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CE BAISER avait été un poison.
Fou d’excitation d’avoir enfin embrassé Adam, et voyant ce baiser comme un signe qu’Adam voulait finalement de moi, qu’il avait enfin repris ses esprits, j’avais passé la majeure partie de l’après-midi sur un nuage. À un moment, je m’étais souvenu que j’avais un petit ami qui n’était pas Adam. Alors j’avais sauté dans un train pour le centre-ville. Je m’étais rendu à l’appartement de David avec l’intention de rompre. Je lui avais dit la vérité, ou ce que je croyais être la vérité à cet instant.
— Adam m’a embrassé.
— Il a quoi ?
J’avais dû baisser les yeux, je n’avais pas pu le regarder en face. J’avais pris une grande inspiration.
— Il m’a embrassé, et je ne sais pas si ça veut dire quelque chose, mais je pense que oui, et je veux voir si ça va nous mener quelque part. Alors je ne peux plus être avec toi.
J’avais levé les yeux. David se tenait là, bouche ouverte et les yeux écarquillés.
— Il n’est pas… après tout ce temps, tu ne crois pas qu’il est peut-être en train de te manipuler ? Que c’est sa manière de te faire faire ce qu’il veut ? Il ne t’a jamais montré le moindre intérêt avant. Il est trop empêtré dans son propre merdier pour s’occuper de toi comme tu le mérites.
— Ce n’est pas vrai ! Tu ne connais pas Adam.
— Tu as raison, je ne le connais pas ! Tu ne m’as jamais laissé le rencontrer ! Tu me tiens éloigné de tes amis comme si tu avais honte de moi !
— Je n’ai pas honte de toi.
— Non, peut-être pas.
Il s’était passé une main dans les cheveux.
— Mais mieux vaut ne pas me présenter aux gens, de peur qu’Adam pense que notre relation est sérieuse. Peut-être que ça, c’est une bonne raison pour qu’on se sépare. Je t’aime, Jake. C’est pour ça que je suis resté aussi longtemps, malgré tout. Mais à tes yeux, je ne suis que le gars que tu baises en attendant qu’Adam change d’avis. Je mérite mieux que ça.
— Je t’aime aussi. Tu crois que cette conversation est facile pour moi ?
La discussion avait dégénéré en une avalanche de cris, l’opportunité pour nous de dévoiler au grand jour tous nos ressentiments et blessures. Plus tard, j’avais pris le train pour rentrer à la maison, complètement dévasté.
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