Commentaires

Vivifiant par son curieux enchantement.

Tout sonne si vraie, à travers cette longue parenthèse féerique.

Spoiler(cliquez pour révéler) Les similitudes entre le chaque membre de cette même famille, la mort comme fin.

Saisissant de connaitre et d’écouter chaque Coeur Dolorès, battant étrangement, à époque interposés, les reliant sans cesse.

Un roman déroutant, parfumée d’une douce odeur des roses.

Soyons honnête, je ne sais pas si j'étais dans de mauvaises dispositions en démarrant la lecture de ce livre, mais j'ai failli le laisser tomber avant la quarantième page. Heureusement que je n'ai pas laissé tomber, je serais passée à côté d'un des plus beaux romans qu'il m'ait été de lire depuis le début de l'année. Depuis longtemps.

L'écriture, admirable de délicatesse, de beauté, de poésie, d'intelligence, nous porte et nous transporte dans l'histoire, dont je suis ressortie avec l'impression d'avoir suivi les courbes et volutes enivrantes des rosiers qui nous emportent dans un imaginaire foisonnant, magique, beau, tragique et pourtant hymne à la vie, aux vies racontées ici, et surtout faisant la part belle à l'amour.

On croit lire l'histoire d'un postière et de sa famille et on se retrouve avec un magnifique conte où il est question d'amour, d'héritage et de malédiction familiale, de senteurs enivrantes, d'un village, de renaissance à la vie, de beauté, de fantômes, de mystères, de guerres, de volupté, de roses bien sûr car comme le dit l'autrice (celle du livre), il est bien question ici d'en faire un personnage à part entière.

Et tant d'autres choses qui parleront à chacun car nous avons tous notre propre sensibilité.

Rarement un roman m'aura autant transportée.

"Les roses fauves" sont ces roses qui s'étalent exubérantes et réveillent le désir de ces femmes qui se donnent alors à celui qui passe comme leur amour providentiel mais les punit à mort de leur adultère après les avoir "ensemencées."

Sur plusieurs générations, ces femmes sont les aïeules de Lola, postière dans un village de Bretagne, mais aussi boiteuse et n'ayant jamais connu d'homme.L'histoire de chacune de ces mères est contenue dans un cœur cousu, transmis à sa fille aînée sinon à la femme de leur fils et rangé dans une armoire bretonne en bois massif. Lola en a hérité de cinq.Personne n'a le droit d'ouvrir un des cœurs et d'en lire le contenu.

Pourtant Lola et l'autrice, devenues amies, vont découvrir celui d'une de ses aïeules : la grand-mère de la grand-mère de Lola si j'ai tout suivi....Mais c'est sans importance. Ce cœur blanc vient de se craqueler de lui-même à la Sainte Catherine. Ce n'est pas Lola qui va en lire son contenu mais l'autrice qui en traduit le contenu en espagnol en français. Car Lola est d'origine espagnole mais ne sait pas parler la langue,oubliée,enfouie quand sa grand-mère a décidé de quitter l'Espagne franquiste et faire de sa fille une française....

Comme Lola ne veut pas ouvrir les autres cœurs, l'histoire de ces autres aïeules va être racontée par l'autrice grâce aux notes prises dans le souvenir de vieilles du village qui racontent à leur manière les histoires et jugent les traditions qui les ont elles aussi empêchées.Et quand le témoignage ne peut pas être recueilli, c'est Mauricette, atteinte de la maladie d’Alzheimer qui le donne, lacunaire, complété alors par l'imagination féconde de la narratrice. On part d'une réalité et on bascule petit à petit dans l'imaginaire, le conte , la fable.

Ce livre, en effet, est un véritable conte moderne dont la narratrice est l'autrice elle même, partie s'isoler dans ce village de Bretagne pour écrire ce livre"Les Roses Fauves."

Carole MARTINEZ nous conte cette belle histoire, fondée sur cette légende des cœurs cousus qu'elle a apprise de la part d'une de ses lectrices. Ce livre se raconte car beaucoup de ses passages peuvent se lire à haute voix et que c'est ainsi, par des lectures à haute voix, que l'autrice mesure l'impact de ce qu'elle écrit auprès de son mari, son premier lecteur, ses parents puis son entourage et enfin ses lecteurs

Ce livre est aussi une fable, car campé sur l'imaginaire, il a une morale qui défend le droit de la femme à désirer, à faire l'amour sans interdits, à se libérer des entraves ancestrales basées sur cette morale judéo-chrétienne et les traditions, à vivre pleinement ses amours interdits.Le droit des hommes traditionnellement si puissant est rabaissé et moralisé. L"homme légitime"est car il n'est pas le père de la première fille voire de ses premiers enfants, voire de ses enfants ....L'homme amant, meurt.

Ce désir comme la mort hantent ces femmes et plus particulièrement Lola...

Ce livre est aussi une ode à la nature, aux jardins, aux parcs, aux insectes... et plus particulièrement aux roses attirantes, envoutantes même par leurs couleurs et leur parfum mais blessantes voire mortelles par leurs épines : l'envoutement n'est-il pas une annonce du Mal ?

Ce roman, c'est aussi et surtout le lent travail de maturation d'un livre pour Carole MARTINEZ, écrivaine qui explique sa relation à ses personnages, son processus de l'écriture s'échappant vers un imaginaire qu'elle ne contrôle plus et qui devient à nouveau réalité quand un élément extérieur comme son mari la fait redescendre.

C'est beau, c'est sublime, c'est fantastique, c'est réel et on n'a jamais fini de lire ce livre comme un auteur n'a jamais fini d'écrire.

Sûr que je relirai ce livre tellement il est déconcertant, il chamboule l'idée qu'on se fait d'un roman, d'une histoire si bien qu'on ne sait plus à la fin s'il n'y a pas qu'un seul personnage vrai : l'autrice et sa famille -encore que- et que le reste n'est que son imagination d'écrivaine.

Pas facile de raconter ce livre là... Il est tellement riche !

Cette histoire a pour point de départ une tradition espagnole : chaque femme, au moment où elle sent que la mort approche, confesse sa vie, ses regrets, ses remords, ses rêves, sur des petits morceaux de papier qu'elle enferme ensuite dans un coeur brodé. Et à sa mort, c'est sa fille ainée qui hérite de ce coeur. La protagoniste principale de ce roman se nomme Lola Cam, elle est postière, vit en Bretagne, elle est boiteuse, ne s'autorise que peu de fantaisie, à part peut être un carré de ronces dans son précieux jardin, et est l'héritière des coeurs laissés par ses aïeules.

Entremêlée à l'histoire de Lola Cam se trouve tout simplement l'histoire de l'auteure de ce roman, Carole Martinez. Elle raconte comment, afin d'écrire un livre se basant sur l'histoire de Barbe-bleue, elle s'est trouvée "appelée" par une vision et s'est installée pour 3 mois dans un petit village de Bretagne, en laissant à Paris mari et enfants. On ne peut que s'interroger sur la part autobiographique de ce voyage.

De nombreux thèmes s'entrecroisent : les fantomes, la puissance des souvenirs et des traditions, la sensualité, le rapport à la nature, l'amour éternel ou encore le processus d'écriture de l'auteure.

On découvre également à la lecture de ce livre l'origine du titre, les roses fauves, et leur pouvoir aussi puissant que leur parfum.

Enfin, ce roman est un voyage au travers du XXè siècle, il y est question de la première guerre mondiale comme de la guerre d'Espagne, en suivant des générations de femmes qui perpétuent, parfois sans le vouloir, les traditions séculaires.

Ça va être difficile d'écrire un avis sur ce livre car je ressors de ma lecture... perdue. Je ne m'attendais pas du tout à ça en lisant la 4ème de couverture. J'ai été assez déroutée de la façon dont l'histoire est racontée. La coutume espagnole des coeurs cousus ne prend pas la place que j'attendais dans le récit. Et j'ai eu du mal avec la narration et les pensées de la narratrice. J'ai, par contre, bien apprécié l'histoire de Marie et Pierre, qu'elle découvre grâce aux photos et aux habitants du village. Mais entre cette histoire là, Lola la postière, les coeurs des femmes de sa famille, on a plus l'impression de lire une ébauche de roman d'une autrice qui aurait plein d'idées plutôt qu'un vrai roman abouti.

Des roses fauves poussent dans le jardin de l'aïeule de Lola (Dolorès) Cam. Nées d'une désir sauvage, d'un amour émerveillé pour soi et pour son propre corps qui s'éveille à la sensualité, elles semblent se gorger du sang des amants dévorés. Oubliées depuis des générations, leurs graines ont attendu que Lola les découvre, cousues dans un pli de ce cœur brodé que les femmes de sa famille ont pour tradition de remplir de leurs maux et dernières paroles, au seuil de la mort. La mort, Lola la côtoie, un mur seul l'en sépare. Quand une brèche se révèle dans les pierres qui marquent la frontière entre le cimetière communal et son jardin, les souvenirs des amant-e-s d'autrefois s'y engouffrent et viennent repeupler le village de leurs désirs fantômes. La présence de la narratrice, venue se perdre en Bretagne sur les traces de son prochain roman, vient délier la parole des commères du village et, de fil en aiguille, révéler Lola à elle-même. Avec le conte cruel des aïeules vient alors s'entremêler le fil d'histoires qui hantent toujours le village, car douloureuses et tues. A travers Lola, bouche cousue sur des désirs que sa démarche boiteuse semblait rendre vains, on retrouve les femmes au destin maudit des précédents romans, et une même affirmation de leur puissance et de leur capacité à tisser leur propre route. La métaphore du fil, fil de la narration, fils tissés et entrecroisés des récits, fil coupé de la mémoire, interroge avec richesse ce que c'est que de raconter une histoire, et comment conter vient souvent coudre et découdre la frontière entre fiction et réalité.

Un livre qui garde captivé.e avec ses échanges entre le roman et la réalité. De simples bouts de papier qui nous donne envie de terminer le livre et une écriture excellente.

Une chouette histoire, vraiment belle et toute douce. J'ai vraiment accroché à la plume de Carole Martinez, à ses histoires qui s'entremêlent. J'ai été vraiment surprise que l'auteure s'intègre à l'histoire mais au final, ça passe super bien et c'est vraiment chouette à découvrir comment elle s'imagine construire une histoire.

J'ai aussi beaucoup aimé le début avec les coeurs cousus, les histoires familiales. Je pense même que c'est ces histoires que j'ai préférée. Voir un lien entre ces femmes qui ont marché et la boiteuse, etc. Bref, j'ai beaucoup apprécié tout en douceur !

J'ai retrouvé la plume poétique de l'auteur, cette délicatesse qui se pare soudainement de violence et laisse le lecteur éprouvé par cette histoire.

J'ai vu plus d'ombres que de lumière dans ce roman, une proportion inverse de ses autres œuvres. J'en ressors déstabilisée. Ces personnages dont les histoires se mêlent, se confondent, se superposent, flottent autours de moi comme ce terrible parfum de roses fauves. C'est beau, c'est cruel et sans doute trop entêtant. Ce roman est pour moi, à double tranchant. L'auteur a su distiller le parfum du malheur entre ces pages, à tel point que je ressens comme un malaise, presque un écœurement à la fin de cette lecture. Et pourtant, c'était indéniablement beau, mais perturbant.

Ne conviendra pas à tout type de lecteurs... Tant sur le fond que sur la forme. Un conseil : laissez le rythme des mots vous envahir. N'essayez pas trop de les analyser.

Je finis ce livre à l'instant et, une fois n'est pas coutume, je ne sais pas quoi dire... Ce roman est complètement déroutant. J'en ressors totalement perdue, perplexe...

Le mélange réalité et rêve, et les destins de chacun des personnages qui s'imbriquent les uns aux autres entre passé et présent sont captivants.

Mais je sors de cette lecture à la fois perturbée et enchantée... Je l'ai dévorée (je l'ai lue quasi d'une traite) et je n'arrive pas à m'exprimer dessus, je ne trouve pas les mots... Mon ressenti est aussi décousu que ce livre...