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« Valek se leva d'un mouvement fluide. Il avança vers moi d'une démarche aussi gracieuse que celle d'une panthère. On sentait une puissante énergie circuler dans tout son corps. Il se pencha par-dessus l'accoudoir de mon fauteuil et plaça son visage tout près du mien. Ses cheveux noirs lui arrivaient jusqu'aux épaules. Il avait une expression terrifiante...

- Je te le demande encore une fois: tes projets m'incluent, n'est-ce pas?

Je m'enfonçais dans le fauteuil.

-Elena? insista-t-il d'une voix plus douce

- Tu as dit que c'était une situation à laquelle tu n'avais jamais fait face... Je ne peux pas risquer...

- Quoi?

- De te perdre. Ton immunité m'empêche de te soigner!

-Je veux courir le risque.

-Mais je ne veux pas te laisser faire...

-Désolé, mon amour, mais cette décision ne t'appartient pas.

Je maugréai. J'avais perdu le contrôle des évènements. Encore. Je ne faisais que tourner en rond sans progresser d'un pouce.

- Ça va... Je te promets de ne pas aller en Sitia sans toi, concédai-je

Au moins, cette promesse ne concernait pas mon rendez-vous avec Porter.

- Merci, murmura Valek en déposant un baiser sur ma joue.

Je sentis un frisson me parcourir.

-Quels sont tes projets? demandai-je pour m'efforcer de rester concentrée.

Le parfum suave de Valek m'enveloppa et je sentis ma volonté m'abandonner.

- C'est ça mon plan, murmura-t-il.

Il s'approcha et m'embrassa. Une douce chaleur envahit mon corps et la peur qui me nouait la gorge disparut. Je chassai mes soucis et me concentrai sur Valek. Je le pris dans mes bras mais ne pus me satisfaire de toucher ses muscles à travers sa chemise. Je tirai sur le tissu pour toucher sa peau, pour m'en habiller...

Il se raidit.

- Dans la salle d'état-major, mon amour? Et si quelqu'un entrait?

Je me levai et lui retirai sa chemise.

-Ça lui donnera une bonne histoire à raconter.

- Seulement bonne?

Il fit semblant d'être offensé.

- Prouve-moi le contraire.

Ses yeux pétillèrent de malice.»

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-Tu vas devoir reconstruire l'écurie. Je te conseille d'embaucher quelqu'un, se moqua-t-il.

-Ne t'inquiète pas. J'aibdéjà quelqu'un en tête pour le poste de majordome...Un garçon beau et loyal qui se fera un plaisir de réaliser mes moindres désirs.

Valek leva un sourcil et je vis son regard s'enflammer de désir.

-Vraiment? Je sui certain que ce garçon est impatient de prendre ses fonctions.

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« J'en ris tout haut.

- Qu'y a t'il de si drôle? demanda une voix venue de derrière moi qui me fit fondre instantanément.

Valek, les bras croisés sur sa poitrine, se tenait sur le pas de ma porte aussi naturellement que s'il me rendait visite tous les jours. Il portait une tunique et un pantalon gris de serviteur du Fort.

- Je pensais à des rideaux, répondis-je en m'approchant de lui.

- Et les rideaux t'amusent?

- Si je les comparent à mes autres préoccupations: oui les rideaux m'amusent. Mais vous, monsieur, êtes la meilleure chose qui me soit arrivée de toute la journée, de toute la semaine et - maintenant que j'y réfléchis - de toute la saison.

Je fis encore deux pas et tombai dans ses bras.

- C'est l'accueil le plus chaleureux que j'ai reçu de toute la journée...»

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Il me fit me sentir maladroite.

-Est-ce si mauvais que ça? demandai-je

-C'est une situation à laquelle je n'ai jamais fait face. Je suis inquiet.

-Pour Ixia?

-Pour toi, mon amour.

-Moi?

-J'ai toujours été fasciné par ton talent pour t'attirer la haine et la rancune des gens puissants. Mais, cette fois, tu as réussi à remonter un pays entier contre toi. Si j'étais le Commandant, j'attendrais le coup d'Etat de Sitia et je t'offrirai aux vainqueurs en échange de la tranquillité d'Ixia.

-Je suis contente que tu ne sois pas le Commandant.

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C'est la deuxième foi que je te perds, me dit-il. On aurait pu croire que ce serait plus facile, mais je n'ai jamais pu apaiser ma douleur. J'avais l'impression qu'on avait embroché mon coeur pour le faire grillé sur un feu.

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Seul Janco se permit une remarque sarcastique sur sa calvitie.

- Vous n'avez jamais remarqué comme les couples finissent par se ressembler ? demanda-t-il à la cantonade.

- Si, répondit Valek d'une voix neutre. Justement, je viens juste de remarquer à quel point Topaze et toi vous ressembliez... C'est stupéfiant.

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p584:

"Un sentiment de plénitude, de paix et de joie se répandit dans nos corps. Etroitement imbriqués, nous atteignîmes une portion du Ciel."

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Lorsque ma respiration redevint normale, je ramassai une poignée de cendres près des poignards de Valek et laissai le vent les disperser. "Bientôt, mon amour... Je te rejoindrai bientôt..." Seul l'espoir de le retrouver dans un autre monde me donnait encore la force de continuer.

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- Si vous avez terminé, messieurs, j'aimerais savoir pourquoi vous avez désobéi à mes ordres, intervint Valek.

Janco arbora un sourire satisfait, comme s'il s'était attendu à la question et tenait déjà une réponse toute prête.

- Nous n'avons pas désobéi à tes ordres. Tu nous as demandé de surveiller le frère d'Elena, le grand type effrayant et les autres. C'est ce que nous avons fait.

Valek croisa ses bras sur sa poitrine et attendit.

- Tu n'as pas précisé ce que nous devions faire si nos prisonniers rentraient en Sitia, ajouta Ari.

- Comment ont-ils pu s'évader du château et traverser la frontière ? demanda Valek, l'air vivement contrarié.

Les yeux de Janco pétillèrent de malice.

- C'est une très bonne question. Ari, veux-tu expliquer à notre supérieur comment les Sitians se sont échappés ?

Ari lança un regard furieux à son camarade - ce qui n'affecta en rien l'humeur de ce dernier.

- Ils ont reçu de l'aide, dit-il.

Une fois encore, Valek resta silencieux.

Ari commença à s'agiter nerveusement et je dus me couvrir la bouche pour ne pas éclater de rire. Malgré sa taille et sa masse, mon ami ressemblait à un garçon de dix ans qui s'attend à avoir de gros ennuis.

- Nous les avons aidés, balbutia-t-il.

- Nous ? demanda Janco.

- Je les ai aidés, murmura-t-il avec un air désolé. Tu es content ?

- Oui, répondit Janco en frottant ses mains l'une contre l'autre. On va bien s'amuser. Continue, Ari. Eplique-lui pourquoi ... Personnellement, je crois qu'ils l'ont envoûté.

Il lui fit signe de poursuivre.

- Ils ne m'ont pas envoûté. Ils ne se sont servis que du bon sens et de la logique ...

Valek leva un sourcil.

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"-Alors tu es bien réelle. Réelle et insupportable, mais c'est bien de toi que je suis tombé amoureux."

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