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Turpin gratifia son jeune collègue d’un rictus plein de pitié. Il était grand temps de remettre le blanc-bec à sa place.

– Vous n’avez donc vraiment rien lu du grand Lawrence Durrell ? Antrobus, c’est le personnage principal des Scènes de la vie diplomatique. Un ouvrage désopilant, incontournable lorsque, comme vous, on embrasse la Carrière. Laissez-moi vous dire, mon jeune ami, que votre éducation britannique souffre de graves lacunes.

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1

La bourrasque se leva au début de l’après-midi, à l’heure où les diplomates repus regagnent leurs bureaux d’un pas lent. Elle fut d’abord circonscrite à l’hôtel du ministre où l’on vit, à la mine importante et pincée des conseillers, à leur façon de chuchoter et de claquer les portes, qu’il se passait quelque chose de grave. Les huissiers en queue-de-pie trépignaient, les secrétaires baissaient la tête, les téléphones sonnaient tous en même temps. Puis le vent pivota pour s’engouffrer dans les couloirs interminables des directions centrales, où les chefs se claquemurèrent derrière leurs panneaux capitonnés.

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– C’est quoi, ça, les questions transversales ?

– Les sujets qui sont communs aux trois sous-directions, vous savez, comme l’économie, la coopération universitaire, la recherche… Je m’occupe aussi des relations avec l’Organisation de la conférence islamique ainsi qu’avec la Ligue arabe.

– Hmm… grogna Mazières. Ça sent l’enfumage à plein nez votre affaire. Vous ne devez pas être débordé, dites donc.

– Chacun reçoit selon ses besoins et fournit selon ses moyens, monsieur le secrétaire général.

Mazières étouffa un rire rauque.

– Toujours un peu impertinent, je vois. Ce qui n’était pas pour me déplaire à Ankara, je peux vous l’avouer maintenant.

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Turpin demeura silencieux un moment. Il n’était pas certain de ce qu’il ressentait à cet instant précis. De l’abattement face à cette nouvelle charge de travail ? Une certaine excitation à l’idée de se livrer à une activité étrange et imprévue ? Une pointe d’orgueil pour avoir été désigné parmi tant d’autres ? Il se souviendrait en tout cas, beaucoup plus tard et à son grand étonnement, de n’avoir pas songé une seconde à décliner l’injonction du secrétaire général. À croire que Mazières exerçait encore sur lui un pouvoir direct et sans appel.

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– Donnez-moi quelques exemples, vous voulez bien ?

– Messand était notamment compétent pour les questions de maintien de la paix, ou de désarmement. Il pouvait être amené à veiller à l’élaboration d’une position française au Conseil de sécurité de l’ONU, ou à coordonner la préparation d’un sommet de l’OTAN. Mais il pouvait aussi choisir de s’impliquer plus spécifiquement dans un dossier comme le processus de paix au Proche-Orient, d’autant plus qu’il avait servi comme consul général à Jérusalem. Sa gamme d’intervention était vaste.

– La lutte contre le terrorisme, c’était sous sa tutelle ?

– Oui, absolument, au titre de sa compétence générale en matière de sécurité.

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Turpin revint en arrière : quelque chose clochait. Pourquoi Messand, en bon énarque qu’il était, n’avait-il servi dans aucun des grands postes – Londres, Bonn, Moscou, Washington ? Pourquoi donnait-il le sentiment d’avoir soigneusement évité toutes les prestigieuses missions auprès d’organisations multilatérales – New York, Genève, Bruxelles ? Sa carrière avait un peu, à vrai dire, le parfum exotique d’un agent d’Orient. Ou les couleurs bigarrées d’une trajectoire tiers-mondiste.

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Turpin s’efforça, aussi aimablement qu’il le put, de mettre à l’aise son nouveau collègue. Il lui fit faire le tour des bureaux, lui révéla les différents codes d’accès et veilla à ce que le Chiffre lui crée un compte de messagerie. Dès son installation dans l’antre déjà occupé par Turpin, le jeune homme fit preuve d’un enthousiasme presque touchant pour cette cohabitation de circonstance. Seule la vétusté manifeste du matériel informatique sembla l’incommoder.

– Le ministère est équipé d’Office 11, j’imagine ? murmura-t-il avec un regard plein d’espoir.

Turpin, qui dictait encore notes et télégrammes à une secrétaire, prit un air perplexe et soupçonneux.

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Turpin resta coi, contemplant l’athlète avec commisération. C’était donc cela qu’on recrutait aujourd’hui. Des jeunes gens qui n’avaient lu ni Paul Morand ni Lucien Bodard mais qui, bravaches, vous faisaient la leçon en se figurant qu’écrire une belle page supposait la maîtrise d’un logiciel dernier cri. Il va rapidement déchanter, ricana intérieurement Turpin en songeant que la direction n’était équipée que d’un seul appareil relié à Internet, auquel lui-même n’avait encore jamais osé se frotter.

– Mon pauvre enfant, se borna-t-il à grommeler, vous allez vite découvrir qu’en matière de technologie, c’est l’âge de pierre ici. Et considérez-moi d’emblée comme un primate. C’est compris ?

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- J'ai parfaitement conscience, René, que je vous ai confié une tâche ardue. Même mort, Messand reste un personnage difficile à cerner. Comment vous dire. Il était à la fois le diplomate que chacun voudrait être, et celui que l'administration vous défend de devenir. À l'étranger, c'était une éponge. Il s'imprégnait totalement des réalités locales, se faisait des centaines d'amis, et s'efforçait de sentir les choses. Il vivait dans sa chair ce qu'il lui était donné d'observer. Mais il se montrait également capable, de retour à Paris d'analyses froides et lucides, dépourvues du moindre pathos.

C'est cette dualité qui le rendait si intéressant.

- Je vois, mais sur l'Irak on n'a pas voulu l'écouter.

...

- Si on l'a écouté, sans vraiment l'entendre.

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Une carrière, c'est comme un arbre. Il faut la cultiver, la nourrir, en prendre soin. La laisser patiemment grandir, et parfois se résoudre à la tailler, à couper une branche.

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