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Il plissa les yeux et serra les poings, comme s'il mourait d'envie de l'étrangler. C'était vraiment une habitude chez lui. Etait-il dans ces dispositions avec tout le monde ou cela lui était-il spécialement réservé ?

— Je crains que cela ne concerne que vous, aboya-t-il.

Elle serra les lèvres et ferma les yeux.

Mère Serena lui avait bien dit que cette habitude qu'elle avait de dire tout haut ce qu'elle pensait lui jouerait de mauvais tours. On y était.

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— Je ne vous rendrai pas cet animal, tempêta Mairin. Je vais le confier au chef palefrenier pour que l'on s'occupe convenablement de lui.

— Mais je suis le chef palefrenier ! Femme sans cervelle ! rugit Arthur.

— Parle à notre maîtresse avec respect ! hurla Gannon.

Mairin resta bouche bée devant Arthur et se tourna vers Gannon.

— Chef palefrenier? Ce... Ce... crétin est responsable des écuries ?

— C'est ce que j'essayais de vous expliquer, milady, expliqua Gannon, tout penaud.

— C'est grotesque ! Il n'est pas plus que moi capable de diriger une écurie.

— Je connais mon travail, jappa Arthur. Et je le ferais encore mieux si je n'avais pas à pourchasser des voleurs de chevaux !

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— Ces blessures, les as-tu vues ? Alaric hocha la tête.

— Oui, Ewan. Ce salaud lui a donné des coups de botte. Elle avait des marques sur le dos.

Ewan lâcha un juron.

— Si seulement je connaissais son lien avec Cameron ! Pourquoi a-t-il enlevé cette fille dans son abbaye et l'a-t-il rouée de coups parce qu'elle refusait de l'épouser ? Et pourquoi s'est-il imaginé ensuite se servir de mon fils pour la faire céder ?

— Ça aurait marché, commenta Alaric, lugubre. La fille est très attachée à Crispen. Si Cameron s'en était pris à lui, elle aurait cédé. J'en suis certain.

— Alors, nous avons un problème, déclara calmement Ewan. Cameron veut la fille. Mon fils, lui, veut que je la prenne sous ma protection, et elle ne demande qu'à partir. Sans compter que son identité reste un mystère.

— Si Cameron apprend qu'elle est ici, il viendra la chercher.

— Exactement.

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Il fit un pas en avant, lui saisit les poignets et l'attira à lui. Ses lèvres se posèrent avidement sur les siennes et étouffèrent son cri outragé.

Il la sentit se raidir contre lui tandis qu'elle s'efforçait de le repousser. Il savoura la douceur de ses lèvres et tenta d'en forcer le passage.

Son second cri ressemblait davantage à un soupir. Elle entrouvrit les lèvres et s'abandonna contre sa poitrine, tout alanguie. Sa peau était incroyablement douce, et elle semblait faite pour ses bras.

Il poussa son avantage et glissa sa langue dans sa bouche. À nouveau, elle se raidit et enfonça ses ongles dans sa poitrine comme autant de petites dagues. Il ferma les yeux et l'imagina lui griffant le dos tandis qu'il la posséderait.

Seigneur, quel délice ! Il n'aurait aucun mal à la faire sienne. Il eut une vision fugitive de la jeune femme, enceinte de ses œuvres, et s'en délecta. 

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— Quand allez-vous vous décider à annoncer au laird que vous êtes enceinte ?

— Bientôt. Je voulais en être certaine.

Gertie leva les yeux au ciel.

— Dame ! On ne vomit pas comme cela quand on est malade. À ce stade, on est soit mort soit guéri !

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-Dieu soit loué! Vous voici, laird. Il faut que vous la calmiez. Elle va se rendre malade à pleurer comme ça, lui dit Alain.

Gregory fronça les sourcils.

-C'est pas normal qu'une fille pleure ainsi ! Il faut à tout prix la consoler. Elle va finir par se noyer!

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— J'ai donné ma parole, fit Crispen, buté. Vous avez dit qu'un McCabe ne manquait jamais à sa parole.

Ewan hocha la tête avec lassitude.

— Je commence à regretter de t'avoir dit ce qu'un McCabe faisait. Viens et allons-nous asseoir dans la grande salle. Tu vas me raconter tes aventures.

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L'attitude de Mairin, qui se tenait au beau milieu de la bagarre, le visage rouge de colère, alerta Ewan. Haussée sur la pointe des pieds, elle tançait vertement Heath par-dessus l'épaule de Gannon, lequel essayait vaillamment de la tenir à distance.

Heath était décomposé de rage. La jeune femme n'imaginait pas dans quel guêpier elle s'était fourrée. Ewan, lui, savait. Il avait souvent été témoin du tempérament impétueux du jeune homme. Il se mit à courir quand il vit Heath lever la main.

Avec un rugissement, Ewan tira son épée et se jeta en avant. Mairin se baissa mais elle ne put complètement esquiver le poing de Heath et alla voltiger en arrière, au moment même où Ewan fondait sur le soldat rebelle.

Si Caelen et Alaric n'avaient pas retenu le bras de leur frère, il aurait tué le jeune homme sur place. En l'occurrence, Heath gisait à terre et un filet de sang coulait au coin de sa bouche.

Ewan tenta de leur échapper mais ils tenaient bon.

— Lâchez-moi ! rugit-il.

Ils l'obligèrent à reculer de quelques pas avant de le relâcher. Il se dégagea violemment et courut aider Mairin à se relever.

Il lui prit le menton et examina sa mâchoire.

— Il m'a à peine touchée, chuchota Mairin. Franchement, Ewan, je n'ai pas mal du tout.

— Comment a-t-il osé vous toucher ! fulmina-t-il en tremblant de colère. Je le tuerai !

Sa main retomba et il tourna un regard furieux vers l'assistance.

— Sacré nom de Dieu ! Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qui se passe ici ?

Tous se mirent à parler en même temps. Ewan, excédé, ferma les yeux et leur hurla de se taire. Puis il se tourna vers Mairin.

— Vous ! Je vous écoute !

Elle baissa les yeux en croisant les mains et il eut le temps de voir ses lèvres trembler.

— Je vais vous le dire, laird, intervint Diormid d'une voix forte en faisant un pas en avant. Elle a ordonné à Heath, Robert, Corbin, Ian et Matthew de s'atteler à des travaux de femmes.

On sentait percer dans son attitude l'incrédulité devant l'offense faite à ses hommes.

— Elle leur a demandé d'aller faire la cuisine, et de laver les sols !

Mairin se ferma comme une huître. Ses lèvres se pincèrent, elle tourna les talons et serait sortie de la salle si Ewan ne l'avait retenue par le bras au dernier moment.

— Damoiselle ? s'enquit-il.

Son menton trembla et elle battit précipitamment des paupières.

— Criez donc à votre guise, laird. Je n'ai aucun désir de me laisser à nouveau humilier devant vos hommes.

— Racontez-moi ce qui est arrivé, ordonna-t-il, fermement décidé à ne pas faire preuve de faiblesse devant ses soldats.

Pourtant, il mourait d'envie de la prendre dans ses bras et de baiser ces lèvres tremblantes. Il la sentait au bord des larmes et, nom d'un chien, il aurait tout donné pour l'empêcher de pleurer.

Néanmoins, l'équité et la discipline s'imposaient. Il se devait d'être juste et impartial vis-à-vis de chacun, et s'il s'avérait que son épouse avait encore échafaudé un des projets absurdes dont elle avait le secret, il devrait bel et bien se résoudre à la faire pleurer.

Elle releva le menton. Il se sentit soulagé. Il préférait de loin affronter son humeur belliqueuse plutôt que ses pleurs.

Elle désigna Heath d'un doigt vengeur.

— Ce... cet idiot a frappé Christina.

Ewan se raidit et se tourna vers Heath qui se relevait, aidé par Diormid.

— Est-ce vrai ? gronda-t-il.

— La garce a été impertinente, grommela Heath. Elle l'a bien mérité.

Mairin, outrée, allait voler une fois de plus sur Heath quand Ewan la retint par la taille et la serra contre sa poitrine. Elle lui décocha des coups de pied dans les tibias mais il tint bon. Il se tourna ensuite vers Alaric et poussa Mairin dans ses bras.

— Ne la lâche surtout pas !

Alaric la bloqua contre lui, les pieds à quelques centimètres du sol. Mairin paraissait indignée mais Ewan se souciait davantage des explications de Heath.

Il se tourna à nouveau vers le jeune homme, qu'il fusilla du regard.

— Je t’écoute. Mairin se débattait dans les bras d'Alaric mais le guerrier ne la lâchait pas.

— Ewan ! Je vous en prie, supplia-t-elle. Je vais tout vous dire.

Elle était hors d'elle. Le traitement réservé par ces soudards aux servantes la révoltait à tel point qu'elle se serait volontiers emparée de l'épée d'Ewan pour tous les embrocher.

Voyant qu'elle n'obtiendrait rien de son époux, elle implora Alaric.

— Alaric, puis-je vous emprunter votre épée ? Il haussa un sourcil étonné.

— Vous n'arriveriez même pas à la soulever !

— Alors, vous m'aiderez. Alaric, je vous en supplie, j'ai besoin de répandre du sang.

A sa grande surprise, il éclata d'un rire sonore qui retentit dans la pièce silencieuse. La frustration lui fit monter les larmes aux yeux.

— Alaric, je vous en prie, il n'avait pas le droit de faire cela. Il faut qu'il s'excuse de sa conduite déshonorante devant Ewan, de leur conduite à tous.

Le regard d'Alaric s'adoucit.

— Ewan va s'en occuper, damoiselle. C'est un homme juste.

— Oui, mais un homme quand même, persista-t-elle.

— Certes, fit Alaric qui ne comprenait pas. C'est ce que je viens de vous dire.

Mais avant qu'Ewan ait pu soutirer des explications à Heath, le vacarme reprit dans la salle. Les femmes envahirent la pièce en poussant de véritables cris de guerre. Mairin fut sidérée de constater qu'elles étaient armées de ce qu'elles avaient pu trouver : piques, bâtons, pierres et coutelas.

Ewan en resta bouche bée et Alaric relâcha enfin Mairin. Elle atterrit avec un bruit mat sur le sol et jeta un regard furieux à son cerbère. Mais celui-ci, comme les autres, se retourna pour contempler avec stupeur les femmes qui convergeaient sur eux.

— Ça va, damoiselle ? interrogea Bertha, qui menait cette fronde féminine.

Christina courut à Mairin et celle-ci lui pressa la main en voyant le bleu qui lui meurtrissait la joue.

— Comment allez-vous ? souffla-t-elle. Christina lui sourit.

— Ça va, merci, milady.

— Laird, nous désirons vous parler, tonitrua Bertha. Elle souligna ces mots en brandissant une fourche tandis qu'Ewan, complètement ahuri, les dévisageait.

— Que diable se passe-t-il donc ? Le monde est-il devenu fou ?

— Vos hommes se sont mal comportés, intervint Mairin.

Les femmes manifestèrent leur approbation en agitant leurs armes et en tapant du pied. Les hommes d'Ewan hésitaient entre la crainte et la colère.

Le laird croisa les bras et dévisagea sa femme avec sévérité.

— Qu'ont-ils donc fait ?

Mairin regarda les autres femmes et puisa du courage dans leur soutien. Puis elle releva le menton et décocha à Ewan une parfaite imitation de son regard le plus noir. Cela parut produire l'effet escompté car il haussa un sourcil.

— Les femmes vaquaient à leurs occupations, exactement comme vous l'exigez de vos hommes. L'idiot que voilà a décidé de jeter son dévolu sur Christina mais cette dernière l'a ignoré. Cela l'a tellement vexé qu'il s'est mis à critiquer son travail. Voyez-vous, elle était en train de servir leur repas aux soldats. Et ils se sont tous mis à dénigrer le travail des femmes dans ce château. Ils plaisantaient et leurs réflexions devenaient de plus en plus lourdes et grivoises. Ils ont hurlé sur Maddie parce que le repas n'arrivait pas assez vite, se sont plaints de Gertie en prétendant que les plats n'étaient pas assez relevés ou qu'ils étaient froids.

Elle reprit sa respiration avant de terminer de déverser son ire.

— Et quand Christina a essayé d'apaiser les esprits, Heath lui a fait un croc-en-jambe. Elle a renversé la bière qu'elle apportait et il a eu le culot de la réprimander sous prétexte qu'elle lui avait sali ses vêtements. Comme elle protestait, il l'a giflée.

Vibrante de rage rentrée, elle fit un pas en avant, les poings serrés. Elle pointa du doigt le petit groupe dont faisaient partie Heath, Robert, Corbin, Ian et Matthew.

— Pas un ! Vous m'entendez ? Pas un n'a esquissé le moindre geste pour la défendre ! Ils n'ont pas levé le petit doigt pour empêcher Heath de la frapper. Ils avaient mieux à faire, ils ricanaient et critiquaient le travail des autres femmes !

Elle s'arrêta devant le laird et lui enfonça l'index dans la poitrine.

— Alors, je leur ai dit : « Puisque c'est si facile et que vous êtes tellement critiques, alors faites donc leur travail pendant une journée et nous verrons bien comment vous vous sortirez de ces tâches ménagères ! »

Elle retint son souffle et attendit la semonce d'Ewan.

— Je demande la parole, laird, s'exclama Bertha d'une voix si forte que ses compagnes sursautèrent.

— Parlez.

— Je serai brève. Mais écoutez-moi bien. A compter d'aujourd'hui, les femmes ne lèveront plus le petit doigt dans ce château. Et nous gardons lady McCabe avec nous !

— Comment cela, vous gardez lady McCabe ? Bertha hocha la tête.

— Oui, elle vient avec nous. Nous ne tolérerons pas qu'elle soit punie pour avoir pris notre défense.

À la grande surprise de Mairin, son époux sourit.

— Il y a seulement un petit inconvénient, Bertha.

— Ah, et lequel ?

— C'est moi qui la garde.

Cette déclaration souleva un vent de protestations. Hommes et femmes se penchèrent en avant, curieux de savoir de quel côté pencherait le laird.

— Je ne céderai ni au chantage ni à la contrainte, déclara-t-il.

Bertha gonfla le torse et s'apprêtait à se lancer dans une nouvelle tirade quand il la fit taire d'un geste impérieux.

— Je veux entendre chaque partie avant de me prononcer. Quand ce sera fait, le sujet sera clos. Suis-je clair ?

— Seulement si votre jugement est correct, murmura Mairin.

Ewan la foudroya du regard.

Il se retourna et tout le monde put voir qu'il lançait un regard peu amène à Heath et aux quatre autres jeunes gens qui se tenaient sur leurs gardes. Ensuite, il interrogea du regard Gannon, qui était le plus âgé de tous.

[...]

Ewan se tourna alors vers Bertha.

— Tu peux emmener tes compagnes. Retirez-vous dans vos maisons. Ou ailleurs, comme vous voulez, pour y passer une journée de repos. Robert, Corbin, Ian et Matthew vous remplaceront dans vos tâches.

Mairin fronça les sourcils en voyant qu'il omettait de citer Heath, mais les applaudissements des femmes l'empêchèrent d'exprimer son mécontentement.

Tout aussi bruyantes furent les protestations indignées des quatre hommes. Ils avaient l'air si atterrés que Mairin réprima un sourire triomphant.

Bertha, rayonnante, se tourna vers Mairin.

— Allons, damoiselle, venez fêter cela avec nous.

Mairin s'apprêtait à s'éloigner en compagnie des femmes quand Ewan toussota. Elle se retourna et lui jeta un coup d'œil. Il ne pouvait pas être fâché contre elle, maintenant qu'il avait eu droit à toute l'histoire.

Son visage était néanmoins sévère lorsqu'il lui fit signe d'approcher. Elle abandonna Bertha en soupirant. Les femmes restèrent dans la pièce, à la fois curieuses de savoir ce que désirait le laird, et prêtes à défendre Mairin s'il venait à la tancer. Cette dernière ne savait pas trop à quoi s'attendre et elle leur était reconnaissante de leur soutien.

Quand elle fut à une distance respectable, elle s'arrêta, les mains croisées sur sa jupe.

— Vous m'avez demandée ?

Il répéta son geste du doigt et elle s'approcha en adoptant un air offusqué. Il lui souleva le menton pour l'obliger à soutenir son regard.

— Y a-t-il des instructions que vous souhaitez me donner ?

— Si fait, damoiselle.

Elle redressa la tête et attendit.

Il fit négligemment courir son doigt le long de son menton et sur sa joue, à l'endroit où le poing de Heath l'avait effleurée. Puis il plongea sa main dans la masse soyeuse de ses cheveux, la saisit par la nuque dans un geste possessif et ordonna :

— Embrassez-moi.

Mairin fut tellement soulagée qu'elle se jeta dans les bras de son mari et colla ses lèvres contre les siennes avec ardeur.

— Vous ne m'avez pas fait confiance, damoiselle, la gronda-t-il avant de savourer à nouveau la douceur de ses lèvres.

— Pardon, chuchota-t-elle. J'ai vraiment cru que vous alliez encore me réprimander.

— Laird ! Vous n'allez pas nous demander d'effectuer le travail de ces femmes !

Ewan fit volte-face en entendant la protestation de Robert et déclara d'une voix cinglante :

— Mais si, parfaitement ! Si mon ordre vous déplaît, vous êtes libres de quitter le château.

Un rictus déforma la bouche de Heath et Mairin, instinctivement, se pressa contre Ewan. Cet homme la révulsait et la haine qui luisait dans ses yeux l'effraya.

— Et Heath ? souffla-t-elle. Pourquoi l'avez-vous épargné ?

La lueur qui brilla dans le regard de son mari la glaça.

— Restez avec Alaric.

Il la confia à ses frères avant de se diriger à grandes enjambées vers Heath. Les carrures massives d'Alaric et de Caelen faisaient à Mairin un véritable rempart, et elle dut se hausser sur la pointe des pieds pour tenter d'y voir quelque chose.

Ewan rejoignit Heath et, sans un mot, lui envoya son poing dans la figure. Heath s'effondra et gémit lamentablement quand Ewan l'empoigna par sa chemise pour le remettre sur pied.

— Ça, c'était pour Christina, grogna Ewan.

Puis il lui décocha un terrible coup de genou dans l'entrejambe. Alaric et Caelen se raidirent. Gannon pâlit et Cormac se détourna en serrant les mâchoires.

— Et ça, pour mon épouse.

Il laissa retomber Heath sur le sol où il se recroquevilla sur lui-même. Mairin aurait juré qu'il pleurait.

— Moi aussi je pleurerais, dans son état, murmura Alaric.

Ewan s'adressa alors à Gannon sur un ton glacial.

— Qu'on l'exécute. Emportez-le.

Heath blêmit en entendant la sentence et se mit à supplier d'une voix rauque. Les guerriers présents se détournèrent avec dégoût devant le comportement lâche de leur compagnon.

— Oui, laird. Tout de suite.

Gannon se pencha et hissa Heath sur ses jambes avant de le traîner dehors avec l'aide de Cormac. Heath était toujours plié en deux de douleur.

Ewan se tourna alors vers les femmes.

— Christina, je vous présente mes excuses pour l'injustice dont vous avez été victime. Je n'approuve pas et ne tolérerai pas une telle attitude de la part de mes hommes. Profitez de votre journée de repos. Je doute que mes hommes soient aussi efficaces que vous, mais le travail sera fait.

Le cœur de Mairin explosait de fierté. Elle était tellement enthousiasmée par la sincérité des propos de son mari que ses yeux s'embuèrent. Elle s'accrocha de toutes ses forces aux bras de Caelen et d'Alaric.

Caelen se libéra doucement de son étreinte et leva les yeux au ciel en voyant ses larmes.

— Juste ciel, mais pourquoi pleurez-vous ? Elle renifla et se frotta le nez contre la manche d'Alaric

— Ce qu'il vient de faire est merveilleux.

Alaric la repoussa et fronça les sourcils jusqu'à ce qu'elle cesse de s'épancher sur son bras.

— C'est un homme bon, reprit-elle.

— Évidemment, renchérit Caelen.

Une fois l'affaire classée, Ewan alla retrouver Mairin. Sans se soucier de la présence de tiers ni du fait qu'elle n'y avait pas été conviée, elle se faufila entre Alaric et Caelen et lui sauta au cou en le couvrant de baisers et en le serrant de toutes ses forces dans ses bras.

— Hé ! Laissez-moi respirer ! s'exclama Ewan e riant.

— Je vous aime, murmura-t-elle contre son oreille. Je vous aime tant !

Soudain, il se mit à la serrer contre lui aussi fort qu'elle venait de le faire. À sa stupéfaction la plus totale, il la souleva dans ses bras, traversa le hall, gravit les escaliers au pas de charge et déboula dans leur chambre.

[...]

Il lui toucha la joue, là où Heath l'avait frappée, et son regard se rembrunit.

— Ewan, désirez-vous vraiment sa mort ? chuchota Mairin.

Le regard de son mari s'assombrit.

— Il vous a frappée. Vous êtes mon épouse et la maîtresse de ce domaine. Je ne tolère pas qu'on vous manque de respect et, que le diable m'emporte, je tuerai quiconque ose vous toucher. Mairin se tordit les mains, prise de remords.

— Mais c'est moi qui l'ai provoqué et traité de tous les noms. J'ai employé des termes indignes d'une lady. Mère Serena m'aurait lavé la bouche avec du savon si elle m'avait entendue.

Ewan soupira.

— Que vouliez-vous que je fasse, Mairin ? Il a toujours posé des problèmes. Il a trop tiré sur la corde et même s'il ne vous avait pas frappée, il est inadmissible qu'il lève la main sur une femme du clan.

— Ne pourriez-vous le bannir ? La privation d'un toit et de ressources serait une punition plus éprouvante que la mort rapide que vous lui offrez. Laissons-le mourir de faim ou se faire dévorer par une meute de loups !

Ewan, stupéfait, recula et finit par éclater d'un rire dont les sonorités graves déclenchèrent des frissons de plaisir le long de la colonne vertébrale de Mairin.

— Ma parole ! Vous êtes assoiffée de sang ! Elle hocha la tête.

— C'est aussi ce que m'a dit Alaric.

— Pourquoi voulez-vous l'épargner, Mairin ? Je ne fais qu'exercer mon droit de laird et d'époux.

— Parce que je me sens un peu fautive de l'avoir provoqué. S'il ne m'avait pas frappée, vous ne l'auriez pas condamné à mort pour avoir giflé Christina. Je ne dis pas que vous ne l'auriez pas puni, non, s'empressa-t-elle d'ajouter.

— Alors vous préféreriez le voir dévoré par une horde de loups ?

Elle acquiesça et il se mit à rire.

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— Papa ! s'exclama Crispen, qui se laissa glisser à terre.

Il se mit à courir et Mairin, fascinée, dévisagea l'homme qui se précipitait à sa rencontre. Son estomac se contracta et elle avala sa salive en essayant de ne pas laisser l'affolement la gagner de nouveau.

C'était un géant. Elle s'étonna de le trouver aussi redoutable que son frère Alaric, alors qu'il soulevait son fils dans ses bras, le visage rayonnant de joie. Il l'effraya même bien plus que ne l'avait fait son frère.

Tous deux se ressemblaient beaucoup : même taille, même corpulence, mêmes longs cheveux noirs, tressés en nattes jusqu'aux épaules. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et constata que leurs hommes arboraient tous la même tignasse longue et embroussaillée qui leur donnait un air sauvage.

— Je suis si heureux de te revoir, mon garçon, balbutia le laird.

Crispen s'accrochait à son père de ses petits bras, exactement comme il s'était cramponné à ses jupes.

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