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Capitaine Sam Wyndham, Tome 2 : Les Princes de Sambalpur



Description ajoutée par lelette1610 2020-06-23T12:55:56+02:00

Résumé

Le prince Adhir, fils aîné du maharajah de Sambalpur, est assassiné sous les yeux du capitaine Wyndham et du sergent Banerjee, de la police de Calcutta. C’est à eux qu’il avait confié, juste avant l’agression, être menacé par des lettres anonymes. Décidés à élucider les raisons de ce meurtre, l’inspecteur et son adjoint vont suivre la piste des mystérieuses missives jusqu’à Sambalpur, petit royaume de l’Orissa, célèbre pour ses mines de diamants. Le vieux maharajah, entouré de ses femmes et de centaines de concubines et enfants, semble très affecté par la mort de son fils et décidé à demander l’aide officieuse de la police de Calcutta. Nombreux sont ceux qui, à la cour, auraient eu intérêt à se débarrasser du prince Adhir et de ses idées progressistes. À moins que le fait qu’il soit à présent le successeur désigné au trône ne fasse de Punit, son frère cadet, le principal suspect. Mais quand ce dernier est victime d’une tentative d’assassinat lors d’une chasse au tigre, les cartes sont rebattues. La clé de l’histoire se trouve peut-être au cœur du zenana, le harem du maharajah, où un certain confinement n’empêche pas toutes sortes de rumeurs de circuler…

Source : zonelivre.fr

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Classement en biblio - 9 lecteurs

extrait

On ne voit pas souvent un homme avec un diamant dans la barbe. Mais quand un prince ne trouve plus de place sur ses oreilles, ses doigts et ses vêtements, je suppose que les poils de son menton conviennent tout aussi bien.

Les lourdes portes d’acajou du Palais du Gouvernement se sont ouvertes à midi et ils sont sortis, aériens : une ménagerie de maharajahs, nizâms, nababs et autres, tous les vingt drapés de soie, d’or, de pierres précieuses et d’assez de perles pour ruiner un escadron de comtesses douairières. Un ou deux se réclament de la lignée du soleil ou de la lune ; le reste, de quelque autre parmi la centaine de divinités hindoues. Nous les mettons tous dans le même panier pour les appeler simplement les princes.

Ces vingt-là proviennent des petits royaumes les plus proches de Calcutta. Il y en a plus de cinq cents dans toute l’Inde, et tous ensemble ils règnent sur les deux cinquièmes du pays. C’est du moins ce qu’ils se disent, et nous ne sommes que trop heureux d’avaliser cette fiction, du moment qu’ils chantent tous Rule Britannia et font serment d’allégeance au roi empereur outre-mer.

Ils s’avancent tels des dieux, en ordre strict de préséance, le vice-roi à leur tête, dans la chaleur étouffante, en direction de l’ombre d’une douzaine de grands parasols de soie. D’un côté, derrière une solide barrière de soldats enturbannés de la garde du vice-roi, se tient une

7 foule de conseillers royaux, hauts fonctionnaires et parasites divers. Et derrière tout ce monde, il y a Sat et moi.

Un coup de canon soudain, tiré par un de ceux de la pelouse, chasse des palmiers des nuées de corbeaux aux cris assourdissants. Je compte les coups: trente et un au total, honneur strictement réservé au vice-roi; aucun prince indigène n’en a jamais mérité plus de vingt et un. Cela sert à souligner qu’en Inde ce dignitaire britannique mérite plus d’honneurs que tout Indien, quand bien même il descendrait du soleil.

Tout comme les coups de canon, la réunion à laquelle les princes viennent d’assister est purement destinée à la galerie. Le véritable travail sera effectué plus tard par leurs ministres et les hommes de l’administration indienne. Pour le gouvernement du Raj, l’important est que les princes soient là, sur la pelouse, pour la photographie de groupe.

Le vice-roi, lord Chelmsford, traîne les pieds en grande tenue. Elle lui a toujours donné l’air mal à l’aise et le fait ressembler au portier du Claridge. Pour un homme qui, habituellement, a l’air d’un croque-mort mal nourri, il s’est pomponné, mais à côté des princes il est aussi terne qu’un pigeon au milieu des paons.

«Lequel est notre homme?

– Celui-là», répond Sat en indiquant d’un signe de tête un grand individu aux traits fins portant un turban de soie rose. Le prince que nous sommes venus voir est sorti le troisième et il est le premier dans l’ordre de succession au trône d’un petit royaume niché dans l’Orissa sauvage, quelque part dans le sud-ouest du Bengale. Son Altesse Sérénissime le prince héritier Adhir Singh Sai de Sambalpur a requis notre présence, ou plutôt celle de Banerjee. Ils étaient à Harrow ensemble. Je ne me trouve ici que parce que j’en ai reçu l’ordre directement de lord Taggart, le chef de la police, qui a dit obéir là au vice-roi en personne. «Ces entretiens sont d’une importance capitale pour le gouvernement du Raj, a-t-il déclaré, et l’accord de Sambalpur est essentiel pour leur succès. »

On a du mal à croire que Sambalpur puisse être essentiel pour quoi que ce soit. Il faut déjà le chercher à la loupe sur la carte, caché par le R d’ORISSA. C’est tout petit, de la taille de l’île de Wight, avec une population en proportion. Et pourtant me voilà, prêt à épier une conversation entre son prince et Sat parce que le gouvernement de l’Inde a jugé qu’il y va de l’intérêt de l’Empire.

Les princes prennent place autour du vice-roi pour la photographie officielle. Les plus importants sont assis sur des chaises dorées et les autres debout sur un banc derrière eux. Le prince Adhir est assis à la droite du vice-roi. Quelques princes ont essayé de s’éclipser mais des fonctionnaires à l’air éreinté les ont rappelés à l’ordre. Finalement le photographe a fait tenir tout le monde tranquille. Les princes se sont tus et regardent droit devant eux: les lampes flood font «pouf», la scène est captée pour la postérité et ils sont libérés.

Quand le prince héritier repère Sat il est évident qu’il le reconnaît. Il interrompt une conversation avec un maharajah dodu qui porte sur lui le contenu des coffres d’une banque et une peau de tigre et il vient vers nous. Il est grand, la peau claire pour un Indien, et l’allure d’un officier de cavalerie ou d’un joueur de polo. Comparé aux princes qui l’entourent il est habillé assez simplement: tunique de soie bleu pâle à boutons de diamants, nouée à la taille par une ceinture dorée, pantalon de soie blanche et chaussures anglaises classiques, noires et étincelantes. Son turban est retenu par une pince ornée d’émeraudes avec un saphir de la taille d’un œuf d’oie. À en croire lord Taggart, le maharajah père du prince est le cinquième homme le plus riche de l’Inde. Et chacun sait que l’homme le plus riche de l’Inde est aussi le plus riche du monde.

Un sourire éclaire le visage du prince qui s’approche.

«Boubou Banerjee, s’exclame-t-il les bras grands ouverts, cela fait combien de temps?»

Boubou, jamais je n’ai entendu personne appeler Sat ainsi et pourtant nous partageons un appartement depuis un an. Il a gardé secret ce nom de guerre et je ne peux pas lui en vouloir. Si quelqu’un à l’école avait jugé bon de m’appeler Boubou je ne m’en serais pas vanté. Bien entendu, Sat n’est pas son véritable prénom non plus. Un collègue le lui a donné quand il est entré dans la police impériale. Ses parents l’ont appelé Satyendra, et même si je m’applique à prononcer correctement le bengali je n’ai jamais tout à fait réussi. Sat m’a dit que ce n’est pas ma faute et que l’anglais ne possède tout simplement pas les consonnes qu’il faut, il lui manque apparemment un « d » doux. D’après lui, il lui manque énormément de choses.

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Commentaires récents

Or

Mon avis : Ce livre est la deuxième enquête conduite par le tandem improbable formé par le capitaine Wyndham, un ancien de Scotland Yard, meurtri par la guerre de 14 et opiomane, et son adjoint, Banerjee, un brahmane éduquée en Grande Bretagne. Dans ce roman nous découvrons une autre facette de l Inde coloniale, celle des petits royaumes indiens. Ils sont très nombreux, et souvent très riches. L assassinat du prince héritier du royaume de Sambalpur va conduire Wyndham et son adjoint dans les cours et les arrières cours du palais, dans les temples, et jusqu au porte du harem où les intrigues foisonnent avec en toile de fond l encombrant allié britannique. Au-delà du suspense, l auteur nous offre une nouvelle plongée au cœur de l Inde coloniale des années 1920, avec des personnages bien campés, et une subtile analyse de l impossible coexistence entre Britanniques et Indiens. Un beau dépaysement pour ce roman qui a reçu comme le premier l Historical Dagger Award.

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Diamant

Juin 1920. Un an après les événements relatés dans L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Wyndham et le sergent Banerjee ne peuvent empêcher l'assassinat du prince héritier de Sambalpur, bien qu'au moment du drame ils se trouvaient avec lui, dans sa Rolls. Cet assassinat aurait-il un rapport avec les étranges messages reçus par le prince la semaine précédente, messages laissés dans ses appartements privés, l'un ur son oreiller, l'autre dans la poche d'un costume? Peu de personnes sont habilitées à pénétrer dans la chambre du prince...

Qui est le commanditaire de l'attentat, visiblement soigneusement préparé? Un tireur isolé? Un groupuscule quelconque? Le mystérieux tireur portait sur le front une marque étrange, deux lignes de cendres blanches se rejoignant à la racine du nez de part et d'autre d'une ligne rouge plus fine, généralement portée par les prêtres. Aurait-il un lien avec la procession religieuse dans laquelle Wyndham l'a perdu?

Que ce soit un attentat religieux ou politique, la situation s'avère on ne peut plus délicate pour Wyndham mais surtout pour la police coloniale. Comment expliquer au vice-roi que le prince héritier d'un Etat souverain se fasse assassiner en plein jour en présence de deux officiers impériaux, qui de surcroît s'avèrent incapables d'arrêter le tueur? Attentat qui tombe on ne peut plus mal, au moment où le gouvernement britannique réunit les principaux maharadjas et nababs pour l'instauration d'une Chambre des Princes dans le but d'apaiser les exigences d'autonomie de plus en plus grandissantes des souverains indigènes.

Seul indice tangible pour Wyndham et son sergent, les messages reçus par le prince. Qui pouvait savoir qu'il se trouvait en danger? Manifestement, la réponse se trouve à Sambalpur. Le maharadja mandate les deux policiers pour qu'ils retrouvent l'assassin de son fils, mais la conjoncture s'avère bien plus complexe et délicate que ne le pensait Wyndham. Entre susceptibilités princières, protocole et intrigues de palais, Wyndham et le sergent Banerjee vont devoir "marcher sur des oeufs" s'ils veulent trouver la vérité sans faire imploser le palais royal.

Contexte politico-religieux:

Aspect religieux: l'un des nombreux atouts de ce roman est la façon impartiale dont l'auteur montre le choc des deux cultures en présence, choc qui se ressent dans l'intrigue, articulée sur une base alliant faits historiques et fiction: "La procession dans laquelle le capitaine Wyndham a été pris est le Rath Yatra, monsieur, celle du char du dieu hindou Jagannath." (Page 25). Bousculant au passage les préjugés à l'égard d'une culture que les Britanniques méprisent et méconnaissent: "Vous devez cesser de croire ce que vos auteurs anglais aiment tant décrire. Que savent-ils des femmes dont ils parlent? Que savent-ils des eunuques qu'ils aiment tant caricaturer? Ouvrez les yeux, capitaine. Laissez vos préjugés à Calcutta. Mieux encore, laissez-les à Londres." (Page 210)..."Elle me met à l'épreuve, elle essaie de voir quelle sorte d'Anglais je suis: de celle qui croit que fréquenter les indigènes comme des égaux revient à dénigrer notre race tout entière ou de l'autre, celle qui comprend que de telles attitudes ne sont que comédie, prétention et hypocrisie nées de la culpabilité." (Page 187).

Contexte politique: l'action du roman se situe à une période troublée de l'Inde, joyau de l'empire britannique: de nombreux hindous, commençant à trouver le joug anglais trop lourd à porter, mus par des ambitions indépendantistes de plus en plus évidentes, s'agitent. Le chemin vers l'indépendance, acquise en 1947, est certes encore long, mais le gouvernement britannique sent le vent tourner. Raison pour laquelle le vice-roi a imaginé que la création d'une Chambre des Princes, présentée comme une Chambre des Lords indienne, réunissant tous les princes indiens sous l'illusion qu'ils pourraient ainsi influer dans la gestion des affaires de leur pays, n'a en réalité d'autre but que d'apaiser les exigences d'autonomie grandissantes du peuple. Car le "temps est révolu où les Britanniques pouvaient se mêler ouvertement des affaires d'un Etat indigène. Avec tout ce qui se passe dans le reste de l'Inde, leur unique préoccupation est que Sambalpur reste un allié fiable et stable, et que nous entrions à la Chambre des Princes." (Page 356).

En conclusion:

Les princes de Sambalpur est doté de nombreuses qualités, mais celle que j'apprécie le plus est l'impartialité de l'auteur qui passe au crible aussi bien les travers de la civilisation anglaise que ceux de la société indienne. Sous le prétexte d'informer le capitaine Wyndham, Abir Mukherjee esquisse des pages de l'histoire de l'Inde, renseignant dans le même temps le lecteur peu ou mal documenté.

Le +: l'enquête menée par les autorités britanniques se heurte aux traditions indiennes, qu'elles soient religieuses ou culturelles, ainsi qu' aux conventions et coutumes qui régissent la famille royale de Sambalpur: "-J'aimerais fouiller les appartements du prince, s'il vous plaît. Le dewan me regarde comme si j'étais fou. -C'est hors de question, répond-il fermement...Libre à vous de faire tout ce que vous voudrez, capitaine, répond-il calmement. Sachez d'abord que cette suite est reconnue officiellement comme territoire souverain de Sambalpur." (Page 38)...Tout comme lorsque Wyndham veut interroger les femmes de la famille royales qui ne peuvent être vues par aucun homme à part les eunuques.

Le +: grâce aux nombreux passages livrant les pensées de Wyndham concernant l'enquête, réfléchissant à ses tenants et ses aboutissants, éclairant la lanterne du lecteur.

Les Princes de Sambalpur est un roman intelligent, original, bourré d'humour et de fantaisie, extrêmement bien construit: rythme, rebondissements, contexte historique bien reconstitué, personnages crédibles et attachants en font une lecture passionnante et divertissante.

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Dates de sortie

Capitaine Sam Wyndham, Tome 2 : Les Princes de Sambalpur

  • France : 2020-10-01 (Français)
  • France : 2021-10-07 - Poche (Français)

Activité récente

CleoB l'ajoute dans sa biblio or
2021-05-22T08:23:10+02:00

Les chiffres

lecteurs 9
Commentaires 2
extraits 6
Evaluations 2
Note globale 8.5 / 10

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