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- Vous êtes le seigneur de guerre d'Et-Raklion ?
- Comme je te le dis. Qui es tu ?
- Je suis Fulie d'Et-Raklion.
- Ce qui signifie que tu m'appartiens également.
Son menton couturé se leva.
- J'appartiens au dieu sans nom. Je suis sa créature, née pour sa volonté.
- Toutes les créatures sous le soleil appartiennent au dieu, rappela-t-il, amusé par sa véhémence. (Elle possédait un accent inhabituel, qu'il n'avait jamais entendu.) Et toutes les créatures D'Et-Raklion m'appartiennent après le dieu. Désire-tu devenir danseuse de poignard et leur hota.
- Je désire devenir danseuse de poignard, répondit-elle. Et conduire un chariot, tirer une flèche, manier une fronde, enfouir la pointe de ma lance dans la gorge d'un ennemi. Je désire être une guerrière, seigneur.
- Et que fais-tu pour l'instant, Fulie d'Et-Raklion ?
Elle eut une moue de dégoût.
- Je suis tueuse de poules, le fléau des moutons.
Il regarda sa tunique élimée et y vit des tâches de sang déjà anciennes.
- Qu'est-il arrivé à ton visage ?
- Mon visage ? (Elle leva la main, suivit du doigt certaines lignes rouges, les bosses d'une chair mal guérie.) Mon visage était une malédiction, seigneur de guerre Raklion. Ma beauté, un fardeau. Par la volonté du dieu, elle s'est effacée sous le couteau.
- Le dieu veille sur toi, Fulie, pour avoir été ainsi coupée sans mourir pour autant.
- Le dieu veille toujours sur moi, rétorqua-t'elle avec un regard franc qui luisait étrangement. Et sur mes cicatrices.
Afficher en entierLes scorpions crissaient dans la fosse. Ils sifflaient, queue dressée, tandis que Nagarak se glissait parmi eux. Leur masse se referma par dessus sa tête, il nageait dans les scorpions, se noyait dans les scorpions. Il était devenu scorpion, inhalé par le dieu.
Le temps se suspendit. Piqué et piqué, il cria d'agonie. Son sang se changea en venin. Son coeur pompait de la douleur pure. Dans son esprit, la voix du dieu tonna.
"Un seul seigneur de guerre pour Mijak. Un seul haut émissaire pour le guider".
Voilà sa réponse et son désir. Raklion avait bien entendu le dieu. L'époque des sept provinces était révolue. Un Mijak uni par un seigneur de guerre. Un seul émissaire pour le guider.
Le dieu l'avait confirmé, il vivrait.
Sur un cri de triomphe, Nagarak se redressa.
Afficher en entierTu est né potier, j'étais la mioche qu'un éleveur de chèvres ne désirait pas. Puis, j'ai été vendue, et toi aussi, Vortka, toi comme moi sommes devenus esclaves. A présent, tu es haut émissaire et je suis impératrice. Nous sommes choisis par le dieu, il nous a sorti de la masse. Notre vie n'est pas petite, l'air que nous respirons n'est pas ordinaire. Notre rôle dépasse celui du palais et du sanctuaire. Nous avons un rôle à jouer dans le monde.
Afficher en entierElle avait si mal à la gorge, fatiguée de ses cris et de ses grognements. Il était menu, chaud, il ruait de ses petites jambes, de ses petits bras, le sang coagulait et lui tachait la peau. Elle s'en moquait, elle tenait son fils.
Zandakar ouvrit les yeux et vit le visage de sa mère. Elle lui rendit son regard... et fut aussitôt folle d'amour pour lui.
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