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Le roi était fou de rage et William Hamleigh avait peur. Il n'avait connu qu'une personne aussi coléreuse que le roi Henry : sa mère Regan. Henry était presque aussi terrifiant qu'elle. C'était d'ordinaire un homme intimidant, avec ses larges épaules, son torse puissant et sa grosse tête mais, lorsqu'il se mettait en colère, ses yeux gris-bleu s'injectaient de sang, son visage criblé de taches de rousseur s'empourprait et sa fureur évoquait celle d'un ours en cage.
Afficher en entierIl y eut un hurlement, et tous les regards se tournèrent vers la fille.
Ce n'était pas elle qui avait hurlé, mais la femme du coutelier à côté d'elle. Mais c'était à cause de la fille qu'elle avait crié. Celle-ci à genoux devant la potence, les bras tendus devant elle, avait la position qu'on prend pour lancer une malédiction. Les gens s'écartèrent avec crainte : chacun savait que les malédictions de ceux qui ont souffert l'injustice sont particulièrement efficaces, et ils se doutaient tous qu'il y avait quelque chose de pas très régulier dans cette pendaison. Les jeunes garçons étaient terrifiés.
Afficher en entierLe malheureux Alfred, qu'on venait tout juste de mettre en terre, avait fait beaucoup de mal par petitesse d'esprit et faiblesse de caractère. Mais William était un véritable serviteur du diable. Quand, se demanda Aliena, serons-nous débarrassés de ce monstre ?
Afficher en entierPhilip alla sonner la cloche. C'était un chef qui maintenait la paix, qui rendait la justice et n'opprimait pas les pauvres, songea Jack. Mais fallait-il vraiment être moine pour cela ?
Afficher en entierAvec Arthur, il emmena son valet Walter et les quatre chevaliers qui combattaient à ses côtés depuis un an : Gervase le Vilain, Hugh la Hache, Gilbert de Rennes et Miles les Dés. Quatre grands gaillards violents, toujours prêts à se battre, qui montaient les meilleurs chevaux et voyageaient armés jusqu'aux dents pour faire peur aux paysans. Un homme qui ne fait pas peur, estimait William, est un homme sans défense.
Afficher en entierLa nuit du 25 novembre 1120, le Vaisseau blanc appareilla à destination de l'Angleterre et sombra corps et biens au large de Barfleur : il n'y eut qu'un survivant... Le vaisseau représentait le dernier cri en matière de transport maritime et il était muni des plus récents perfectionnements connus de la construction navale d'alors... Si l'on a beaucoup parlé de ce naufrage, c'est en raison du grand nombre de personnalités qui se trouvaient à bord ; outre le fils du roi, héritier présomptif du trône, il y avait deux bâtards de sang royal, plusieurs comtes et barons et presque toute la maison du roi... Cela eut pour conséquence historique de laisser Henry sans héritier... Cela provoqua la guerre de succession et la période d'anarchie qui suivit la mort de Henry.
Afficher en entierJack observait Richard. C'était un fainéant et un bon à rien, mais il y avait un domaine où son jugement méritait attention : les choses militaires.
Afficher en entierLes questions théologiques les plus épineuses sont à mes yeux les problèmes les moins inquiétants parce qu’elles trouveront toutes leur solution dans l’autre monde et qu’en attendant on peut sans risque les mettre de côté.
Afficher en entierIl faisait grand jour maintenant, un jour brumeux, et le temps n'était guère plus chaud qu'à minuit. Il frissonnait. Il se rendit compte qu'il ne portait que sa camisole. Qu'était-il arrivé à son manteau, il ne s'en souvenait plus. Ou bien la brume s'épaississait ou bien quelque chose d'étrange lui affectait les yeux, car il ne distinguait plus les enfants de l'autre côté de la clairière. Il voulut se lever pour aller les rejoindre, mais ses jambes ne lui obéissaient plus. Au bout d'un moment, un faible soleil finit par percer et peu après l'ange arriva.
Il traversait la clairière, venant de l'est, vêtu d'un long manteau d'hiver, de laine vierge presque blanche. Il le regarda approcher sans surprise ni curiosité car il avait dépassé le stade de l'émerveillement ou de la peur. Il suivait la créature d'un œil vide et sans émotion : son visage ovale était encadré d'une somptueuse chevelure sombre et son manteau lui dissimulait les pieds, si bien qu'elle aurait pu glisser sur les feuilles mortes. Elle s'arrêta devant lui ses yeux d'or pâle parurent voir dans son âme : comprendre sa souffrance. Tom eut l'impression d'avoir déjà vu ce visage familier dans une église tout récemment. Puis la créature ouvrit son manteau. Dessous, elle était nue. Elle avait le corps d'une femme d'une vingtaine d'années, avec une peau pâle et des boutons de seins roses. Tom croyait depuis toujours que les anges avaient un corps absolument glabre, mais ce n'était pas le cas.
Elle mit un genou en terre devant lui et, se penchant, elle l'embrassa sur la bouche. Il était trop assommé par les chocs précédents pour en éprouver le moindre étonnement. Elle le repoussa doucement pour l'obliger à s'allonger sur le dos, puis elle écarta son manteau, et pressa son corps nu contre celui de Tom. Au travers de sa camisole, il sentait la chaleur de sa peau. Au bout de quelques instants, il cessa de frissonner.
Elle prit dans ses mains le visage barbu de Tom et l'embrassa encore, avidement, comme quelqu'un qui boit de l'eau fraîche après une longue journée sèche. Puis elle prit les mains de Tom et les posa sur ses seins. Dans un réflexe, il les pressa. Ils étaient doux et tendres, les boutons se durcirent sous ses doigts.
L'idée lui vint qu'il était mort. Le ciel n'était probablement pas ainsi, il le savait mais peu lui importait. Cela faisait des heures qu'il avait perdu tout sens de la réalité. Le peu de raisonnement qu'il lui restait avait disparu et il laissa ses sens prendre le dessus. Il se tendit, se pressant contre cet autre corps, puisant de la force dans sa chaleur et sa nudité. Elle écarta les lèvres et darda une langue agile dans sa bouche, cherchant sa langue à lui. Il réagit ardemment.
Un instant, elle s'écarta de lui. Il la regarda, abasourdi, remonter les pans de sa camisole jusqu'à la hauteur de sa taille, puis elle le chevaucha. Sans le quitter des yeux, elle se pencha vers lui, et il hésita ; puis il se sentit la pénétrer. Une sensation si grisante qu'il crut éclater de plaisir. Elle bougea les hanches tout en lui souriant, couvrant son visage de baisers. Au bout d'un moment elle ferma les yeux et se mit à haleter, et il comprit avec une fascination ravie qu'elle perdait tout contrôle. Elle poussait des petits cris, remuait de plus en plus vite, et son extase l'émut jusqu'au plus profond de l'âme si bien qu'il ne sut plus s'il avait envie de pleurer de désespoir, de crier de joie ou d'éclater de rire. Puis une explosion de plaisir les secoua tous les deux comme des arbres dans la tempête, encore et encore ; jusqu'au moment où enfin leur passion s'apaisa et où elle s'effondra sur sa poitrine.
Ils restèrent ainsi un long moment. La chaleur de ce corps le réchauffait. Il sombra dans une sorte de somnolence. Ce fut bref, plus une rêverie qu'un véritable sommeil. Mais quand il ouvrit les yeux son esprit était clair.
Il regarda la belle jeune femme allongée sur lui et il sut aussitôt que ce n'était pas un ange mais Ellen, la femme hors-la-loi qu'il avait rencontrée dans cette partie de la forêt le jour où on lui avait volé le cochon. Elle le sentit remuer et elle ouvrit les yeux, le regardant avec un mélange d'affection et d'inquiétude.
Afficher en entierTom la regarda avec curiosité. Jeune, une dizaine d'années de moins que Tom, elle était penchée sur Martha. Sa courte tunique de cuir révélait des membres hâlés et souples. Elle avait un joli visage, avec des cheveux châtain foncé qui formaient une pointe sur son front. Tom éprouva un élan de désir. Puis elle leva les yeux vers lui et il sursauta : elle avait des yeux au regard intense, d'une couleur de miel doré inhabituelle qui donnait à tout son visage une sorte de magie, et il eut la certitude qu'elle devinait ce qu'il pensait.
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