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C’était Ewilan, son âme le hurlait.
Il l’aurait reconnue la nuit, dans un tunnel, les yeux bandés. Sans hésitation.
C’était Ewilan et pourtant, ce n’était pas elle.
Son crâne rasé, blafard, sa peau translucide, son visage émacié n’avaient pas réussi à tromper Salim. L’absence de réaction de son amie, en revanche, avait fait vaciller ses certitudes. Le regard éteint d’Ewilan et le vide complet qui y régnait les avaient réduites en miettes.
Il avait agrippé le rebord de la fenêtre, contracté ses muscles, prêt à bondir. Il lui était impossible d’assister sans bouger à la scène. Il devait intervenir, fracasser la vitre, se battre, tuer si nécessaire. Sauver Ewilan…
Dans un coin obscur du bureau, une ombre s’était alors déplacée. Les trois hommes s’étaient figés et, sur le visage de l’infirmier, Salim avait lu un dégoût angoissé, une terreur difficilement contrôlée. Un mouvement fluide et la silhouette s’était dessinée avec davantage de précision, haute de plus de deux mètres, drapée dans une tunique aux reflets changeants…
Non ! C’était impossible !
Afficher en entierLorsqu’il fut certain que le danger était passé, il se redressa en évitant de s’appuyer sur sa jambe blessée. Il écouta attentivement l’obscurité et, ne percevant que les bruits de la nuit, il passa à l’action.
Il se glissa comme une ombre entre les troncs noirs de mousse, traversa la piste que surveillait le garde, puis se faufila dans un fouillis de buissons épineux avant d’atteindre la clôture.
La clôture ! Pourquoi ne s’était-il pas méfié la première fois qu’il l’avait aperçue ? Un grillage d’acier de plus de trois mètres de haut, sa base coulée dans le béton, son sommet recourbé vers l’intérieur et l’extérieur en un double crochet barbelé. Un moyen imparable d’empêcher les intrusions… et les évasions. Son existence présageait d’autres protections, des alarmes, des pièges. C’était évident, pourtant il avait oublié de réfléchir, oublié l’enseignement d’Ellana, oublié la simple prudence. Tout à sa joie de se sentir si proche d’Elle, il avait foncé tête baissée.
Il avait failli y perdre la vie
Afficher en entierLe garçon se plaqua au sol, le nez dans la boue, tentant désespérément de disparaître sous l’épaisse couche de feuilles mortes gorgées d’eau, toute sa volonté concentrée sur un seul objectif : devenir invisible. Inaudible. Inodore. C’était une question de vie ou de mort.
Non. Pas de vie ou de mort. Bien plus que ça.
Afficher en entierLe pied d'Edwin fouetta l'air, frappa le Ts'lich sous la clavicule. La chitine craqua tandis que la créature bondissait en arrière. Le maître d'armes jeta un coup d'œil ébahi autour de lui. Il n'était vêtu que d'un caleçon et ruisselait d'eau. ( P.204)
Afficher en entier- Dis, ma vieille, tu ne préférerais pas passer tes vacances aux Seychelles? Ou à Disneyland?
- Non, Salim. Avant qu'il ne s'embarque avec nos parents pour la traversée de la mer des Brumes, j'ai promis à Mathieu de rendre visite aux Boulanger. Ensuite ce sera culture, culture et culture.
Afficher en entier" Toi, le black, au prochain arrêt tu descends ou alors c'est moi qui te descends. Compris ? La brute sourit, satisfaite de son jeu de mots.
- Ce serait indécent.
- Hein ?
- ... Décent ! C'est bien ce que je prétends, expliqua l'adolescent avec un grand sourire.
- Tu...
- Je ?
(...)
- Descendre, descendre... On va changer de verbe histoire d'enrichir ton vocabulaire, annonça le garçon sur un ton presque joyeux. Toi, crâne d’œuf, tu conjugue "pas bouger"et tes copines conjuguent "reculer jusqu'au bout du wagon". A la moindre erreur je vous explique"égorger" et "baigner dans son sang". Exécution !"
Afficher en entier"- Il n'est rien qui, en devenant réel, puisse me combler pyisque la réalité me comble déjà. Je suis ici et maintenant, comme tous les êtres humains sauf que, contrairement à beaucoup, cela suffit à mon bonheur !"
Afficher en entier"- Je commence à prendre le coup, admit-il. Dans moins de trois jours j'aurai fini.
- Est-ce important ?
- Quoi ? S'étonna Salim. Important de réparer le mur ? Je croyais que vous souhaitiez que je le fasse...
- Non, remonter ces vieilles pierre est une tâche noble et utile. Je parlais du temps. Est-ce nécessaire d'y passer trois jours plutôt que trois semaines ou trois mois ? L'essentiel n'est-il pas de travailler et que le muret revive ?"
Afficher en entierLorsqu'on les a quittés, les chemins sombres sont fait pour être oubliés.
Afficher en entierla force qui se dégageait de leur regard lorsque leurs yeux se croisaient. Une force qu'il fallait être très jeune... ou très vieux pour la posséder
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