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— Prête ?
Jhessail acquiesça. Islif lança son gourdin, qui traversa la prairie en tournoyant et s’écrasa dans un hallier de ronces.
Comme prévu, un lapin en bondit. Jhessail murmura quelques mots, pointa le doigt et un éclair bleu jaillit.
Le lapin changea brusquement de direction. Il recommencerait bientôt à zigzaguer puis s’arrêterait et…
Le projectile magique tourna tout aussi vivement et atteignit sa proie. L’animal exécuta un saut périlleux et retomba par terre, immobile.
— Par la rose de Moander ! s’exclama Islif avec un grand sourire. Tu as réussi !
Le cri de joie de Jhessail fut noyé par un concert d’aboiements. Un déluge bien trop familier de dents, de pattes musclées et de pelage infesté de puces surgit dans la prairie. Quand il avait entendu la voix des jeunes filles, Belkur Estle avait lâché ses chiens, même si elles ne se trouvaient pas sur ses terres.
Afficher en entierLe monde se rappela à son bon souvenir dans un nuage de fumée épaisse et âcre venue d’un feu crépitant. Par tous les dragons assoupis, ne trouverait-elle donc jamais de serviteurs dignes de ce nom ? Khalandra était terriblement négligente ce matin ! Dans une chambre à coucher, un feu ne devait jamais grésiller ainsi, il risquerait de projeter des étincelles sur un tapis athkatlien hors de prix ! Tout pouvait prendre feu en quelques secondes si…
On toucha doucement ses pieds. La douleur qui la parcourut réveilla brutalement dame Narantha Couronnedargent.
Afficher en entierFlorin s’arrêta, le cœur battant. Était-elle…
Il tourna autour de la forme recroquevillée. Par tous les dieux, elle courait comme un lièvre ! Il se pencha très doucement.
Était-ce le bruit d’une respiration ?
Il n’était qu’un imbécile, un crétin inconséquent ! La jeune fille laissait depuis un moment des empreintes ensanglantées. Elle s’était jetée terrifiée dans une forêt où les branches pouvaient crever un œil ou transpercer une gorge, et où les forestiers eux-mêmes étaient susceptibles de se tordre une cheville ou se casser une jambe dans les buissons.
Afficher en entierAu nord des maisons d’Espar, disposées çà et là, des collines se dressaient à l’ouest de la route royale tels des cétacés à demi ensevelis. Leurs dos étaient hérissés de quelques arbres qui finissaient par se rejoindre, de plus en plus nombreux, jusqu’à ce que la forêt reprenne son chemin.
Les arbres étaient encore plus denses à l’ouest des collines : les gens d’Espar n’étaient pas assez nombreux pour que leur consommation de bois fasse reculer la forêt.
Afficher en entierElle avait passé cette magnifique journée à écouter les toutes jeunes feuilles bruire autour d’elle à chaque souffle du vent.
Elles n’arrêtaient pourtant pas l’impétueux soleil de cette fin de mois de Tarsakh. La jeune Dragon Pourpre ôta son heaume avec soulagement et se réfugia à l’ombre, au bord de la route quand le vieux lionar bourru arriva à son poste de garde accompagné d’une dizaine de chevaliers tout frais et lui annonça qu’elle en avait fini jusqu’au prochain lever de soleil.
Le bouillonnement de Waymoute l’attendait à un virage de là, mais elle partit dans l’autre direction, droit vers les odeurs qui ne cessaient de la harceler.
Afficher en entierDelyn Laquilavvar éclata de rire en guise d’adieu et laissa la brume l’emporter.
Il tomba vers une lumière insaisissable, une chute brève et silencieuse, au-delà de cette infinité bleutée et tourbillonnante…
Il atterrit sur une mousse moelleuse, entouré par de grands arbres noirs, familiers, accueillants. Le soleil se coucherait bientôt : déjà les ombres s’allongeaient tandis qu’il traversait sa clairière. Les sorts de protection frémirent à son approche ; Delyn des Sept Sorts, effleuré par leurs caresses, se remémora avec un petit rire les plaisanteries qu’il venait d’échanger avec Fluevrele et les autres.
La plupart des elfes mages – ceux qui n’aimaient pas tourmenter des apprentis ou s’entourer d’amantes aussi émerveillées qu’effrayées – restaient seuls et devenaient plus craintifs que les cornus des forêts. Il pouvait s’estimer heureux d’avoir de tels amis, et ainsi échapper à…
Ses sentinelles bourdonnaient, paisibles, intactes : rien d’inhabituel. Il en allait de même pour le vieux chemin qu’il venait d’emprunter afin de traverser la moitié de Faerûn en un pas.
Alors pourquoi, malgré le chant de ses sentinelles, sentait-il quelque corps s’enrouler – non, se dérouler – en lui ?
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