Ajouter un extrait
Liste des extraits
-Trois communautés. Trois aveuglements. Et ma solitude et mon désespoir aussi intacts qu'au premier jour. Ils me voient tous sans me voir. Ils m'implorent tous et m'ignorent.
Afficher en entierAinsi que vous avez pu le constater, je vis dans la pénombre. La lumière du jour m'est devenue une offense. Et je n'aime plus les hommes. J'ai connu trop d'horreurs, et mes yeux sont à jamais blessés.
Afficher en entierTous rassemblés sur l'île sainte, inspirés par la même quête, le même désir : comprendre, s'interroger, méditer.
Afficher en entierElle se cabra légèrement.
L'univers entier était là, incarné dans cette béance, cette cicatrice qui donnait la vie. L'univers, le cosmos, la Voie lactée, les constellations, le mouvement des planètes, la radiation mystérieuses des quasars ne faisaient plus qu'un en ces quelques centimètres de chair, de sang et d'eau.
Afficher en entier- Nous sommes en Ecosse, ne l'oubliez pas. (...) la Patrie de l'inexplicable. (...)...dans certaines maisons résonnent certains soirs les lamentations de la fée Bean Sidhe, lorsque la mort s'apprête à fondre sur l'un des membres de la famille. Non loin d'ici, vous n'êtes pas sans savoir qu'à Machrie Moor se dressent de mystérieux cercles de pierres hantés par l'esprit des druides. Le Kelpie, ce cheval magique qui peut prendre la forme d'un homme afin d'attirer des jeunes filles au loin, galope dans nos vallons les nuits de pleine lune. (...) Tout, chez nous, baigne dans la fantasmagorie. Nous ne sommes pas un pays, nous sommes un mythe incarné.
Afficher en entierQuand donc cesseront ces luttes fratricides ? Je suis las. Ce sont toujours les mêmes conflits d'intérêts qui perdurent au-delà des temps.
Afficher en entierCar j'ai peur désormais. Non point de mourir. Peur de partir trop tôt sans avoir eu le temps d'élucider l'ineffable mystère. celui de la présence des étoiles, des béances de l'univers, de ces pertuis gorgés de noir qui ne me diront jamais vers quoi ils mènent, vers où. Vers qui. Je ne saurai jamais ce que contiennent les cryptes au ventre des galaxies, ni d'où monte cette rumeur fossile qui rampe depuis toujours dans le silence.
Afficher en entierLorsqu'il posa son crayon, Maclean n'était plus Maclean, mais un autre, tant sa physionomie s'était métamorphosée.
Clarissa se redressa, alertée par l'atmosphère pesante qui s'était insinuée dans la pièce, presque à leur insu.
Elle articula avec peine :
- William ?
Il garda le silence.
- William ! répéta-t-elle, prise d'une angoisse aussi soudaine qu'inexpliquée.
- Je vous entends, rétorqua Maclean, les yeux toujours dans le vague. Je n'ai pas fini mon travail. Je peux vous dire que nous sommes devant quelque chose d'extravagant. Et le mot est faible.
Clarissa s'approcha du bureau :
- Mais encore ?
- Vous souvenez-vous de la première idée qui vous a traversé l'esprit lorsque vous avez découvert ces pages ?
- Bien sûr. J'ai pensé que quelqu'un se jouait de moi.
- Tout me pousse à ressentir la même chose. Et pourtant…
Il s'empara de l'un des feuillets sur lequel il avait reporté en clair des extraits du texte chiffré :
- Je vous conseille de vous asseoir et d'ouvrir grand vos oreilles :
« Tempesta unus.
Je lui ai dit mes appréhensions. Je lui ai confié mes terreurs. Il a rejeté tous mes arguments, il refuse de me croire. Pourtant je connais le fils d'Amram. C'est un sage. Un intuitif. Un être courageux. Il m'a toujours fait l'effet d'une personne en qui on pouvait avoir confiance. Sa réaction m'a beaucoup surpris. A présent que je l'ai quitté, je me sens si seul. Si seul. Je me demande pourquoi il a réagi de la sorte… ? Pourquoi ce scepticisme ? Il me connaît. Il me sait. A moins que ce ne soit de l'optimisme ? Il a tort. J'ai parlé à Iah-Hel. Il est convaincu comme je le suis : nous ne sommes qu'au début de l'horreur. »
Afficher en entierNouvel extrait :
Clarissa consulta sa montre. 10 heures du matin.
William avait plus de trente minutes de retard. Il avait pourtant promis d'être ponctuel ; il l'était toujours d'ailleurs. Sa pensée alla vers Janet; elle pria pour qu'il ne soit rien arrivé de facheux. La veille, la malheureuse s'était rencognée dans un fauteuil et n'avait plus prononcé un mot de la soirée, se bornant à fixer le vide et à serrer les poings comme si tout son être était rongé par quelque mal intérieur. S'était-elle rendu compte du départ de son amie?
La vieille dame s'extirpa du Chesterfield et se déplaça jusqu'à la fenêtre ouverte sur le Gilmorehill Campus. Pas âme qui vive, un silence presque surnaturel, traversé de temps à autre par le bruissement du vent dans les feuillages.
L'envie de laisser tomber cette histoire et de retrouver la quiétude de Lamlash l'avait saisie dés le réveil. Avait-elle seulement dormi ? Quatre ou cinq heures, ponctuées de méchants rêves et de visions tourmentées. A quoi servait de poursuivre ? Elle n'avait plus l'âge de s'adonner à ce genre d'aventure. Que cherchait-elle à ptouver ? A qui ?
Afficher en entier