’aurais jamais dû vous obliger à adopter les filles. Je n’avais pas réalisé tout ce que cela impliquerait pour vous.

As’ad se leva et contourna le bureau.

— Personne ne m’oblige à faire quoi que ce soit, Kayleen.

Elle balaya l’argument d’un geste effaré de la main.

— Vous savez bien ce que je veux dire.

— En acceptant, j’avais parfaitement conscience que l’adoption de trois petites Américaines susciterait des changements dans ma vie.

Mais Kayleen ne semblait pas convaincue pour autant.

— Je n’ai pas ma place ici, As’ad, murmura-t-elle, effarée.

Il saisit ses deux mains dans les siennes.

— Ce n’est pas à vous d’en décider mais à moi.

— J’ai le choix entre me taire et me faire couper la tête, c’est ça ?

As’ad sourit.

— Le billot n’est pas le sort que je vous réserve dans l’immédiat…

Avant même qu’il se penche sur ses lèvres, Kayleen sut qu’il allait l’embrasser. Comment avait-elle anticipé son geste, elle n’aurait su le dire. Mais son être entier, soudain, s’était tendu dans l’attente de son baiser. Elle retint son souffle. Rien ne comptait plus que cet instant ouvert sur l’éternité.

Les bras d’As’ad se refermèrent sur sa taille. Sa bouche épousa la sienne. Et ce fut comme si elle opérait un retour aux sources même de son être, dans un lieu protégé où régnaient la douceur, le partage, la sécurité la plus profonde. Les lèvres d’As’ad mordillèrent les siennes et elle en oublia de respirer pour se concentrer sur le plaisir du baiser.

Les mains posées sur les bras d’As’ad, elle entrouvrit les lèvres, pressée de retrouver la sensation de sa langue jouant avec la sienne. Elle se sentait à la fois violemment tendue et relaxée comme elle ne l’avait jamais été. Retrouvant sa respiration, elle laissa monter du fond de sa gorge un son prolongé, quelque part entre le murmure de joie et le gémissement d’impatience. Non seulement elle voulait que le baiser dure, mais elle aspirait à aller plus loin, à se fondre dans l’intensité de cette étreinte, à se mélanger à cet homme pour en renaître entière et transformée.

Sans réfléchir, elle se hissa sur la pointe des pieds et se colla contre As’ad pour lui rendre activement son baiser. Ses grandes mains caressantes qui glissaient dans son dos se murent avec plus d’insistance. L’une d’elles descendit jusqu’au creux de ses reins pour presser, pétrir, malaxer. Passé le choc du premier contact, Kayleen se concentra sur ses sensations, ronronnant de plaisir comme une chatte. Sa poitrine était si tendue qu’elle soupira de soulagement lorsque As’ad la toucha enfin. Il y avait une telle simplicité, une telle assurance dans son geste qu’elle ne ressentit aucune crainte, comme s’il était naturel qu’il prenne ses seins au creux de ses paumes. Naturel qu’il les caresse et les pétrisse. Naturel que son pouce décrive de petits cercles sur les pointes durcies et sensibles.

Tout en continuant de la caresser ainsi, il l’embrassa avec une telle fougue qu’elle dut s’accrocher fermement à ses épaules pour ne pas sombrer. Les murs de la pièce tournaient autour d’elle, de plus en plus vite. Lorsque As’ad recula d’un pas pour la libérer, elle crut qu’elle ne tiendrait pas debout sans son aide.

Les yeux d’As’ad étaient incandescents, noirs comme la nuit et brûlant d’une fièvre qui semblait renvoyer en miroir le feu qui faisait rage en elle. C’était la première fois qu’elle voyait l’expression d’un désir sexuel intense sur le visage d’un homme. Mais elle la reconnut sans une hésitation.

As’ad la désirait, et cette soudaine certitude la remplissait d’un mélange d’émerveillement et de fierté, même si elle ne savait quelle forme concrète donner à cette puissante sensation.

— Kayleen…

Ce n’était pas la première fois qu’il prononçait son nom, mais jamais encore sa voix n’avait eu cette profondeur et cette gravité. Etrangement, le désir d’As’ad ne suscitait aucune frayeur en elle, pas plus que l’élan qui la jetait vers lui.

Seulement, lorsqu’elle entendit des voix dans l’antichambre voisine, elle prit conscience qu’ils n’étaient pas tout à fait seuls au monde.

— Je… je devrais peut-être vous laisser, murmura-t-elle d’une voix sourde.

A sa grande déception, As’ad ne chercha pas à la retenir.

— Vous n’avez pas de souci à vous faire en ce qui concerne le roi, en tout cas. Mon père est très content de vous.

— Vous lui avez posé la question ? s’enquit-elle, sidérée que le roi soit tenu au courant de ses faits et gestes.

— Non, mais je sais ce qu’il pense. Vous êtes exactement telle qu’il souhaite que vous soyez.

Avant qu’elle puisse lui demander ce qu’il entendait par cette affirmation sibylline, le téléphone sonna.

— Une téléconférence avec le ministre des Affaires étrangères britannique, s’excusa-t-il.

— Je vous laisse.

Elle regagna sa chambre dans un état second. Quel sens fallait-il donner au baiser d’As’ad ? Et qu’avait-il voulu dire au sujet de son père ? En quoi était-elle telle que le roi souhaitait qu’elle soit ?

Toutes ces bizarreries la confortaient dans la certitude qu’elle était radicalement étrangère à l’univers d’As’ad. Elle aurait dû se réjouir de regagner les Etats-Unis dans quelques mois. Et pourtant une part d’elle-même ne demandait qu’à rester. De préférence, le plus longtemps possible…

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L’alliance de Noël de Yvonne Lindsay

Il était déjà très tard lorsque Connor gara sa voiture devant l’appartement de Holly pour qu’elle puisse se changer. Il avait eu du mal à cacher sa surprise lorsqu’elle lui avait finalement révélé son adresse, après bien des hésitations. Elle vivait dans un des quartiers mal famés de la ville, une sordide succession de HLM à moitié en ruine.

— Gare-toi ici, dit-elle en indiquant une petite allée sombre et triste sur le côté de la rue.

Une allée qui conduisait à une petite maison morne, sombre et sans aucun charme. Pourquoi diable avait-elle choisi un endroit aussi sinistre ? Elle pouvait se payer bien mieux avec le salaire plus que confortable qu’il lui versait !

— Attends-moi dans la voiture, j’en ai pour une minute, dit-elle en ouvrant la portière.

— Je viens avec toi, répondit-il aussitôt.

— Ce n’est vraiment pas nécessaire.

— Pas la peine de protester, Holly, tu n’auras pas le dernier mot.

Malgré ses protestations, il la suivit à l’intérieur de la maison, qui n’était pas plus gaie que l’extérieur. Le soleil pénétrait à peine par les fenêtres microscopiques, et Holly dut allumer la lumière. Les ampoules dénudées jetèrent une lumière blafarde sur une cuisine au sol craquelé et aux meubles en Formica, qui avaient de toute évidence connu des jours plus heureux.

— Mets-toi à l’aise, je reviens dans une seconde, dit Holly en se dirigeant vers le couloir.

— Je ne te paye donc pas assez ? ne put-il s’empêcher de demander.

Holly s’arrêta net, se tournant pour lui faire face, le visage fermé. Il regretta aussitôt sa maladresse. Il n’aurait pas dû être aussi direct.

— Mon salaire est excellent, rétorqua-t-elle d’un ton froid, fuyant son regard.

Connor sentait qu’elle lui cachait quelque chose, comme si elle avait peur qu’il ne découvre un secret bien gardé. C’était une facette d’elle qu’il ne connaissait pas, et il n’était pas sûr de beaucoup l’apprécier.

— Alors que diable fais-tu de ton argent ? répliqua-t-il, refusant d’abandonner la question aussi facilement.

— La façon dont je fais mon travail ne te convient pas ? demanda-t-elle d’une voix tremblante de colère.

— Bien sûr que si, tu fais un travail formidable.

— Alors, la discussion est close. Ce que je fais de mon argent ne te regarde pas !

Avant que Connor ait pu répliquer, Holly tourna les talons et quitta la pièce. Connor soupira : elle pouvait être si têtue parfois ! Il devait pourtant reconnaître qu’elle avait raison. Même s’il n’approuvait pas son choix de logement, il n’avait pas à se mêler ainsi de sa vie. Mais il ne s’avouait pas vaincu. Il trouverait bien un moyen de comprendre pourquoi elle habitait dans un endroit aussi miteux. Il fourra les mains dans ses poches, impatient de quitter cette maison déprimante.

— Holly, cria-t-il, il faut y aller, maintenant !

Elle ouvrit la porte de la chambre, vêtue d’un chemisier à manches courtes rose pâle, d’un pantalon gris perle et d’une paire d’escarpins assortis. Connor apprécia le choix de sa tenue, en particulier le chemisier, dont la couleur mettait en valeur son teint délicat, et contribuait à atténuer les légers cernes qu’elle avait sous les yeux. Cernes dont il se savait responsable…

Connor l’entraîna hors de la maison, attendant avec impatience qu’elle ferme la porte d’entrée à double tour. C’était une vraie perte de temps, maugréa-t-il en silence, la porte étant composée de larges panneaux de verre qui pouvaient se briser d’un simple coup. Il la prit par le bras et l’entraîna vers sa BMW gris métallisé, tout en se demandant pour la énième fois pourquoi elle avait choisi d’habiter dans cette maison délabrée. Il se rendit alors compte qu’il connaissait bien peu de choses sur la vie de Holly. Mais il était déterminé à en percer les mystères.

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Noces de neige de Helen Brooks

Lorsque Zak sonna à la porte peu après 19 heures, Blossom était prête. Elle portait la robe en jersey sans manches couleur parme qu’elle aimait particulièrement, ainsi que des sandales à lanières en cuir violet foncé. Celles-ci étaient assorties au cardigan qu’elle avait pris pour la fin de la soirée. Après avoir décidé de laisser ses cheveux tomber librement sur ses épaules, elle avait aussi mis de grands anneaux en argent à ses oreilles. Et, comme il faisait bien trop chaud pour se maquiller, elle s’était contentée d’un peu d’ombre à paupières tourterelle et de mascara noir.

— Tu es fraîche comme une rose, dit Zak en lui souriant. Et très belle.

— Merci.

Avait-il remarqué qu’elle avait agrafé à sa robe la petite broche qu’il lui avait offerte ?

Quand elle avait montré le bijou à Melissa, celle-ci lui avait aussitôt affirmé que ce qu’elle avait pris pour du cristal était en fait un diamant.

Zak était riche, songea Blossom tandis qu’ils se dirigeaient vers l’Aston Martin garée devant la maison, mais il s’était néanmoins montré très généreux en lui offrant un tel présent, alors qu’il la connaissait à peine.

Une fois installée dans la voiture, Blossom vit qu’il avait desserré sa cravate et qu’il avait ouvert les deux premiers boutons de sa chemise. Ce soir, il n’était pas coiffé comme d’habitude, et on aurait plutôt dit qu’il s’était passé la main dans les cheveux à plusieurs reprises.

Quand il se glissa sur son siège, Blossom se rendit compte qu’il avait l’air fatigué. Pourquoi cela renforçait-il le magnétisme sensuel qui émanait de lui ? se demanda-t-elle avec un tressaillement intérieur. Peut-être parce que cela ajoutait une touche de vulnérabilité à sa beauté virile…

— La journée a été dure ? demanda-t-elle sur un ton léger. Tu as l’air exténué.

— Disons qu’il y a eu des jours meilleurs, dit-il avec un sourire las.

Puis il se pencha vers elle et ses lèvres vinrent frôler les siennes avant qu’il ne l’embrasse plus profondément.

— Oublie ce que j’ai dit, murmura-t-il en s’écartant. Finalement, c’est un jour formidable.

Blossom sentit un frisson de bonheur naître au plus profond de son être. Il s’était probablement servi de cette tirade avec bien des femmes, se dit-elle aussitôt, et cela ne signifiait rien. Mais, pourtant, c’était si… agréable.

— As-tu résolu cette « minicrise » ? demanda-t-elle une fois qu’ils furent engagés sur la route principale.

Gardant les yeux concentrés sur la circulation particulièrement dense, il approuva d’un signe de tête.

— Mais, à présent, je ne veux plus y songer. Je ne veux penser qu’à toi.

Blossom sentit de nouveau un frisson délicieux la parcourir.

« Calme-toi », se dit-elle en se tournant vers la vitre pour cacher son trouble.

Ce ne fut que cinq minutes plus tard qu’elle se hasarda à lui demander :

— Où allons-nous, exactement ?

En effet, elle se demandait avec inquiétude si elle aurait dû revêtir une tenue plus habillée.

— Exactement ? répéta-t-il avec un sourire moqueur. Dans un petit endroit que je connais à Harrow. Il te plaira, j’en suis sûr.

— A Harrow ? Comment s’appelle le restaurant ?

— Chez Hamilton.

— Chez Hamilton ? Mais c’est ton nom de famille ! C’est une coïncidence, n’est-ce pas… ? commença-t-elle avant de comprendre. C’est chez toi ! Nous allons chez toi, c’est bien cela ?

— Cela t’ennuie ? demanda-t-il en se tournant un instant vers elle. J’ai porté cette chemise toute la journée, Blossom. Je serais vraiment ravi de prendre une douche et de me changer avant de dîner.

Présenté ainsi, comment aurait-elle pu refuser ?

— Non, pas du tout. Où irons-nous dîner, ensuite ?

— J’ai pensé que nous pourrions laisser ma gouvernante s’occuper de nous, dit-il d’un ton désinvolte. C’est vrai que je suis un peu fatigué, alors je n’ai pas très envie de sortir. Et puis, la cuisine de Géraldine est excellente. D’autre part, si nous dînons chez moi, je pourrai boire quelques verres de vin en mangeant. Will te reconduira plus tard.

— Qui est Will ? demanda Blossom, de plus en plus paniquée.

— Le mari de Géraldine. Il s’occupe du jardin et des travaux de la maison. De temps en temps, il me sert aussi de chauffeur. Ils habitent là depuis des années, depuis que j’ai acheté la maison, en fait. Ce sont des gens formidables, tu verras.

— Ils vivent sur place ? demanda-t-elle en essayant de ne pas montrer son soulagement.

— Oui, ils vivent sur place, dit-il assez sèchement. Aussi seras-tu en parfaite sécurité, même si tu vas pénétrer dans la tanière du méchant loup.

La gorge de Blossom se resserra. Avait-elle été si transparente ?

— Je ne comprends pas ce que tu veux dire, protesta-t-elle.

— Bien sûr que non, dit-il d’une voix apaisante.

Blossom eut envie de le gifler. Mais elle se contenta de regarder de nouveau par la vitre durant le reste du trajet.

Une vingtaine de minutes plus tard, Zak quitta la route principale pour s’engager bientôt entre les battants d’un haut portail en fer forgé qui ouvrait sur une longue allée. Ils roulèrent encore pendant cinq cents mètres environ. De chaque côté s’étalaient des pelouses vert vif et des massifs de fleurs dont les couleurs vibraient dans l’atmosphère encore chaude de la soirée d’été. Quand elle vit plus nettement la haute demeure qui se dressait au bout de l’allée, Blossom retint son souffle.

La bâtisse était immense et majestueuse, construite en pierres couleur miel et surmontée d’un toit de chaume. Sur deux étages, des fenêtres à petits carreaux étincelaient dans les derniers rayons du soleil. C’était une maison de rêve, un vrai manoir, songea-t-elle, émerveillée. Un endroit digne d’un conte de fées. Jamais elle n’aurait cru que l’homme grand et viril qui se tenait à côté d’elle aurait choisi d’habiter dans un tel endroit.

— Le manoir te plaît ? demanda Zak.

— Il est fabuleux. Quand l’as-tu acheté ?

— Un an après avoir repris l’affaire de mon père. A l’époque, je dois dire que c’était un risque, car je ne savais pas comment les choses allaient tourner. Mon père avait réduit ses activités avant de mourir et, malgré le fait que j’avais quelques projets en cours de réalisation, ce n’était pas le bon moment pour acheter une propriété qui demandait une quantité folle de travaux. Mais, dès que je l’ai vue, j’ai su que c’était là que je voulais vivre. Et, quand je veux quelque chose, je fais tout pour l’obtenir.

Deux immenses hêtres encadraient le manoir comme des sentinelles. Leur ombre s’étalait sur le parking situé juste devant le large escalier en pierre qui menait à la haute porte d’entrée en chêne massif.

— Heureusement, les affaires ont très bien repris, continua Zak en coupant le contact. Et, quand tous les travaux ont été terminés, j’ai pu m’installer et profiter de la beauté et du calme de cet endroit. C’est mon refuge. C’est ici que je suis vraiment moi-même, tu comprends ?

— C’est un lieu merveilleux, en effet, dit-elle avec légèreté, tout en se demandant combien de femmes il avait amenées là. Sans doute des dizaines…

Il sortit de la voiture et vint lui ouvrir la portière.

— Viens, dit-il en lui tendant la main. Je vais te présenter à Géraldine et te faire visiter la maison. Il y a une piscine à l’arrière, si cela te dit.

— Je n’ai pas apporté de maillot de bain.

— Zut ! dit-il en souriant. Tu devras te baigner toute nue, alors. Je ne regarderai pas, c’est promis.

— De toute façon, je n’ai pas envie de nager, dit-elle, le cœur battant à tout rompre.

— La prochaine fois, alors.

Les battements de son cœur redoublèrent. Il avait dit : « la prochaine fois »…

Quand il ouvrit la porte, Blossom s’était préparée à se retrouver impressionnée par une débauche de luxe, mais le hall d’entrée au plancher ciré n’avait rien de luxueux. Il était émouvant. Ou, du moins, elle se sentait émue, se dit-elle en regardant autour d’elle. Sur les murs unis et lumineux ressortaient quelques peintures anciennes tandis que de hauts vases remplis de fleurs étaient disposés sur les petites tables qui jouxtaient deux sofas recouverts de velours bordeaux.

De chaque côté de la porte d’entrée, le soleil faisait passer ses derniers rayons dorés par deux larges fenêtres. La sensation générale qui se dégageait de l’endroit était une impression de chaleur, de quiétude et d’espace.

Tout à coup, une porte s’ouvrit au fond du couloir, à droite d’un majestueux escalier en colimaçon, et une petite femme aux cheveux blancs apparut.

— Il me semblait bien que j’avais entendu la voiture, dit celle-ci en souriant. Vous devez être mademoiselle White. Je suis enchantée de faire votre connaissance.

Quand elle serra la main de la gouvernante, Blossom fut tout à fait consciente des deux yeux bruns qui l’étudiaient intensément.

— Appelez-moi Blossom, je vous en prie. Moi aussi, je suis enchantée de vous rencontrer, dit-elle.

Géraldine lui sourit de nouveau avant de se tourner vers Zak.

— Pourquoi n’iriez-vous pas prendre un bain et vous reposer un peu pendant que je fais visiter la maison à Blossom ? Vous avez l’air épuisé.

On aurait dit qu’elle était la mère de Zak. Ou plus exactement sa grand-mère, parce que la petite femme devait approcher les quatre-vingts ans. Stupéfaite, Blossom vit Zak tendre la main vers le visage ridé de la gouvernante.

— Toujours aussi attentionnée, dit-il en lui caressant doucement la joue. Mais Blossom préférerait peut-être que je lui montre la maison. Avez-vous pensé à cela ?

— Peut-être préférerait-elle aussi dîner avant minuit.

— Je serais ravie que Géraldine me fasse visiter la maison, intervint Blossom. Va te rafraîchir et je te retrouverai tout à l’heure.

En vérité, elle avait besoin d’un peu de temps pour rassembler ses pensées. Elle découvrait en effet un autre aspect de Zak, ce soir. Un aspect très perturbant… Il n’aurait pu se montrer plus doux et plus tendre avec la gouvernante si elle avait vraiment été sa grand-mère. Cela ne collait pas du tout avec l’image qu’elle s’était faite du patron impitoyable de Hamilton Electronics.

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