Extraits

- Parce que j'en ai marre de m'envoyer en l'air avec le même type de gars. Cheveux parfaits, muscles parfaits, vêtements parfaits. Et tout doux, tout épilé. Jambes épilées, sourcils, même leurs foutues couilles sont lisses. C'est comme coucher avec un mannequin en plastique.

Nate remarqua que Kevin sauta la demande de coach personnel.

— Attends une seconde. Tu commences à peine, tu ne veux pas que quelqu’un te donne des petits conseils et des encouragements ?

Kevin secoua la tête.

— L’idée d’une sorte de sergent instructeur qui me hurle dessus pour dix pompes supplémentaires ne me parle pas trop, dit-il, la voix sèche.

Nate rit.

— Franchement, Kevin. N’as-tu pas encore compris que ce n’est pas comme ça que nous faisons les choses ici ? Tu sais quoi ? Je serai ton coach personnel. Gratuitement. Et je promets de ne pas te hurler dessus.

Un froncement de sourcils barra le front de Kevin.

— Pourquoi ferais-tu ça ?

Nate réfléchit à toute vitesse. Il ne voulait pas avoir l’air de jouer les vendeurs de l’année en insistant. Et il ne voulait certainement pas qu’il le prenne pour un obsédé en répondant qu’il voulait passer du temps avec lui. Il avait l’impression que s’il le faisait, Kevin ne reviendrait jamais.

— Parfois, j’entraîne les membres occasionnels pour ne pas perdre la main. Je n’ai plus vraiment l’occasion de coacher depuis que je dois faire tourner l’entreprise.

— Oh.

Kevin baissa les yeux sur le papier puis les releva. Nate dut se retenir de sourire sous ces grands yeux sombres. Ils le regardaient comme un chiot doutant de l’accueil qu’il recevrait.

— Tu es certain ?

— Oui. Tu me rendrais service.

— D’accord, alors.