Commentaire de LesAmoureux_DesLettres

Quand j’ai lu le résumé de Les mots silencieux, je n’ai pas hésité à lire le roman. Toutes les histoires parlant d’un handicap me fascinent. Je suis curieuse d’apprendre quelque chose de nouveau, car c’est en comblant notre ignorance de savoir que l’on sera à même de faire face à de nombreuses situations.

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Chiara est une jeune adolescente, qui suite à un accident vasculaire cérébral après sa naissance, devient aphasique. L’aphasie est un trouble de la parole survenu après un AVC. Ce handicap peut aller de la difficulté à trouver ses mots jusqu’à une perte totale de la parole, selon le degré d’intensité de l’accident. Pour Chiara, cet AVC a eu de lourdes séquelles. À peine sortie du ventre de sa mère, qu’elle est déjà éprouvée par la vie. En effet, la jeune fille est incapable de s’exprimer par la parole. De nombreuses séances d’orthophonie vont l’aider, mais la gravité de la lésion de son cerveau lui permettra-t-elle un début de guérison ?

Pour faciliter la communication avec les autres et notamment avec ses parents, Chiara apprend la langue des signes. Ses parents la couvent et sont très protecteurs envers elle. Ils ne souhaitent que le meilleur pour leur fille : une école spécialisée, des séances d’orthophonie plusieurs fois par semaine. Mais Chiara, elle, souhaite plus que tout vivre comme les autres. C’est alors, qu’elle entame son entrée à l’école publique. Pour se fondre dans la masse, Chiara ne parle à personne de son handicap. Mais face à sa différence, est-ce que les autres élèves sauront la comprendre et l’accepter ?

Les années passent et les humiliations et les coups de ses camarades s’intensifient. Ces intimidations vont accroître son mal-être et l’isoler de plus en plus des autres. Pourquoi ? Pourquoi le lycée, le collège ou même maintenant l’école primaire est des lieux sujets au harcèlement ? Que l’on soit différent ou non, ne change pas les motivations à harceler quelqu’un. C’est de la pure mesquinerie tout simplement. Se réjouir du malheur de l’autre pour son propre plaisir, voir se sentir mieux après avoir humilié quelqu’un. Cela ne change rien. Et je pense que l’on a tous été témoin au moins une fois du harcèlement. Mais la bonne question est, qu’avons-nous fait face à ça ? Avons-nous réagi ? Avons-nous participé ? Avons-nous été dans le silence ? Les mots ont des poids, mais le silence.

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Chiara vit dans la peur constante. Mais un jour, l’un de ses camarades, Adriano va être le premier à lui parler. Il s’intéresse à elle. Il la trouve belle et intelligente. Ses mots vont peser dans son cœur. Enfin, quelqu’un va s’intéresser à elle, enfin quelqu’un va la voir, enfin quelqu’un va entendre ses pleurs. Mais, est-il sincère ? Pourquoi est-il venu lui parlé ? Se joue-t-il d’elle, comme sa prochaine attraction ? De suite, je me suis montrée à mon tour très protectrice envers Chiara. J’aurais aimé être là pour l’aider et la soutenir. C’est une jeune fille douce qui ne demande qu’à être aimé. On sent que la prochaine humiliation sera celle de trop.

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Malheureusement, j’ai eu la sensation que l’auteure mettait le harcèlement au cœur de l’histoire. J’ai lu quelques histoires avec des handicaps et ici, j’ai trouvé que le roman ne mettait pas assez en avant l’aphasie. L’héroïne manquait de caractère et les autres personnages étaient clichés. Je n’ai pas non plus compris les réactions d’Adriano qui est un personnage tout en contradiction. Il m’a vraiment énervé et j’en veux un peu à l’auteure aussi d’avoir dépeint un tel personnage car j’ai eu l’impression que c’est le seul homme que pouvait avoir Chiara, le seul homme qu’elle méritait d’une certaine façon. Mon impression ne tient qu’à moi, mais j’ai été déçue car je m’attendais à ressentir plus d’émotions durant ma lecture. J’aurais aimé être plus attachée aux personnages, être plus happée. Certains passages auraient mérité d’être plus approfondis.

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En conclusion, Audrey.C est une auteure avec une plume tout en douceur qui dépeint avec beaucoup de réalisme le harcèlement scolaire. Un sujet encore trop d’actualité malheureusement.