Extraits

Et vous vous demandez vous-même : Où sont passés tes rêves? Et vous hochez la tête et vous vous dites : Comme les années s'envolent vite ! Et vous vous demandez encore : Qu'as-tu donc fait de tes années? Où as-tu enterré la meilleure part de toi? As-tu vécu ou non ? Attention vous vous dires, attention, tout sur terre s'éteint.

Maintenant que je suis assis auprès de vous et que je vous parle, j'ai peur de penser à l'avenir, car dans l'avenir c'est encore la solitude, encore cette vie inutile, renfermée... et à quoi pourrai-je encore rêver, quand, éveillé, à côté de vous, j'ai été si heureux !

Tes mains sont froides, les miennes brulent comme un feu. Comme tu es aveugle Nastenka.

Ou bien n'est-il venu au monde

Que pour rester près de ton coeur

Le temps d'un souffle, une seconde

Ivan Tourgueniev

Les idéaux se succèdent, on les dépasse, ils tombent en ruines, et puisqu’il n’y a pas d’autre vie, c’est sur ces ruines encore qu’il faut fonder un idéal dernier.

Pourquoi n'est-il pas vous ? Pourquoi n'est-il pas comme vous ? Il ne vous vaut pas, et pourtant je l'aime plus que vous.

C'est vrai qu'il nous arrive de remercier des gens simplement parce qu'ils vivent avec nous.

Il ne désire rien, parce qu'il est au-dessus des désirs, parce qu'il a tout, parce qu'il est repu, parce qu'il est lui-même l'artiste de sa vie, qu'il la crée lui-même.

Je ne sais pas me taire lorsque j'ai le cœur qui parle.

Savez-vous que, peut-être, je cesserai de souffrir d'avoir commis un crime, un pêché dans ma vie, parce qu'une vie comme la mienne est un crime, un pêché ? Et ne croyez pas que j'exagère quoi que ce soit, au nom du ciel, ne croyez pas cela, Nastenka, parce que je vis parfois des minutes d'une souffrance telle, oh, d'une souffrance...