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Liste des extraits

Extrait ajouté par Reckless 2015-07-24T13:07:14+02:00

Papa ne m'a jamais battu. C'est pas un dieu, papa. J'ai pas peur de lui. Si je fais le con, il est triste. Il me dit : "Pourquoi tu fais gueuler ta mère ?" Je fais le con pas plus qu'un autre, plutôt même moins. Mais maman est difficile à contenter.

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Extrait ajouté par Reckless 2015-07-24T13:06:26+02:00

"La vie, c'est un grand plat de merde qu'il faut manger à la petite cuillère."

Prononcer "marde" et même plutôt "marrd'", bien molle bien noire, en roulant férocement l'r sur le bout de la langue.

Ça, c'est un proverbe à maman. Elle parle beaucoup par proverbes, maman. Des proverbes noirs, méchants, désespérés. Des proverbes de Morvandiaux ronge-raves, croquants fourbus, battus, cocus au long des siècles, bêtes à chagrin, sacs à misères, tannés recuits comme charbon de bois, tout en os et tendons, moustaches tombantes, sourcils froncés, croquants de la Nièvre où la terre est plus basse que partout ailleurs.

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Extrait ajouté par Reckless 2015-07-24T13:05:44+02:00

La lecture emplissait tous les interstices de ma vie. A peine éveillé, je tâtonnais de la main vers le livre comme un fumeur vers ses clopes .

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Extrait ajouté par 21la 2012-11-14T23:14:33+01:00

Nouvel extrait

Si les gens vivent leurs tristes vies de cons dans ces mornes pays de cons, c’est parce qu’ils ont la trouille. Il leur faut la Sécurité, le Confort et la Dignité. Voilà ce que je pensais. Ils n’aiment pas se fatiguer, ils bouffent comme des vaches, ils boivent l’apéro, ils discutent de conneries à perte de vue, ils jouent aux courses, ils s’intéressent au football, ils prennent du bide sans se dégoûter d’eux-mêmes, ils s’en foutent d’être moches répugnants mous dégueulasses pourvu qu’ils aient une cravate, de se faire chier dix heures par jour et toute la semaine et toute la vie pourvu qu’ils aient la paye et le cinoche avec Maimaine le samedi. "

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Extrait ajouté par 21la 2012-11-14T23:13:56+01:00

Nouvel extrait

Bien calé sur l'oreiller, la couverture au ras des narines, le bouquin pesant de tout son poids ami sur l'estomac, je lisais jusqu'à ce que les yeux me brûlent, et encore, je luttais, je me cramponnais, une ligne de plus, une autre, plof ! je basculais dans le grand trou, sans même éteindre bien souvent."

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Extrait ajouté par 21la 2012-11-14T23:13:06+01:00

Nouvel extrait

"Avant de passer à table, je me cherchais de la lecture. Le bouquin en cours, un livre de classe n'importe quoi.

A part ça, j'étais un enfant joyeux bavard, turbulent, plutôt teigne et châtaigneux, rien du sombre renfermé qu’on pourrait croire ; je voulais tous les plaisirs, tous, et celui-là était le plus fort de tous."

"

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Extrait ajouté par 21la 2012-11-14T23:12:16+01:00

Nouvel extrait

""Papa, pourquoi ils se suivent pas, les numéros ?"

Papa m'a regardé, il a craché un long jus de chique par la fenêtre, du coin de la bouche –pour ça aussi, je l'admire beaucoup – et il a dit :

"Ma, qué nouméros ?

- Les numéros sur le mètre. Là il y a 60, et juste après il y a 25, et juste après 145

- Ma qu'est-ce qué t'as bisoin les nouméros ? Tou régardes combien qu'il y a les branches, et basta, va bene. Quatre branches, ça veut dire quatre-vingt. Ecco. Pour les pétites centimètres toutes pétites qui sont en plus, tout comptes avec le doigt, à peut près, quoi, voyons, faut pas perdre le temps à des conneries, qué le plâtre, lui tout sais, le plâtre, il attend pas, lui?"

"

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Extrait ajouté par 21la 2012-11-14T23:11:42+01:00

Nouvel extrait

"Tous les jeudis matin, jour sans classe, j'allais avec un cabas à la bibliothèque municipale...

On avait droit à deux livres à emporter par personne inscrite, alors j'avais inscrit papa et maman, ça me faisait, comptez avec moi, six bouquins à dévorer par semaine.

On choisissait sur catalogue, mais les titres qui vous faisaient envie étaient toujours en main, il fallait faire une liste par ordre de préférence, la barbe, j'aimais mieux fouiner dans les rayons et me laisser séduire par la bizarrerie d'un titre ou les effilochures d'une très vieille reliure. J'aimais les livres énorme "

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Extrait ajouté par 21la 2012-11-14T22:58:50+01:00

Nouvel extrait

Papa ouvre la fenêtre et répare des mètres. Pourquoi la fenêtre ? Parce que c'est le seul coin que maman lui permet. Elle n'a que le dimanche pour faire son ménage, la semaine elle fait celui des autres, le matin, et leur lessive, l'après-midi. Le dimanche matin, ça voltige et ça houspille, chez nous. Papa prend l'appui de ciment de la fenêtre comme établi, il étale dessus son petit fourbi. Le machin en fer où s'enfonce la tige de l'espagnolette lui tien lieu d'enclume, et d'enclume bien commode même, grâce au trou qu'il y a au milieu. Le trou lui sert à chasser les rivets des bouts de mètres cassés, le tour du trou lui sert à river les clous qui servent de rivets aux bouts de mètres neufs. Avec un paquet de vieux mètres, papa en fait un neuf. Quand il est fait, il le regarde au soleil, content comme tout. Il y a juste le nombre de branches qu'il faut, cinq pour un mètre simple, dix pour un double-mètre, juste le nombre, pas une branche de plus ou de moins, merde, c'est pas un con, papa. Je suis très fier de lui.

Un jour je demande à papa :

"Papa, pourquoi ils se suivent pas, les numéros ?"

Papa m'a regardé, il a craché un long jus de chique par la fenêtre, du coin de la bouche –pour ça aussi, je l'admire beaucoup – et il a dit :

"Ma, qué nouméros ?

- Les numéros sur le mètre. Là il y a 60, et juste après il y a 25, et juste après 145

- Ma qu'est-ce qué t'as bisoin les nouméros ? Tou régardes combien qu'il y a les branches, et basta, va bene. Quatre branches, ça veut dire quatre-vingt. Ecco. Pour les pétites centimètres toutes pétites qui sont en plus, tout comptes avec le doigt, à peut près, quoi, voyons, faut pas perdre le temps à des conneries, qué le plâtre, lui tout sais, le plâtre, il attend pas, lui?"

Je pense que papa en a bien marre de se faire traiter de feignant et de rital par sa panthère, il descend dans la rue faire un tour. Maman pourrait continuer à lui gueuler dessus par la fenêtre, mais elle a son quant-à-soi, elle est française, elle, elle ne vit pas à ciel ouvert sur la place publique, elle a bien trop de fierté pour ça. Elle se contente de ronchonner à la cantonade, à grosse rocailleuse voix morvandelle, en secouant sa literie avec haine, et tous les feignants du monde en prennent un sacré coup, je ne nomme personne, et tous ces mielleux tous ces pouilleux qui viennent manger le pain des Français sans avoir le courage de vous dire merde en face, race d'hypocrites, ah ! là ! là ! à bon entendeur salut.

Maman, quelle bourrasque !!!

Moi aussi, je file dans la rue, sans quoi je suis bon pour encaustiquer le parquet, faire briller les pieds de la table, moulure par moulure ou faire monter les œufs en neige à en avoir des crampes dans les bras. (Pages 14 – 15)

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