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— Regarde les étoiles, conseilla Mira. C’est ce que je faisais, à l’asile, à travers les barreaux de la fenêtre.
— Pourquoi ?
— C’est un point de repère. Non seulement elles peuvent t’aider à trouver ton chemin, mais surtout, elles reviennent chaque soir, quoi qu’il arrive. Le monde peut se déchirer, s’entretuer, s’autodétruire… Les étoiles, elles, ne bougeront pas. Elles resteront toujours à la même place et elles scintilleront du même éclat. Pour quelqu’un comme toi, qui as perdu tous tes proches, il est parfois bon de se souvenir que certaines choses sont immuables, car on a tendance à croire le contraire.
Afficher en entier— L’humain est un incorrigible optimiste, décréta Katerina sans grande conviction. Le général Sezlak s’est présenté en sauveur, promettant de débarrasser la Malévie de son oppresseur, et la population s’est laissé berner. Elle est autant coupable que n’importe qui, quand on y songe. Elle a permis qu’on coupe le membre gangréné, tout ça pour mourir d’une lente et douloureuse hémorragie.
— Je crois qu’aucune métaphore ne saurait mieux décrire le contexte actuel que celle-ci.
— Elle n’est pas de moi. C’est une phrase que mon père répétait souvent quand je cherchais à comprendre comment la Malévie avait pu en arriver là.
— On pense souvent avoir connu le pire, jusqu’à ce qu’il survienne réellement.
Afficher en entierLa Vojska… Toujours la Vojska… Ils les affamaient, ils les jetaient dans le caniveau et, non contents de cela, ils exécutaient sans aucune forme de procès tous ceux qu’ils jugeaient coupables de sédition, contraignant le peuple à se morfondre dans le silence, la misère et la crasse.
Afficher en entier— Je vais te passer l’envie de recommencer, gronda-t-il.
— Recommencer quoi ? C’était un accident, je t’assure ! Je cherchais…
— Rien ! Tu ne cherches rien. Tu ne touches rien, tu ne bouges plus et tu te contentes de respirer en silence.
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