Extraits

Strider en resta bouche bée pendant quelques secondes.

- Nous étions sur le lit, tu buvais mon sang et... tu ne portais pas de culotte ? s'écria-t-il.

- Tu veux dire que tu n'as même pas regardé ? répondit-elle avec une moue boudeuse.

Elle comprenait mieux pourquoi il lui avait été si facile de s'éloigner d'elle...

- Je me le suis interdit.

- Pourquoi ?

- Merde, Kaia ! Tu ne peux pas te promener sans culotte !

- C'est exactement pour ça que je viens d'en mettre une ! Tu ne m'as pas vue faire ?

Strider plissa les yeux.

- Tu as annoncé que tu allais mettre un pantalon.

- Je n'ai presque pas menti...

- Et comment vas-tu dissimuler une arme sous ce machin ? lui demanda-t-il en agitant la main dans sa direction.

- S'il te plaît, Strider... Ne m'insulte pas ! répliqua-t-elle en écartant les pans de son décolleté.

En plus de ses seins, elle lui montra de fins poignards qu'elle avait fixés sur ses côtes.

- On commence à s'entraîner bien avant la puberté, ajouta-t-elle.

- Doux Jésus ! s'étrangla-t-il tandis qu'elle réajustait sa robe en réprimant un sourire.

Plus il lui résistait, plus il aurait le droit à ces petits spectacles.

- Approche, ajouta-t-il d'une voix rauque.

- Je t'aime, lui dit-elle.

- Ça prouve que tu es intelligente. Regarde-toi : tu as fini avec moi plutôt qu'avec cet imbécile de Paris.

Elle pouffa. Qu'il était bon de l'entendre parler de son ami avec légèreté.

- Kaïa...

- Strider...

- Je n'ai jamais dit que je n'avais pas envie de toi.

Il ne savait pas ce qu'il avait voulu lui dire, mais certainement pas cela.

- J'ai envie de toi, reprit-il. Comment pourrait-il en être autrement ?

Elle se mordilla la lèvre.

- Alors tu veux bien devenir mon concubin ?

- Non.

— Lysander ! cria encore Bianka. Je suis là, mon bébé !

— Elles sont trop nombreuses. Je n’arrive pas à repérer... Bianka ? s’étrangla Lysander.

Il n’avait pas dû la voir depuis qu’ils avaient quitté le Ciel. Elle portait une robe rouge, à ce moment-là.

— Regarde ça, Lysander !

Bianka se retourna et souleva sa jupe pour lui montrer - ainsi qu’à tout le monde - sa petite culotte. Elle était vert fluo et un tampon « propriété de Lysander » était imprimé sur les fesses.

Lysander se leva comme s’il avait l’intention de voler jusqu’à elle, se ressaisit et se laissa tomber sur le banc.

— Bonté divine !

— Ta femme se promène en sous-vêtements en public, lui fit remarquer Sabin. Ça doit être sympa... Comment as-tu accompli ce miracle ?

— Dieu seul le sait.

— J'ai fait exprès de perdre un défi pour toi, ajouta-t-elle en baissant les yeux. Tu te souviens ? La nuit où nous avons affronté les chasseurs... Je t'avais lancé le défi d'en tuer plus que moi, et je t'ai livré mes trophées.

Une émotion inconnue lui serra le cœur.

— Je m'en souviens, poupée... Et je ne t'ai jamais remerciée. Excuse-moi...

— Que tu me remercies ou non, je ne le ferai plus jamais, répondit-elle avec autant de douceur que de fermeté.

— Tant mieux.

Elle avait autant d'orgueil que lui et détestait l'échec, même si elle n'en souffrait pas physiquement.

Par les dieux ! Son propre clan l'avait surnommée Kaia la Décevante. A cause de cela, elle ressentait en permanence le besoin de prouver sa valeur. Strider comprit subitement que c'était pour cela qu'elle l'avait défié, pour lui montrer qu'elle méritait son attention. Une autre idée le frappa : en perdant volontairement, elle lui avait prouvé à quel point elle tenait à lui.

Mais elle n'avait rien à lui prouver...

Et comment l'avait-il remerciée ? En la repoussant d'innombrables fois. Strider fut brusquement accablé par la honte. C'était fini... Tant qu'ils resteraient ensemble, il la traiterait avec le respect et la tendresse qu'elle méritait.

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- Crois-tu vraiment pouvoir gagner ? demanda Tabitha à Kaia.

- Oui.

- Contre moi ?

- J(ai horreur de me répéter, mais oui.

Ça, c'est ma nana !

Sa nana provisoire, du moins.

— Je devrais peut-être te présenter les amis de Kaia pendant que tu y réfléchis, intervint Strider. Le type qui tient une hache est Gideon, le gardien de Tromperie. La fille à côté de lui, celle qui s’amuse à lancer son poignard, s’appelle Scarlet. C’est la gardienne de Cauchemar. La blonde sublime est la déesse de l’Anarchie.

Strider préféra laisser tomber le « mineure », qui risquait de nuire à sa gloire. Anya lui envoya un baiser.

— Salut tout le monde ! Bienvenue à notre petite fête ! Avant que vous ne soyez trop morts pour me le demander, je précise que j’aime les balades sur la plage, faire des câlins à mon homme et tuer les gens qui m’offensent.

Sa voix douce et joyeuse rendait sa menace encore plus effrayante.

— Nouvelle règle : qui n’a pas entendu une interdiction n’a pas à la respecter.

" N'oublie pas ta mission : la Baguette -- et pas celle qui se trouve dans ton pantalon. "

Elle glissa l'une de ses belles mains... sous son short ? Oui, sous son short... entre ses cuisses, où elle devait être chaude et humide, prête à l'accueillir...

- J'ai quelque chose qui devrait t'intéresser.

Oh oui...

Il commençait à se sentir très à l'étroit sans son pantalon, et le sillon qu'il laissait dans l'herbe était immanquable. A sa grande surprise, Kaia retira sa main de son short et lui tendit un petit tube en argent.

Déconcerté et déçu, Strider fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Regarde.

Elle prit le tube par l'une des extrémités et donna un coup de poignet qui le fit s'allonger de plusieurs centimètres. En quelques coup de poignet de plus, l'objet atteignit la longueur d'une matraque de policier.

- Je veux le même, annonça Strider.

- Je m'en doutais, répondit-elle, le regard brillant de malice. Mais ne touche pas à celui-ci : c'est le mien. Allez viens !

Elle recommença à ramper.

- Eh ! Je suis ton concubin : ce qui est à toi et à moi...

Étrangement, ce mot fut un peu moins difficile à prononcer que la fois précédente.