Extraits

— Tu n’as rien à voir avec Susan Boyle ! D’ailleurs depuis ta rupture avec Steven, tu es plus sexy que jamais. Ça t’a vraiment été salutaire.

— Merci, répondis-je. Dommage que tu sois gay !

— Ce qui renforce la valeur de mon opinion, rétorqua Harry. Tu sais au moins que je n’essaie pas de te flatter pour t’attirer dans mon lit. C’est peut-être Paris qui a été profitable à ton look, mais tu ressembles réellement à une Européenne, aujourd’hui.

— Je crois plutôt que c’est Venise, dis-je.

Je repensai alors à mes shoppings avec Bea et à mes efforts pour me vêtir correctement chaque fois que je me rendais à la bibliothèque du palazzo, dans l’espoir que Marco daigne me rencontrer.

— Oui, c’est décidément en Italie que tout a commencé, ajoutai-je.

— Les Italiens sont les plus beaux hommes de la terre, décréta Harry. Même les éboueurs de Rome ont l’air de sortir d’une publicité d’Armani. Et ne parlons pas des carabinieri. Ils ont une classe, avec leurs boots !

Et il plaqua alors de façon théâtrale la main sur son cœur.

— Pourquoi est-ce que les boots sont un accessoire de fétichisme universel ? demanda Clare. Quelqu’un devrait faire une thèse là-dessus !

— Je suis certaine que c’est déjà fait ! renchéris-je.

— Et toi, ça te plaît les boots ? questionna Harry d’un ton provocateur.

Je me mis à rire et, pendant un court instant, il me revint à l’esprit mon anniversaire à Paris et les Louboutin que Steven m’avait offertes… Loin de me procurer une sensation de pouvoir quand je les avais enfilées, elles m’avaient au contraire donné l’impression d’être complètement démunie. J’avais été incapable de faire un pas sans vaciller, ce qui est on ne peut plus anxiogène.

— Selon moi, une fille devrait toujours porter des chaussures avec lesquelles elle peut courir, dis-je.

— C’est d’un rasoir ! s’exclamèrent Harry et Clare presque à l’unisson.

— Je le suis peut-être, répliquai-je.