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En cette année 1568, tandis que l’Inquisition continue à soumettre de son talon de fer la vie politique, religieuse et culturelle des royaumes espagnols, dans les montagnes et les vallées des Alpujarras, au sud de la Péninsule, l’heure de la révolte a sonné. Ecoeuré par les injustices, les expropriations et les humiliations, les musulmans se dressent contre l’oppresseur afin qu'on reconnaisse leurs droits civils et religieux. Parmi eux, Hernando, dit « le nazaréen », né d’une Mauresque violée par un prêtre, qui rêve d’unir sa vie à celle de l’incandescente Fatima, est entraîné dans un combat redoutable qu’il fera sien et qui le forgera. Après l’échec de l’insurrection, contraint de vivre avec sa famille une existence difficile, bravant le danger permanent, il va consacrer toutes ses forces et son intelligence à rendre à sa culture et à sa religion la dignité et le rôle qu’elles méritent. Dans cette saga riche en péripéties et rebondissements, Ildefonso Falcones, comme pour La Cathédrale de la mer, traite de thèmes dont l’écho se prolonge aujourd’hui encore : le droit à la différence, la tolérance religieuse et la dignité des peuples.
Le carillon appelant à la grand-messe de dix heures du matin fendit l'atmosphère glaciale qui enveloppait le petit village, situé sur un des nombreux contreforts de la Sierra Nevada ; son écho métallique se perdit dans les profondeurs des ravins, comme s'il voulait s'écraser contre le flanc de la Contraviesa, la chaîne montagneuse qui, au sud, entoure la vallée fertile traversée par le Guadalfeo, l'Adra et l'Andarax, trois rivières arrosées par d'innombrables affluents qui descendent des sommets enneigés. Au-delà de la Contraviesa, les terres des Alpujarras s'étendent jusqu'à la Méditerranée. Sous un timide soleil d'hiver, près de deux cents hommes, femmes et enfants – la plupart traînant des pieds, presque tous silencieux – se dirigeaient vers l'église et se rassemblèrent à ses portes.
Le temple, en pierre ocre dépourvu de tout ornement extérieur, se composait d'un corps rectangulaire unique et simple, sur un des côtés duquel s'élevait la tour massive qui abritait la cloche. Près de l'édifice s'étendait une place avec vue sur les gorges touffues qui descendaient de la Sierra Nevada vers la vallée. Depuis la place, en direction de la montagne, partaient d'étroites ruelles bordées d'une multitude de maisons blanchies à la chaux avec de l'ardoise pulvérisée : des habitations à un ou deux étages, avec de toutes petites portes et fenêtres, des toits plats et des cheminées rondes couronnées de protections en forme de champignon. Disposés sur les toits, poivrons, figues et raisin séchaient au soleil. Les rues escaladaient le flanc de la montagne, de sorte que les toits des maisons du bas atteignaient les fondations de celles du haut, comme si elles grimpaient les unes sur les autres.
Sur la place, devant les portes de l'église, un groupe formé de quelques enfants et de plusieurs vieux-chrétiens parmi la vingtaine qui vivaient dans le village observait une vieille femme juchée tout en haut d'une échelle posée contre la façade principale du temple. La femme grelottait et claquait des quelques dents qui lui restaient. Les Maures pénétrèrent dans l'église sans regarder leur sœur de foi, hissée là depuis le lever du jour, agrippée au dernier échelon, supportant sans manteau le froid de l'hiver. La cloche sonnait, et un enfant montra la femme, qui tremblait au son du carillon, s'efforçant de garder l'équilibre. Des rires déchirèrent le silence.
— Sorcière ! entendit-on parmi les ricanements.
Deux jets de pierres atteignirent le corps de la vieille femme tandis qu'au bas de l'échelle les crachats s'amoncelaient.
Le carillon s'arrêta ; les chrétiens encore dehors se hâtèrent d'entrer dans l'église. À l'intérieur, à deux pas de l'autel et face aux fidèles, un gros homme brun, tanné par le soleil, était à genoux, sans cape ni manteau, une corde autour du cou et les bras en croix : il tenait un cierge allumé dans chaque main.
Quelques jours plus tôt, ce même homme avait remis à la vieille de l'échelle la chemise de son épouse malade afin qu'elle la lave dans une source dont les eaux avaient, disait-on, des pouvoirs curatifs. Dans cette petite source naturelle, cachée parmi les rochers et l'épaisse végétation de la montagne escarpée, on ne lavait jamais de linge. Don Martin, le curé du village, surprit la femme en train de laver cette unique chemise et ne douta pas qu'il s'agissait d'un sortilège. Le châtiment arriva sans tarder : la vieille femme devait passer la matinée du dimanche juchée sur l'échelle, exposée à l'humiliation publique. Quant au Maure ingénu qui avait sollicité l'enchantement, il fut condamné à faire pénitence en écoutant la messe à genoux. Et c'est dans cette posture que pouvaient le contempler les personnes alors présentes.
Dès qu'ils furent entrés dans le temple les hommes se séparèrent de leurs femmes, et celles-ci, avec leurs filles, occupèrent les rangées de devant. Le pénitent agenouillé avait le regard perdu. Tout le monde le connaissait : c'était un homme bon, qui veillait sur ses terres et s'occupait des deux vaches qu'il possédait. Il voulait juste aider sa femme malade ! Peu à peu les hommes se placèrent, en ordre, derrière les femmes. Quand tous furent installés, le curé, don Martin, le bénéficier, don Salvador et Andrés, le sacristain, accédèrent au chœur. Don Martin, ventripotent, teint blafard et joues rougies, vêtu d'une chasuble en soie brodée d'or, se cala dans un fauteuil de cérémonie face aux fidèles. Debout, de chaque côté, se postèrent le bénéficier et le sacristain. Quelqu'un ferma les portes de l'église ; tout s'immobilisa et les flammes des lampes cessèrent de scintiller. Le plafond coloré mudéjar à caissons de l'église étincela alors, rivalisant avec les retables sobres et tragiques du chœur et du transept.
Le sacristain, un homme jeune et grand, tout de noir vêtu, sec, à la peau mate, comme la plupart des fidèles, ouvrit un livre et se racla la gorge.
— Francisco Alguacil, lut-il.
— Présent.
Après avoir vérifié d'où provenait la réponse, le sacristain inscrivit quelque chose dans le livre.
— José Almer.
— Présent.
Nouvelle annotation. « Milagros Garda, Maria Ambroz... » Au fur et à mesure de l'appel, les réponses ressemblaient de plus en plus à des grognements. Le sacristain continuait de contrôler les visages et de prendre des notes.
— Marcos Núñez.
— Présent.
— Tu n'étais pas à la messe dimanche dernier, accusa soudain le sacristain.
— J'étais...
L'homme tenta de s'expliquer, mais les mots peinaient à venir. Il termina sa phrase en arabe tandis qu'il présentait un document.
— Approche, lui ordonna Andrés.
Marcos Núñez se faufila parmi les présents jusqu'au pied de l'autel.
— J'étais à Ugíjar, parvint-il à dire cette fois, en remettant le document au sacristain.
Andrés le feuilleta et le passa au curé, qui le lut attentivement avant de vérifier la signature et d'acquiescer d'une grimace : le supérieur de la collégiale d'Ugíjar certifiait que le 5 décembre 1568 le nouveau-chrétien dénommé Marcos Núñez, voisin de Juviles, avait assisté à la grand-messe célébrée dans cette localité.
Le sacristain esquissa un sourire imperceptible et inscrivit quelque chose dans le livre avant de poursuivre l'interminable liste de nouveaux-chrétiens – les musulmans contraints au baptême et au christianisme par le roi –, dont l'assistance aux saints-offices devait être contrôlée tous les dimanches et les jours d'obligation. Certains des interpellés ne répondirent pas et leur absence fut soigneusement consignée. Deux femmes, à la différence de Marcos Núñez avec son certificat d'Ugíjar, ne purent justifier pourquoi elles n'avaient pas assisté à la messe célébrée le dimanche précédent. Toutes deux essayèrent confusément de fournir des excuses. Andrés les laissa s'épancher et jeta un coup d'œil en direction du curé. Dès que don Martin, d'un geste autoritaire de la main, la pria de se taire, la première femme renonça à sa tentative ; la seconde, cependant, continuait de prétendre qu'elle avait été malade ce dimanche-là.
— Demandez à mon mari ! glapit-elle en cherchant son époux d'un regard nerveux dans les rangées du fond. Il vous...
— Silence, adoratrice du diable !
Le cri de don Martin fit taire la Mauresque, qui préféra baisser la tête. Le sacristain releva son nom : les deux femmes paieraient une amende d'un demi-réal.
Après un long moment consacré à la vérification des comptes, don Martin ouvrit la messe, non sans indiquer auparavant au sacristain d'obliger le pénitent à lever davantage les mains, qui tenaient les cierges.
— Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit...
La cérémonie continua, même si ceux qui comprenaient les lectures sacrées ou pouvaient suivre le rythme frénétique malgré les cris constants avec lesquels le prêtre les réprimanda durant l'homélie étaient peu nombreux.
— Vous croyez peut-être que l'eau d'une source vous guérira d'une maladie ?
Don Martin désigna l'homme agenouillé ; son index tremblait et les traits de son visage apparaissaient crispés.
— C'est votre pénitence. Seul le Christ peut vous délivrer des misères et des privations par lesquelles il punit votre vie dissolue, vos blasphèmes et votre attitude sacrilège !
Mais la majorité d'entre eux ne parlait pas l'espagnol ; certains communiquaient avec les Espagnols en aljamiado, mélange d'arabe et de castillan. Néanmoins, ils étaient tous forcés de connaître le Notre-Père, l'Ave Maria, le Credo, le Salve et les Commandements en espagnol : les enfants maures, grâce aux leçons qu'ils recevaient du sacristain ; les hommes et les femmes, à travers les cours de religion qu'on leur donnait le vendredi et le samedi, et auxquels ils devaient assister sous peine de se voir frappés d'une amende et d'une interdiction de mariage. Lorsqu'ils prouvaient qu'ils connaissaient par cœur les prières, alors seulement ils étaient exemptés de venir en classe.
Pendant la messe, certains priaient. Les enfants, attentifs au sacristain, le faisaient à voix haute, presque en criant, ainsi que le leur avaient appris leurs parents qui, de cette manière, pouvaient tromper la présence agitée du bénéficier et prononcer en cachette : Allahu Akbar. Beaucoup le murmuraient les yeux fermés, en soupirant.
— Au nom de Dieu, le Tout-Clément ! Délivre-moi de mes défauts, de mes vices..., entendait-on dans les rangées des hommes dès que don Salvador s'éloignait un peu.
Mais il ne s'écartait pas beaucoup, comme s'il redoutait qu'on le défie en invoquant le Dieu des musulmans dans le temple chrétien, au cours de la grand-messe.
— Au nom de Dieu, Souverain ! Guide-moi par ton pouvoir..., s'exclama un jeune Maure plusieurs rangs derrière, couvert par le tumulte du Notre-Père crié par les enfants.
Don Salvador se retourna vivement.
— Ô Miséricordieux ! Emmène-moi dans ta gloire..., en profita pour implorer un autre homme depuis le côté opposé. Le bénéficier rougit de colère.
— Au nom de Dieu, Miséricordieux ! insista un troisième homme.
Soudain, une fois la prière chrétienne terminée, l'âpre voix du prêtre s'imposa de nouveau.
— Loué soit Ton nom, put-on entendre ce jour-là depuis un rang au fond.
La plupart des Maures restèrent immobiles, droits et impénétrables ; certains soutenaient le regard de don Salvador, la majorité s'y dérobait ; qui avait osé louer le nom d'Allah ? Le bénéficier passa brutalement entre les rangs, mais il ne put désigner le sacrilège.
En milieu de messe, sous l'œil vigilant de don Martin toujours assis, le sacristain et le bénéficier, l'un avec le livre, l'autre avec une corbeille, recueillirent les oboles des paroissiens : pièces de maille, pain, œufs, lin... Seuls les pauvres étaient dispensés de faire des dons ; si un riche ne donnait rien pendant trois dimanches, il recevait une amende. Andrés consignait en détail qui donnait quoi.
Lorsque retentit la « clochette de mort », comme on appelait celle qui annonçait la consécration, les Maures s'agenouillèrent de mauvaise grâce au milieu des démonstrations de piété des vieux-chrétiens. La clochette de mort carillonna au moment où le prêtre, le dos tourné aux paroissiens, levait l'hostie ; on l'entendit de nouveau quand, toujours de dos, il leva le calice Le prêtre s'apprêtait à dire les paroles sacramentelles quand, tout à coup, courroucé par le bourdonnement qui agitait l'église, il se retourna vers les fidèles, le visage furieux.
— Chiens ! cria-t-il.
L'imprécation éclaboussa de salive le verre sacré.
— Que signifient ces murmures ? Taisez-vous, hérétiques Agenouillez-vous comme il se doit pour recevoir le Christ, le seul Dieu ! Toi ! – Son index désigna un vieil homme au troisième rang. – Redresse-toi ! N'essaie pas d'idolâtrer ton faux dieu. Regardez ! Levez les yeux lorsqu'on vous offre le saint sacrement !
Son regard foudroya deux Maures de plus avant de continuer. Puis, hommes et femmes vinrent en silence manger « le pain ». Beaucoup s'efforçaient de conserver la pâte de blé humectée dans leur bouche afin de pouvoir la recracher chez eux ; tous les Maures, sans exception, faisaient ensuite des gargarismes pour se débarrasser des restes.
Les gens quittèrent l'église après la bénédiction de paix ; les chrétiens la reçurent avec dévotion ; les autres, plus nombreux, se signèrent à l'envers pour abuser le prêtre, affirmant en silence l'unicité de Dieu et raillant la Sainte-Trinité, qu'ils devaient invoquer en faisant le signe de croix. Les Maures se dépêchèrent de rentrer chez eux recracher l'hostie. Les quelques chrétiens du village s'entassèrent aux portes de l'église pour discuter, indifférents aux insultes proférées par leurs enfants à la vieille femme qui, ayant fini par tomber de l'échelle, était à terre, recroquevillée et tuméfiée, les lèvres bleuies, respirant avec difficulté. À l'intérieur du temple, le curé et ses adjoints prolongèrent le châtiment du pénitent, à qui ils ne cessèrent de reprocher ses fautes, tandis qu'ils transportaient les objets du culte de l'autel à la sacristie.
Pour moi, le meilleur des trois romans de Idelfonso Falcones, qui d'ailleurs me fait penser parfois à Ken Follet. Dans celui ci on n'arrive pas a fermer le livre, les heures passent et on sait qu'on devrait arrêter pour mieux reprendre le lendemain mais... on veut connaître la prochaine mésaventure du protagoniste (le pauvre). Ce livre m'a mis dans tous mes états : j'ai crié à l'injustice, j'ai juré de ne plus lire cet auteur, j'ai pleuré, j'ai détesté tous les personnages... mais à la fin on en veut encore et encore.
Bonjour tout le monde. J'ai fini ce roman historique hier soir et je dois avouer que je l'ai trouvé bien écrit. Je le relirai plus doucement. En effet, il y a certains événements et personnages que je n'ai compris parce qu'il y en a beaucoup. J'ai quand même reconnu certains événements historiques comme l'exécution de Marie Stuart et l'Armada espagnole du roi Philippe II. Ca me rappelle d'une certaine façon le tome final des "Piliers de la Terre", "Une Colonne de feu". Bonne journée et bonne lecture.
Second roman de cet écrivain, aussi bon que le premier : « la cathédrale de la mer ». Il narre la vie d’Ibn Hamid, maure pourchassé par la communauté chrétienne espagnole au XVIème siècle. Ildefonso Falcones décrit avec finesse la dure vie dans les Alpujarras, la beauté de la mezquita de Cordoue et la grandiose Alhambra de Grenade.
Terrible époque où on était obligé d'être chrétien, même pour les musulmans qui avaient l'obligation de se convertir, de connaître les prières, de manger du porc et d'assister à la messe.
Mais chacun des deux camps est convaincu d'aimer le seul vrai dieu.
Pendant deux cents ans, les musulmans d'Espagne ont subi le terrible joug des chrétiens.
Énormément de sentiments de colère m'ont assaillie à la lecture de ce roman.
La guerre de religion, au nom de croyances où ne pas tuer fait partie des préceptes, pourtant les chrétiens et les musulmans s'entre-tuent.
La religion domine tout et prend le pas sur le respect de la vie.
Cette époque fait l'apologie de la masculinité à outrance avec le désir de garçon à chaque naissance, où la soumission des femmes est totale.
La vente des prisonnières du camp adverse comme esclaves, avec l'humiliation et le viol quasi systématique comme mode de fonctionnement, y compris sur des fillettes est la règle.
En lisant ce roman, mon cœur a fait du yoyo. Je suis passée par tous les sentiments, négatifs bien sûr puisqu'il se passe à une époque où le degré de civilisation n'était pas assez élevé pour empêcher la barbarie d'exister sans retenue.
L'auteur prend totalement parti pour les musulmans contre les "méchants" chrétiens. Et, bien que la répression et les exactions que les Maures ont subies soient une réalité, j'ai trouvé cette façon de présenter les choses un peu manichéenne par moments. Cela dit, la chrétienté a été d'une hypocrisie et d'une cruauté sans limite à l'égard de tous les peuples de la Terre pendant des siècles.
La fidélité à leur croyance leur permet de tout endurer, telle Fatima qui accepte, au nom de la religion, les épreuves terribles qu'elle a déjà subies, bien avant ses quinze ans, et Aïcha qui refuse qu'on la délivre de son époux totalement ignoble, car c'est le choix d'Allah et qu'elle se doit de le respecter.
Hernando, fruit du viol de Aïcha, la Mauresque musulmane, par un prêtre, tantôt détesté ou aimé, va traverser cette époque extrêmement violente dans la douleur et les tragédies, mais aussi l'amour d'une vie, que le destin s'acharne à malmener.
L'auteur nous entraîne dans un tourbillon de vies douloureuses et passionnées, où la foi domine ainsi que la bêtise et la perfidie trop souvent. C'est extrêmement bien documenté, foisonnant de descriptions, que ce soit sur la religion, l'histoire du pays, l'architecture, la géographie.
On suit l'histoire de personnages attachants ou haïssables avec des rebondissements du début à la fin dans cette époque où la monstrueuse Inquisition était toute-puissante.
Il y a quelque chose de déchirant dans cette superbe fresque historique, où l'on voit toute l'étendue de la violence, inhérente à la nature humaine.
J'aurais voulu pouvoir lire ce roman riche en émotions d'une seule traite tellement il m'a passionnée et appris beaucoup de choses sur le XVIe siècle Espagnol.
Une épopée, le récit de vies et d'évènements qui accrochent les yeux et le cœur à chaque page!!L'écriture est juste, intense, pleine d'émotions et donne véritablement vie aux personnages!Il y a tout dans ce roman et le déchirement du héros entre passion et raison est le point d'orgue de sa vie incroyable. On partage ses joies mais surtout ses peines et on a juste envie de pleurer et de hurler avec lui face à l immoralité, la cruauté et l'injustice qu'il rencontre et supporte avec dignité.
Un roman qui se déroule au 16e mais qui est tellement contemporain...
Pour moi, le meilleur des trois romans de Idelfonso Falcones, qui d'ailleurs me fait penser parfois à Ken Follet. Dans celui ci on n'arrive pas a fermer le livre, les heures passent et on sait qu'on devrait arrêter pour mieux reprendre le lendemain mais... on veut connaître la prochaine mésaventure du protagoniste (le pauvre). Ce livre m'a mis dans tous mes états : j'ai crié à l'injustice, j'ai juré de ne plus lire cet auteur, j'ai pleuré, j'ai détesté tous les personnages... mais à la fin on en veut encore et encore.
Après la Cathédrale de la Mer, il s'agit du 2ème roman d'Ildefonso Falcones que j'ai lu. Il faut l'avouer s'est un véritable pavé ... que j'ai adoré lire.
Il permet de découvrir de manière assez complète un aspect de l'histoire de l'Espagne et plus précisément des Maures espagnols au XVIème siècle. On suit le destin d'Hernando, de sa jeunesse jusqu'à la fin de sa vie. Une vie mouvementée et très liée à l'histoire des musulmans : il se battra pour lui, pour sa famille et pour sa communauté.
Un roman que j'étais heureuse de terminer... car si l'histoire et le thème sont intéressants; il y a beaucoup trop d'explications: l'auteur a fait beaucoup de recherches et tient apparemment à nous le faire savoir! C'est trop long et les multiples rebondissements sont lassants.
livre absolument génial, qui mêle savamment histoire et religion! une fois que l'on est rentré(e) dedans on ne peut pas décrocher! c'est magique! on vit avec les personnages et les descriptions sont superbes, on peut même avoir plus qu'une idée sur l'ambiance et les tensions pour tel ou tel sujets qui régnaient à l'époque... je le conseille à tous les lecteurs passionnés de Reconquista ou que les religions fascinent...mais c'est aussi une belle histoire notamment d'amour et ou l'on découvre toute l'atrocité des combats et toute la beauté d'une religion... j'ai adoré ce livre, je dis bravo à Ildelfonso FALCONES...
Un roman magistral par la somme de travail de recherche effectuée! Une somptueuse fresque historique sur cette Espagne de l'Inquisition assez méconnue, pour ma part, qui retrace la vie de Hernando mi-maure mi catholique par sa naissance, et qui n'aura de cesse de souffrir de cette double appartenance.
Il n'y a rien à jeter dans ce roman ,je prends tout et j'en redemande!
Résumé
En cette année 1568, tandis que l’Inquisition continue à soumettre de son talon de fer la vie politique, religieuse et culturelle des royaumes espagnols, dans les montagnes et les vallées des Alpujarras, au sud de la Péninsule, l’heure de la révolte a sonné. Ecoeuré par les injustices, les expropriations et les humiliations, les musulmans se dressent contre l’oppresseur afin qu'on reconnaisse leurs droits civils et religieux. Parmi eux, Hernando, dit « le nazaréen », né d’une Mauresque violée par un prêtre, qui rêve d’unir sa vie à celle de l’incandescente Fatima, est entraîné dans un combat redoutable qu’il fera sien et qui le forgera. Après l’échec de l’insurrection, contraint de vivre avec sa famille une existence difficile, bravant le danger permanent, il va consacrer toutes ses forces et son intelligence à rendre à sa culture et à sa religion la dignité et le rôle qu’elles méritent. Dans cette saga riche en péripéties et rebondissements, Ildefonso Falcones, comme pour La Cathédrale de la mer, traite de thèmes dont l’écho se prolonge aujourd’hui encore : le droit à la différence, la tolérance religieuse et la dignité des peuples.
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