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Écrire, c'est recoller des bouts de vérité pour faire entendre l'absurdité.
Afficher en entier– Et parmi toutes ces lectures, as-tu un livre préféré ? – Al-Qawaqa’a, répond-il sans hésitation. Al-Qawaqa’a ! La Coquille. Je connais ce roman. Je l’ai lu avant la révolution. Il est glaçant. Terrifiant. L’écrivain syrien de confession chrétienne Moustafa Khalifé l’a rédigé après douze années de détention dans la « prison du désert », la redoutable prison de Palmyre. Un récit à la première personne, émaillé d’abominables descriptions sur la barbarie des geôliers, la torture et le cauchemar de son incarcération sous le règne de Hafez al-Assad. Je m’étonne qu’Omar ait eu le courage de lire une telle chronique de l’horreur. Comme s’il n’en voyait pas suffisamment au quotidien…
Afficher en entierHors d'atteinte, cette université clandestine est un espace de transgression. Une transgression par l'apprentissage. Sur le tableau noir de leur nouvelle partition, les frondeurs de Daraya peuvent enfin tracer des lignes de fuite qui chantent un avenir en cours de construction. Une mélodie fragile, celle d'une ville à l'agonie qui résiste au creux de l'obscurité.
Afficher en entierUn terroriste ne s'excuse pas.
Un terroriste ne pleure pas les morts.
Un terroriste ne cite pas Amélie Poulain et Victor Hugo.
Afficher en entier- La guerre est perverse, elle transforme les hommes, elle tue les émotions, les angoisses, les peurs. Quand on est en guerre, on voit le monde différemment. La lecture est divertissante, elle nous maintient en vie. Si nous lisons, c'est avant tout pour rester humain.
Afficher en entierFace aux bombes, la bibliothèque est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d'instruction massive.
Afficher en entierPar crainte de représailles, ce musée de papier serait maintenu au plus grand secret. Il n'aurait ni nom ni enseigne. Un espace souterrain, à l'abri des radars et des obus, où se retrouveraient petits et grands lecteurs. La lecture comme refuge. Une page ouverte sur le monde lorsque toutes les portes sont cadenassées.
Afficher en entierAprès une concertation générale, un projet de bibliothèque publique voit le jour. Sous Assad, Daraya n'en a jamais eu. ce serait donc la première. "Le symbole d'une ville insoumise, où l'on bâtit quelque chose quand tout s'effondre autour de nous", précise Ahmad. Il s'interrompt, pensif, avant de prononcer cette phrase que je n'oublierai jamais :
- Notre révolution s'est faite pour construire, pas pour détruire.
Afficher en entierLe roman a cet avantage que les récits n'ont pas : il s'aventure sur les chemins de l'imagination, en contournant l'autoroute du réel.
Afficher en entierLes étoiles de la fiction contre les étincelles de la réalité.
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