Extraits

Pire, la mort de certains des volontaires, dont il avait réquisitionné lui-même les services, ne faisait que donner raison au directeur de Windrasor et à son acolyte. Convaincus qu’il serait incapable de mettre la main sur les fuyards, ils avaient tout fait pour l’éloigner de l’orphelinat, et ils avaient eu bien raison. Il n’était qu’un incompétent qui aurait dû rester tranquillement à Rasorburgh, à attendre que tout cela se tasse comme l’auraient fait bon nombre de ses confrères. Il avait joué avec le feu et s’était brûlé. Il ne lui restait plus qu’à en assumer les conséquences et il pouvait dès lors le dire : cette matinée avait marqué un tournant dans sa vie et dans sa carrière. Son retour à Rasorburgh n’aurait rien de triomphal, bien au contraire. Il resterait pour toujours l’officier qui avait conduit deux innocents - du moins, c’était ce que l’histoire dirait - à la mort. Mais, surtout, il craignait la réaction de sa hiérarchie. Jamais il n’aurait dû agir avec une telle précipitation et, à présent, il allait devoir se justifier et trouver une autre raison que son ego bafoué pour expliquer ses choix et son empressement. Mais tout cela viendrait en temps voulu. Florestan devait d’abord vérifier quelque chose.