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- Ça s'est bien passé, ma petite dame? s'enquit le chauffeur de taxi que je hélai en sortant de la gare de Waterloo.
- Plus ou moins. Pas vraiment en fait.
- Vous étiez en vacances ?
- Non. En lune de miel.
- Alors il est où, votre mari ?
- Je n'en ai pas.
- Vous n'en avez pas?
- Non. Il s'est enfui.
Afficher en entierAlors je lui ai demandé prudemment si elle était sûre de ne pas commettre une erreur avec Charlie ; peut-être changerait-elle d'avis un jour.
— Évidemment, que je suis sûre, rétorqua-t-elle sèchement. Tu crois vraiment que je suis prête à me taper ça ? Mais c'est barbare !
Une fois de plus, elle s'est mise à décrire tous les symptômes horribles qui accompagnent une grossesse. Les nausées et les crampes, les chevilles gonflées et les varices, « les brûlures d'estomac et les milliers de catastrophes naturelles », comme elle aime le dire, sans parler des hémorroïdes et de la perte de cheveux.
— Au fond, Minty, le fœtus est un parasite, déclara-t-elle en redémarrant. Il pompe le calcium de tes dents, le fer de ton sang et les vitamines de tes aliments. C'est comme une tumeur à croissance rapide qui prendrait le contrôle de ton corps.
Elle enchaîna sur les horreurs de l'accouchement. Les douleurs de la parturition : les hurlements, les points de suture et le sang. Mais le pire, précisa-t-elle, c'est la perte des capacités mentales.
— C'est un fait reconnu : le cerveau de la femme rétrécit durant la grossesse, affirma-t-elle avec assurance, tandis que je descendais à nouveau de la voiture.
— Eh bien peut-être, mais pas de soixante-dix pour cent comme tu l'affirmes, répliquai-je. Je crois que cette statistique n'est pas, enfin... pas tout à fait exacte.
— Je suis sûre qu'elle l'est, rétorqua-t-elle en pinçant les lèvres et en secouant la tête. J'ai des tas d'amies extrêmement intello qui, dès l'instant où elle sont tombées enceintes, ont souscrit des abonnements à Gala !
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En fait, ça ne me semblait pas correct de rechercher un autre job. Cela me paraissait même tout à fait incorrect. J'avais l'impression de trahir. Et l'idée de quitter LONDON FM me plongeait dans le désarroi. Mais je ne savais pas comment surmonter autrement l'amère déception qui venait de me frapper. La courbe zigzagante de ma vie avait à nouveau plongé vers les abîmes. Je me sentais comme Sisyphe, en train de pousser un rocher énorme sur une pente escarpée. Dès que j'avais l'impression d'avoir atteint le sommet, le rocher redégringolait jusqu'en bas. J'avais le moral à zéro J'étais désemparée.
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