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Sa voix était grave, avec un timbre de velours a chaque intonations. Une voix mystérieuse et magnifique.
Afficher en entierVince m'embrasse comme si je recevais le dernier baiser de ma vie.
Afficher en entier- La nuit de ta mort, j'ai fait de toi l'une de nous. Je t'ai Maudite à jamais pour que tu puisses reprendre vie.
Afficher en entierPrologue
Je suis en train de mourir.
Une douleur impitoyable se propage dans tous mes membres. Chaque nouvelle expiration me rapproche de la dernière. Je vois, comme dans un rêve, le sang jaillir de mon abdomen déchiré. Mon corps entier est une plaie béante. Je sais que la créature est encore là, tapie dans le noir, préparant son dernier assaut. Je suis paralysée par la douleur et la terreur, une terreur que je n’ai jamais connue auparavant, une terreur aussi profonde et insoutenable que la certitude de ma mort imminente. Je perçois un son effroyable et je sais que c’est elle, que c’est la créature, qu’elle a décidé d’en finir avec moi.
Je ferme les yeux et je me laisse mourir, impuissante.
Afficher en entierLes images se mélangent, je ne suis plus tout à fait sûre de mon récit. Est-ce que j’ai réellement vu Vince ? Je suis peut-être disparue, comme au chalet, mais cette fois-ci pendant une semaine complète. Je n’y crois pas vraiment ; il me semble que je l’aurais senti, exactement comme dans le Nord. Et ce supposé incendie ! Il est fort possible que j’en sois la cause : en apprenant que ma mère s’était suicidée, j’ai bien mis le feu à ses effets personnels, non ? Et puis, Lana était quasiment imbibée d’essence après notre lutte !
Afficher en entierElle a raccroché. Je fixe mon téléphone, éberluée. Qu’est-ce que Lana fait chez elle ? Elle n’est clairement pas en train de réviser pour l’examen de cet après-midi ! Je suis persuadée que son père l’a encore maltraitée. Ça fait trop longtemps que je ferme les yeux sur son problème. Ses absences répétées, les bleus qu’elle s’évertue à dissimuler... Je suis au courant de ce qu’elle endure chez elle. Malgré mes soucis, c’est irresponsable de ma part de la laisser souffrir comme ça. Je suis son amie. Je dois l’obliger à me parler et la convaincre de rapporter ces abus à la police ou à toute autre autorité sociale.
Afficher en entierJ’ai la désagréable sensation qu’il me laisse tomber. La porte se referme et je me retrouve seule. Je m’écrase sur l’une des chaises pour attendre le verdict final. À travers le mur, je perçois des éclats de voix qui me donnent l’impression que la situation est plus terrible que je l’imaginais. L’angoisse me harponne le ventre. J’essaie de ne pas penser aux regards dédaigneux que j’ai reçus lorsque mon identité gitane a été révélée au grand jour. Cette Laeticia Bellucci, avec son nez d’aigle et ses airs hautains, m’est aussi antipathique que tous les Bronovov réunis.
Afficher en entierJ’amorce un mouvement pour l’enlacer, mais elle s’esquive et s’éloigne sans un mot d’adieu. Mes mains retombent. Je traîne les pieds jusqu’à ma classe, honteuse. Je m’affaisse sur une chaise en lançant un coup d’œil autour de la pièce. Contrairement à ses habitudes, Lana est assise dans la première rangée. Elle fuit soigneusement mon regard. Évidemment. Les possibilités que je meure cette nuit ne cessent de s’élargir devant moi et tout ce qui m’obsède maintenant, c’est le souvenir amer que je lèguerai à mes proches : mon père qui m’en veut de lui avoir fait vivre la frousse de sa vie, Thierry qui est frustré de m’avoir découverte dans les bras de son meilleur ami, Steph qui me reproche mon comportement de la veille et même Lana, qui m’évite depuis notre conversation dans les toilettes. Ça me prend toute la force du monde pour ne pas céder aux larmes. J’endure le cours de maths et le suivant. À l’heure du lunch, je croise Phoebe qui est juchée sur le rebord d’une fenêtre, dans un couloir du troisième étage. Elle tient un roman sur ses genoux, mais son attention est dirigée vers l’extérieur. Les élèves la dépassent sans la voir. Je bifurque pour la rejoindre.
Afficher en entierJe touche mon bandage. Ce n’est pas comme si je n’avais pas mes propres problèmes : il me manque un doigt, je connais l’identité de mon agresseur, je suis hantée par une Autre, je suis censée boire du sang de cochon pour calmer d’éventuelles pulsions mortelles, je dois trouver un moyen d’assister à la réunion de la Confrérie et enfin, je ne suis même pas sûre qu’on va me laisser la vie sauve après cette convocation ! Pourquoi devrais-je ajouter les problèmes de Lana par-dessus tout ça ?
Afficher en entierJe suis persuadée que Zack n’est pas un complice du Tueur Fou ou le détenteur du golem, mais il reste que les mises en garde de Vince sont ancrées dans mon esprit. Je n’évite pas Zack avec plaisir, c’est d’ailleurs une tâche qui me complique la vie. Je le vois partout : dans les corridors, dans la cafétéria, dans les estrades du terrain de soccer, dans le gymnase. Chaque fois que je le croise, 1) mon sac s’ouvre subitement en laissant échapper quelques livres, 2) les lacets de mes espadrilles ont soudainement besoin d’être noués ou 3) tiens donc, c’est vrai, j’allais à droite, pas à gauche. Zack a très vite compris le message. Je regrette mon comportement parce que chaque fois que mes yeux se posent sur lui, je pense à notre dernier baiser, à ses mains sur mes hanches, à l’odeur de son eau de toilette...
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