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Exaspéré, il se leva. Il arpenta la pièce, d’un mur chargé de livres à l’autre, avant de s’autoriser enfin à y repenser… à penser au jour où la cause actuelle de son mécontentement lui avait été présentée. Ce souvenir s’imposa à lui avec une netteté parfaite, comme s’il datait de la veille… alors qu’il remontait à plus d’une année.

Thomas avait su immédiatement qui elle était lorsqu’elle avait franchi le seuil de la salle de bal au bras de son père. Harry Bertram l’avait prévenu que sa fille, Amelia, l’accompagnerait au bal de fin de Saison de lady Coverly.

Elle avait fière allure dans son étincelante robe dorée, sublimée par une silhouette élancée avec laquelle aucune des femmes de l’assemblée n’aurait pu rivaliser. Sa sombre crinière relevée en chignon laissait échapper quelques mèches soyeuses s’agitant autour de son visage. De là où il se trouvait, cependant, il n’avait pu discerner la couleur de ses yeux, seulement des sourcils finement dessinés, un nez fin et un visage ovale.

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S’il s’était agi d’une tout autre femme, Thomas se serait plu à rêver devant cette bouche, dont les lèvres pulpeuses, d’un rose profond, étaient propres à combler les fantasmes de n’importe quel homme. De plus, si l’on se bornait à un jugement esthétique, comment ne pas admirer la silhouette stupéfiante de cette beauté brune, sublimée par une robe dont le bleu saphir reflétait à merveille la couleur de ses yeux, et dont le corsage ajusté révélait une peau délicieusement laiteuse ? Cependant, aussi prodigieuse fût-elle, jamais il ne voudrait de cette fille, même si elle venait à le supplier. Il ne verrait aucun inconvénient à assister à son humiliation. En fait, il s’en délecterait, pour le seul plaisir de la repousser.

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Au bout d’un moment, les yeux du marquis s’éclairèrent de nouveau.

— Peut-être pourrait-elle servir de compagne à vos sœurs ?

Thomas se rembrunit immédiatement. L’étincelle dans les yeux bleus de son ami laissait supposer de grands espoirs, et mieux valait les étouffer avant que la fille ne lui soit livrée devant sa porte avec malles et valises.

— Cet hiver, mes sœurs doivent accompagner ma mère en Amérique pour six semaines.

Et Londres serait plongée dans une profonde obscurité pendant trois jours s’il prévoyait, ne serait-ce qu’un instant, d’imposer lady Amelia à sa famille.

Thomas soupira une nouvelle fois en se passant une main dans les cheveux.

— Pour l’amour du ciel ! poursuivit-il. Vous nous avez vus ensemble. J’aurais moins de mal à apprivoiser un sanglier. Il lui faudra moins d’une heure pour venir à bout de ma patience. Je n’ose imaginer passer plusieurs jours, encore moins plusieurs semaines, en sa compagnie. Un chien de garde : voilà ce dont votre fille a besoin.

Harry pinça les lèvres.

— Vous pourriez peut-être lui trouver un gentleman convenable pour la distraire de ses activités… audacieuses, suggéra encore Thomas.

Il devait choisir ses mots avec précaution, car il ne s’adressait pas à n’importe qui. Harry et lui avaient beau être proches, le pauvre homme était tout de même le père de la fille.

Le marquis tira sur les attaches en laiton de son gilet bleu marine, comme si le vêtement était soudain devenu trop serré.

— Eh bien, je dois admettre que vous n’êtes pas à blâmer, étant donné les débuts peu prometteurs que vous avez connus avec elle.

Ah ! En comparaison, la bataille de Waterloo n’était qu’une simple prise de bec entre pays voisins.

— C’est un euphémisme, répliqua Thomas d’un ton sec.

Poussant son fauteuil en arrière, Harry se leva lentement. Thomas prit exemple sur lui et quitta promptement son siège. Les traits marqués par la résignation, le marquis lui tendit une main par-dessus son bureau jonché de stylos à plume, d’élégants encriers, de piles de papiers et de livres. Thomas accepta cette main avec une soudaine pointe de regret. Il ne regrettait pas son refus, mais plutôt le fait que la demande de son ami soit à ce point irrecevable. Dans un moment de faiblesse, peut-être. Mais avec toute sa tête, jamais.

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Tandis que Thomas, le vicomte Armstrong, digérait les paroles de Harold Bertram, il se redressa sur son siège, les mains plaquées sur les accoudoirs arrondis du fauteuil. Bien que le marquis eût émis sa demande avec toute la gravité d’un ecclésiastique présidant une cérémonie funèbre, Thomas pria pour l’avoir mal compris.

— Que voudriez-vous que je fasse ?

Thomas eut beau prononcer ces mots d’un ton calme et posé, le son de sa voix fendit l’air comme la détonation d’un fusil.

Le marquis lâcha un rire forcé puis jeta un regard furtif aux portes du bureau avant de poser de nouveau les yeux sur lui.

— Je vous demande, répondit-il, de prendre ma fille sous votre protection pendant mon séjour en Amérique.

C’était la deuxième requête impossible à satisfaire que Thomas recevait en l’espace de deux jours, et celle-ci était plus pénible encore que la première.

La veille, un membre de la Chambre des lords lui avait fait le genre de proposition propre à conduire n’importe quel honnête homme sur les sentiers de la perdition. Il pensait avoir entendu là la pire des aberrations.

Il s’était trompé.

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La sorcière n’avait pas seulement mis Thomas hors de lui, elle l’avait tourné en ridicule, en lui rappelant sa liaison avec une autre beauté aristocratique du même âge.

À l’âge de vingt et un ans, il s’était laissé prendre dans les filets euphorisants du premier amour. Mais lady Louisa Pendergrass -telle qu’elle s’appelait avant son mariage avec le duc de Bedford- l’en avait vite guéri. Elle lui avait appris la traîtrise et la tromperie dont était capable la gente féminine, une leçon qu’il avait parfaitement assimilée et qu’il n’était pas près d’oublier.

Thomas tenta de chasser cette vieille idylle de son esprit. Le temps des erreurs était passé. Et cette histoire vieille de sept ans était bien révolue. Il médita alors sur la demande de Harry et sur son refus d’y accéder.

—Monsieur, votre café.

Thomas tourna brusquement la tête vers la porte. Absorbé dans ses pensées, il n’avait pas entendu Smith, son valet, entrer.

—Posez-le sur le bureau, je me servirai seul.

Avec une efficacité qui témoignait d’années de service, Smith obéit sur-le-champ et sortit, laissant son maître ruminer son sentiment grandissant de culpabilité.

Il avait une dette envers Harry. Ils avaient fait connaissance au cours d’un bal, alors que Thomas venait de finir ses études à Cambridge. Le marquis avait été une mine de renseignements sur les possibilités d’investissements et les opportunités à saisir. Grâce à lui, Thomas avait pu donner un nouveau souffle aux finances de sa famille en transformant une écurie de course et de chevaux de concours en haras fort rentable. De plus, les transactions de Harry avec Derrick Wendel avaient incité Thomas et ses amis d’enfance, Alex Cartwright et James Rutherford, à investir dans ce qui était désormais la plus grande entreprise de construction de bateaux de toute l’Angleterre.

Seigneur, si Harry lui avait demandé n’importe quoi d’autre, il aurait accepté sans hésiter. Cependant, assumer la responsabilité de lady Amelia était inimaginable. Tout homme en pleine possession de sa raison devait éviter à tout prix ce genre de femmes. Ainsi, à moins que son bon sens ne lui fasse soudain tragiquement défaut et qu’il ne se retrouve bon pour l’asile de Bedlam, c’était précisément ce qu’il avait l’intention de faire.

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