Extraits

Au loin, en plein marécage, la silhouette d'un cavalier se dessinait sous les branches d'un chêne immense. La crinière et la queue de sa monture, une immense bête noire, volaient au vent malgrè la pluie. Le cavalier, grand et mince, portait un habit noir réhaussé d'argent. Une cape sombre flottait sur ses épaules. A travers la pluie, j'aperçus un bref instant son visage: il était jeune, pâle, très beau... et il me regardait intensément. (Meghan voyant Ash pour la première fois)

— Vous étiez bien protégée, Meghan Chase. Goodfellow est un garde du corps redoutable, et je risquais, en vous enlevant, d’attirer l’attention sur moi et mon royaume. Votre frère, en revanche, ne bénéficiait d’aucune protection. Mieux valait vous attirer ici de votre propre gré que d’affronter la colère d’Oberon et de la cour Seelie.

— Je t’aurais tout donné. Pourquoi as-tu refusé ? Je serrai la main autour de la flèche de Bois-Sorcier et la sentis battre faiblement entre mes doigts.

— Parce que, dis-je en levant le bras, j’ai déjà tout ce dont j’ai besoin. Puis je plongeai la flèche dans sa poitrine

Un elfe. Il y avait un elfe chez moi, dans la chambre de mon frère. Je me mis à trembler et reculai de quelques pas. A cet instant, il se tourna vers moi. Son regard me transperça, comme si j’avais été transparente. J’en eus le souffle coupé. Il était à tomber par terre. Du genre famille royale d’un pays lointain. S’il était entré dans ma classe, les élèves comme les profs se seraient jetés à ses pieds. Mais sa beauté était froide et dure, comme celle d’une statue de marbre : inhumaine, venue d’un autre monde. Sous sa longue frange effilée, ses yeux obliques brillaient d’un éclat d’acier.

Les doigts d'Ash se resserrèrent autour des miens et il m'attira vers lui. Surprise, je levai mes yeux vers les siens.

L'instant d'après, il m'embrassa.

– C’est hors de question ! m’exclamai-je en serrant les poings. C’est mon frère, Rob ! Tu es complètement inhumain, ou juste idiot ?

A ma grande surprise, il eut un large sourire. Lâchant la bouteille, il la rattrapa au dernier moment et la posa sur le sol.

– La première réponse est la bonne,dit-il d’une voix très basse.

– Quoi ?

– Je ne suis pas humain.

– Tu es sûre de vouloir connaître la vérité ? Une fois que tu commenceras à voir des choses, tu ne pourras plus t’arrêter. Il y a des gens qui en perdent la raison.

Il soupira et son regard s’adoucit.

– Je ne veux pas que ça t’arrive, princesse. On n’est pas obligé d’en prendre le risque, tu sais. Si tu veux, je peux t’aider à tout oublier.

– Oublier ?

Il hocha la tête en soulevant la bouteille de vin.

– Ce que tu viens de boire, c’est du vin de brume. Je t’en ai servi une toute petite gorgée. Si tu en bois un verre entier, tout redeviendra normal.

Il tint la bouteille en équilibre entre deux de ses doigts, et la fit osciller d’un côté à l’autre.

– Un verre, et tu oublieras tout. Le comportement de ton frère n’aura plus rien d’anormal. Rien ne te semblera étrange ou effrayant. Tu sais ce qu’on dit, hein…

L’ignorance, c’est le bonheur.

Je me sentais encore tout étourdie, mais la colère se mit à brûler au fond de moi.

– Tu veux que je boive ce… truc, et que j’oublie qui est vraiment mon frère. Mon unique frère. C’est bien ça ?

– Vu sous cet angle, évidemment…

Attrapant un bloc-notes, je décidai de rédiger un petit mot. Mais mon stylo resta suspendu au-dessus de la feuille.

Que dire ?

« Maman, Ethan a été kidnappé par des fées. Je suis partie le chercher. Méfie-toi de celui qui l’a remplacé, c’est sans doute un petit troll. »

Cela semblait tout de même un peu dingue.

ilovethehost.overblog.com

— Dis-moi ce que tu veux savoir, enfant de deux mondes. Mais rappelle-toi que tout savoir a un prix. Je te donnerai les réponses que tu cherches, mais je te demanderai quelque chose en retour. Accepteras-tu de me le donner ? Un sentiment de défaite écrasante s’empara de moi. Encore du marchandage. Encore des promesses à tenir. J’avais déjà tellement de dettes que je n’en verrais jamais le bout.

" Bonté divine, gémit Grimalkin. Le prince de l'Hiver et le fou d'Oberon sont d'accord. Cela doit être vraiment la fin du monde. "