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« Flots de lamentations. Ses iris cobalt se perdent dans le vide. Brillants, ils entrevoient le futur avec horreur. Mais c'est le passé qui frappe à la porte de sa conscience et l'assaille aussitôt du tableau de ses péchés. Il ferme les yeux et ravale ses larmoiements ».
Afficher en entierJe les entends vaguement glousser et s'ébahir autour d'un portable, seul d'un d'entre eux reste en retrait. une fille au visage criblé d'acné, le menton plongé dans un bouquin. Je penche légèrement la tête: "Mythes & Féeries". une des filles qui partage un écouteur avec sa copine ricane en la fixant et la jeune fille rentre un peu plus la tête dans ses épaules.
Je suis désolé qu'elle doive subir ça. Parce qu'elle n'a pas le physique de l'emploi pour prétendre au respect de ses semblables, parce que son langage corporel la décrit comme une victime parfaite et parce qu'elle croira longtemps qu'elle est responsable du fossé qui la sépare de ceux qui se moquent d'elle. Encore une défaillance du prisme humain.
Afficher en entier- Elle m'a tout pris, crie-je.
Ma voix se casse, j'ai du mal à contrôler ma respiration. Il déglutit et fait rouler ses lèvres entre ses dents :
- Elle n'existe plus. Toi seul demeure. Et tu n'es pas seul, je suis là, je peux t'aider.
Mais c'est Jude que je veux. J'ai réalisé trop tard que je voulais que Jude m'aime. Enlevée par les sbires du Shéol avant que je n'ai le temps de comprendre. Puis une fois revenue, je l'avais déjà perdue.
L'amour devait être autre chose. Jude était tout ce qui contredisait l'univers que j'avais connu depuis ma naissance.
J'ai aimé l'humanité à travers elle, car elle n'a jamais pu échapper à sa véritable nature.
L'humanité a-t-elle vraiment cette chance qui nous échappe ?
Messagers, guérisseurs, anges gardiens, avocats du diable, faiseurs de miracles, pantins, pantins, pantins, ...
Que sommes-nous ? Nous ne sommes rien et nous ne serons jamais rien d'autre. Que du vide. De beaux êtres, parfaits, adorés, mais si faux. Des icônes sur des vitraux. Des statues froides et austères dans des temples ostentatoires
Afficher en entierJe vais pour lui coller mon poing dans l'épaule mais il se déporte sur le coté avant même que je n'ai fini de lever mon bras.
Sa figure décrit un "pitoyable" très éloquent - illustré par un pincement de lèvres des plus significatifs - puis il lâche sereinement:
- Avoue que je t'ai facilité la tâche.
- Je vais vomir.
- Par dessus le balcon s'il te plaît, dit-il en désignant le rebord du menton.
Si j'avais encore mes pouvoirs, je mutilerais cette immonde face d'ange qu'il m'affiche d'un simplement clignement d'oeil.
- Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Tu viens de fiche le peu de vie mortelle normale que j'avais, en l'air, là !
- Oh cesse le mélodrame. Tu aurais fini par revenir et tu le sais. Ce n'est pas comme si "ta vie mortelle" avait quoi que ce soit de palpitant.
Afficher en entierL'entendre s'en moquer n'est même pas une surprise. La consternation c'est que ça parvienne à me faire mal, encore... Si lui a jamais appris à nettoyer tout son être des émotions les plus mièvres afin de s'aguerrir dans la cruauté, je sus la pire des altérations, car démunie face à ce trait d'humour.
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