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Dès douze ans, voire plus jeunes, peut-être déjà à dix ans, ou même à huit, elles savaient d’instinct, à cause des regards insistants et concupiscents des garçons et des hommes, et aussi des cris incessants de leurs mères : « Éloigne-toi de la fenêtre ! Va couvrir ta tête… », que leur grande beauté était l’unique trésor qu’une fille de leur milieu possédait. Elles s’étaient promis qu’elles refuseraient de se marier à l’un de ces pauvres hères, délinquants drogués, agglutinés au coin des rues. Elles rêvaient d’une autre vie, celle des gens riches, éduqués, cultivés, distingués et certainement heureux, pensaient-elles, des gens qu’elles n’avaient jamais vus, sauf à la télé et dans certains films. Elles travaillaient bien à l’école pour réussir. Elles ne voulaient pas de cette vie de misère, de violence, de drogue, de malheur et de résignation. Elles quitteraient ce quartier ensemble.

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— Je ne vois pas en quoi la guerre et le sang des martyrs ont un rapport avec la prostitution.

— Alors c’est bien, à votre avis ? Les braves soldats ont risqué leur vie, ils rentrent de la guerre et voient que les femmes se prostituent… et vous trouvez ça bien ?

— Vous parliez des martyrs et de leur mémoire et non de ceux qui reviennent vivants.

— Vous êtes trop vieux et ne comprenez rien.

— Peut-être. Mais justement, je sais que c’est le plus vieux métier du monde et que ce qui se passe dans l’intimité entre un homme et une femme n’a jamais été contrôlable par aucun régime depuis la nuit des temps.

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Surnommée la ville aux mille visages, située au nord-est de l’Iran, non loin de l’Afghanistan, sur la route de Gengis Khan, ville des martyrs, des poètes, des passionnés d’astronomie, ville sacrée, haut lieu de pèlerinage qui abrite le magnifique mausolée de l’imam Reza, dont l’immense coupole dorée, les grands jours de chaleur, reflète le soleil et éblouit le commun des croyants comme s’ils s’étaient égarés au beau milieu des feux de l’enfer, ville sainte où affluent des millions de fervents musulmans, ville de drogue, de trafiquants, ville généreuse, accueillante, ouverte jusqu’aux cuisses et à l’entrejambe de ses femmes, de ses putes : Mashhad est la ville où s’est déroulée cette histoire incroyable.

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Un rien fait de vous une pute, dans cette contrée. Femme, dès qu’on vous remarque, pour quelque raison que ce soit, vous êtes forcément une pute. Une femme vertueuse est une femme invisible. Un tchador noir que rien ne distingue des autres tchadors. Un tchador seul, sur une route déserte, si austèrement fermé qu’il soit, se fait remarquer. Il s’y cache donc une pute.

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Soudabeh était née, sa mère ne savait exactement quand, un jour de grande chaleur, en été, à la maison, dans un bidonville, à une dizaine de kilomètres de Mashhad, rasé depuis pour y construire une grande mosquée. Son acte de naissance avait été délivré presque un an après sa naissance. Elle était le deuxième enfant ; le premier avait été aussi une fille, morte, nourrisson, sans acte de naissance ni acte de décès. Elle avait à peine existé dans la tête, le cœur et la mémoire de ses géniteurs. Après la naissance de son troisième enfant, un garçon, fière d’avoir accouché enfin du sexe mâle, sa mère avait déclaré la naissance de ses deux enfants en même temps au bureau de l’état civil. La date de naissance exacte de son fils et celle, approximative, de sa fille Soudabeh : 27 novembre 1987.

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Deux jours plus tard et à peine à deux cents mètres de l’endroit où le premier corps avait été trouvé, un deuxième corps, entouré du tchador, gisait dans le prolongement du même caniveau sans eau. Lorsque les mêmes policiers, accompagnés cette fois de leur supérieur, arrivèrent sur le lieu du crime, une foule entourait déjà la victime.

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Ebi Agha décida de rester sur place pour assister au dénouement de l’histoire. Il constata qu’à l’opposé de ce qu’on voit dans les films policiers américains, aucun expert de la police scientifique n’intervint pour prélever des empreintes, qu’aucune procédure ne fut respectée pour préserver preuves et indices, que le périmètre du lieu du crime ne fut délimité et protégé par aucun ruban blanc, jaune ou rouge. Et enfin, lorsque l’un des deux policiers avec l’aide de deux habitants du quartier eut transporté le cadavre, sans gants, à mains nues, et en foulant plusieurs fois l’endroit même où le cadavre gisait, il se dit : « Je m’étais inquiété inutilement pour la trace de mes pas ! »

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Les uns et les autres, femmes et hommes, jeunes et vieux, ouvriers et chômeurs, bons et mauvais musulmans, criminels et drogués, charlatans et escrocs, voleurs et dealers, proxénètes et clients de putes, tous donnèrent leur avis, se défoulèrent, formulèrent leur opinion. Assénèrent leurs assertions, sans que quiconque pût identifier le corps. À part des commérages, les deux policiers ne récoltèrent aucune information.

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Presque deux heures plus tard, la police arriva sur le lieu du crime. Elle se dépêche moins pour secourir les pauvres gens que pour les arrêter. La police interrogea les habitants de la rue, désormais tous agglutinés autour du cadavre. Femmes et hommes grommelaient, la rumeur montait : les langues se délièrent, les avis fusèrent.

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Il s’arrêta. Hésita. Alerter la police ou continuer son chemin en feignant de n’avoir rien vu, tel fut son dilemme. Il avait regardé suffisamment de séries policières américaines pour savoir que la trace de ses chaussures sur le tchador de la défunte et de son pied gauche qui avait heurté le corps sur lequel il avait trébuché pouvaient constituer autant de preuves contre lui. Instantanément, il pensa qu’il ne fallait pas confondre le scénario, certes improbable mais très bien ficelé, d’une série américaine avec ce qui se passait dans ce pays bordélique où tout allait mal. Qui mènerait ici une enquête digne de ce nom pour une pauvre femme dont la vie ne valait que la moitié de celle d’un homme ? Déjà que la vie d’un homme ne valait pas grand-chose…

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