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Extrait ajouté par Cerynina 2018-02-10T10:33:52+01:00

Lorsque je respirerai de l'air salé, je penserai à toi courant sur la plage, les cheveux flottant dans le dos. Lorsque j'entendrai des éclats de rire, je penserai aux nôtres quand on sautait sur les matelas de nos lits superposés. Lorsque j'écouterai de la musique soul, je nous verrai danser dans le salon, pieds nus.

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Extrait ajouté par Fleur_deLune 2022-08-11T14:50:06+02:00

Les gens voyagent pour une de ces deux raisons : ils sont en quête ou en fuite. Pour moi, les deux sont vraies.

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Extrait ajouté par siegrid 2013-05-27T17:53:47+02:00

1

Katie

(Londres, mars)

Katie rêvait de la mer. Elle faisait le poirier dans une eau sombre, agitée et parcourue de courants qui refluaient. Le téléphone sonnait dans son appartement. Elle se frotta les yeux. La pendule affichait 2 h 14.

Mia, pensa-t-elle aussitôt en se raidissant. À l'évidence, sa sœur s'était trompée dans le décalage horaire.

Elle repoussa les couvertures et sortit de son lit, sa chemise de nuit entortillée autour de la taille. Il faisait tellement froid que le parquet était glacial sous ses pieds. Grelottante, elle se déplaça dans la chambre les doigts tendus devant elle en guise de détecteurs et, une fois parvenue à la porte, attrapa la poignée. Les gonds grincèrent lorsqu'elle ouvrit.

Le son s'intensifia tandis qu'elle s'avançait dans l'entrée obscure. Le bruit était presque inquiétant dans le silence ensommeillé de la nuit. Quelle heure pouvait-il être en Australie ? Midi ?

L'estomac noué, elle s'interrogea sur ce que Mia avait à lui dire. La veille, elles avaient eu une conversation, la première depuis des mois, qui s'était très mal terminée. Les injures avaient fusé et le nom de leur mère avait été balancé sur la ligne telle une grenade dégoupillée. Katie avait éprouvé un tel sentiment de culpabilité qu'elle avait quitté le bureau avec une heure d'avance, faute d'arriver à se concentrer. Au moins auraient-elles l'occasion de se reparler et pourrait-elle demander pardon à Mia.

Elle se trouvait à trois pas du téléphone quand elle se rendit compte que la sonnerie s'était arrêtée. Elle hésita, une main sur son front. Mia avait-elle raccroché ? Avait-elle rêvé ?

Le bruit recommença. En fait, ce n'était pas le téléphone, mais l'interphone.

Elle soupira, persuadée qu'il s'agissait d'une visite tardive pour les traders de l'étage du dessus. Elle se pencha et appuya sur le bouton.

— Oui ?

— C'est la police.

Elle se figea. Le sommeil l'abandonna comme une brume marine se dissipant un jour ensoleillé.

— Nous souhaiterions parler à Mlle Katie Greene.

Son rythme cardiaque s'accéléra.

— C'est moi.

— Pouvons-nous monter ?

Elle déverrouilla la porte, songeant : Qu'est-ce qui s'est passé ? Elle alluma et cligna des yeux quand le vestibule s'éclaira. Baissant la tête, elle remarqua ses pieds nus, ses orteils laqués de rose, l'ourlet froissé de sa chemise de nuit en soie sur ses cuisses blanches. Une robe de chambre s'imposait, mais des pas lourds résonnaient déjà dans l'escalier.

Elle ouvrit et deux policiers en uniforme, une femme et un homme, entrèrent.

— Mademoiselle Katie Greene ? s'enquit la première.

Les cheveux blond grisonnant, les joues rouges, elle se tenait près de son collègue qui, assez jeune pour être son fils, fixait le sol.

— Oui.

— Vous êtes seule ?

Katie acquiesça.

— Êtes-vous la sœur de Mia Greene ?

Elle porta précipitamment ses mains à sa bouche.

— Oui…

— Nous sommes vraiment désolés, la police de Bali nous a informés…

Mon Dieu ! Oh, mon Dieu…

— … qu'on a retrouvé le corps de Mia Greene au pied d'une falaise à Umanuk. La police estime qu'elle est tombée.

— Non ! Non !

Elle se détourna d'eux, de la bile remonta dans sa gorge. Ce n'était pas vrai. Ça ne pouvait pas l'être.

— Mademoiselle Greene ?

Katie refusa de leur faire face. Son regard se posa sur un panneau accroché au mur. Au-dessus d'invitations, d'un calendrier, du prospectus d'un traiteur, il y avait une carte du monde. Une semaine avant le départ de Mia, Katie lui avait demandé d'y tracer son voyage. La requête avait fait sourire Mia, qui avait néanmoins accédé au besoin de précisions de sa sœur et dessiné un vague itinéraire commençant par la côte ouest des États-Unis et passant par l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Fidji, les Samoa, le Vietnam et le Cambodge – un été interminable à longer des littoraux. Katie avait suivi le périple en fonction des rares coups de fil de Mia. Désormais, la punaise argentée était fichée en Australie-Occidentale.

Les yeux rivés sur la carte, elle comprit que quelque chose clochait. Elle se tourna vers les policiers.

— Où l'a-t-on trouvée ?

— À Umanuk, répondit la femme. C'est au sud de Bali.

Cette île ne figurait pas dans l'itinéraire de Mia. C'était une erreur ! Elle eut envie de rire, de laisser le soulagement exploser dans sa poitrine.

— Mia n'est pas à Bali. Elle est en Australie !

Les deux policiers échangèrent un regard. La femme s'avança d'un pas. Elle avait des yeux bleu clair et n'était pas maquillée.

— Je crains que son passeport n'ait été visé lors de son arrivée à Bali, il y a quatre semaines, affirma-t-elle d'une voix douce mais empreinte d'une certitude qui glaça Katie. Voulez-vous vous asseoir, mademoiselle Greene ?

Mia ne pouvait pas être morte. Elle avait vingt-quatre ans. Sa petite sœur. C'était inconcevable. En bas, la citerne ronflait. Une télévision était allumée quelque part. Un noctambule chantait dans la rue. Chantait !

— Et Finn ? reprit-elle.

— Finn ?

— Finn Tyler. Ils voyageaient ensemble.

La policière ouvrit son calepin et le parcourut.

— Je crains que nous n'ayons aucune information sur lui. Je suis sûre que la police de Bali a été en contact avec lui…

— Je ne comprends rien, murmura Katie. Pouvez-vous… Je… je veux tout savoir. Dites-moi tout.

La policière précisa l'heure et le lieu où le corps de Mia avait été trouvé. Elle ajouta que les secours, arrivés sur place très rapidement, l'avaient déclarée morte aussitôt. Elle expliqua que la dépouille se trouvait à la morgue de Sanglah à Bali. Elle confirma qu'il y aurait une enquête approfondie, mais que pour l'instant la police de l'île estimait qu'il s'agissait d'un accident tragique.

Katie l'écoutait, complètement immobile.

— Voulez-vous que nous prévenions quelqu'un ?

Pensant aussitôt à sa mère, elle s'autorisa la consolation fugace d'imaginer qu'elle était dans ses bras et sentait son pull en cachemire lui effleurer la joue.

— Non, je vous remercie. Je souhaiterais rester seule, s'il vous plaît.

— Bien sûr. Un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères vous appellera demain pour vous tenir au courant des derniers éléments de l'enquête de la police balinaise. Par ailleurs, je voudrais vous revoir. On m'a chargée de m'occuper de vous et je suis à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.

Elle sortit de sa poche une carte qu'elle posa près du téléphone. Après avoir exprimé toutes leurs condoléances, les deux policiers partirent.

Ce fut à ce moment-là que ses jambes fléchirent et qu'elle s'écroula sur le parquet. Au lieu de fondre en larmes, elle remonta les genoux contre sa poitrine pour calmer les spasmes qui la secouaient. Pourquoi Mia était-elle à Bali ? Une île dont Katie ignorait tout. Un attentat s'était produit devant une boîte de nuit quelques années auparavant, quoi d'autre ? Il y avait sûrement des falaises, mais elle ne parvint à se représenter que celles, couvertes d'herbe, de Cornouailles où la petite Mia bondissait, ses cheveux sombres flottant derrière elle.

Comment sa sœur avait-elle pu tomber ? Se tenait-elle sur un surplomb dont la terre s'était effondrée ? Une rafale de vent lui avait-elle fait perdre l'équilibre ? L'affolement l'avait-il gagnée alors qu'elle était assise au bord ? Ce genre de chute semblait d'une inconséquence absurde, pourtant des gens périssaient ainsi. On lui avait fourni si peu de faits que rien n'avait de sens. Elle devait appeler quelqu'un. Ed. Bien sûr.

Katie ne réussit à composer le bon numéro qu'à la troisième tentative. Elle entendit le froissement d'une couette, un « Allô » marmonné, auquel succéda un silence tandis qu'il l'écoutait.

Quand il prit la parole, ce fut d'une voix calme.

— J'arrive.

Le trajet de l'appartement d'Ed, à Fulham, jusqu'au sien, situé à Putney, durait au moins dix minutes. Elle ne garda cependant aucun souvenir de ce laps de temps. Lorsque l'interphone bourdonna, Katie, qui n'avait pas bougé, grelottait. Elle se leva en vacillant, les cuisses zébrées de rouge par les lattes du parquet. Elle appuya sur le bouton pour laisser Ed pénétrer dans l'immeuble.

Sitôt que des pas montant quatre à quatre l'escalier retentirent, elle ouvrit la porte. Il s'avança et l'étreignit.

— Ma chérie ! Ma pauvre chérie !

Katie sanglota, le visage enfoui dans le veston d'Ed, la laine rêche grattant sa joue mouillée. Une odeur de déodorant se dégageait de lui ; venait-il de s'en asperger ?

— Tu es gelée, ne restons pas ici.

Il l'emmena dans le salon, où elle se jucha sur le bord du canapé en cuir crème. « On a l'impression de s'asseoir dans de la glace à la vanille », avait déclaré Mia le matin de sa livraison.

Ed enleva son veston. Il le drapa autour des épaules de Katie, dont il massa doucement le dos. Puis il se rendit dans la cuisine ; elle l'entendit ouvrir le placard de la chaudière pour allumer le chauffage, qui gargouilla en se mettant en marche. De l'eau coula, indiquant qu'il remplissait la bouilloire. Il y eut des bruits de tiroirs et le claquement de la porte du frigo.

Ed revint avec une tasse de thé, qu'elle n'eut pas la force de prendre.

— Katie, insista-t-il, s'accroupissant pour être à sa hauteur. Tu es sous le choc. Essaie de boire un peu, ça te fera du bien.

Il porta la tasse à ses lèvres et, docile, elle avala quelques gorgées. Le goût du lait sucré lui donna aussitôt la nausée. La main sur la bouche, elle le bouscula et se précipita dans la salle de bains. La veste glissa de ses épaules et tomba sur le sol.

Penchée sur le lavabo, elle eut des haut-le-cœur. De la salive mouilla la porcelaine blanche.

Ed se tenait derrière elle.

— Désolé…

Après s'être rincé les mains, Katie s'aspergea la figure.

— Chérie, poursuivit Ed en lui tendant une serviette bleue. Qu'est-il arrivé ?

Sans répondre, elle s'enfouit le visage dans le tissu-éponge. Ed lui reprit doucement la serviette. Il décrocha la robe de chambre pendue derrière la porte de la pièce et l'aida à enfiler les manches en coton. Il lui saisit les mains et les frictionna.

— Raconte-moi.

Elle lui répéta tout ce que les policiers lui avaient appris, d'une voix entrecoupée, sûre que si elle se regardait dans la glace elle se découvrirait livide, les yeux vitreux.

Ed posa exactement la question dont elle aurait souhaité connaître la réponse :

— Qu'est-ce que ta sœur faisait à Bali ?

— Je n'en sais rien.

— Tu as parlé à Finn ?

— Pas encore. Il faut que je l'appelle.

Elle composa le numéro d'une main tremblante. Le récepteur collé à son oreille, elle écouta la sonnerie.

— Il ne décroche pas.

— Et sa famille, tu connais le numéro ?

Katie le trouva dans son carnet d'adresses ; l'indicatif des Cornouailles réveilla un vague souvenir, qu'elle n'était pas prête à clarifier.

Finn était le dernier de quatre frères. Sue, sa mère, une femme harassée et cassante, répondit.

— Qui est à l'appareil ?

La jeune femme l'avait manifestement réveillée.

— Katie Greene.

— Qui ?

— Katie Greene, répéta-t-elle avant de se racler la gorge. La sœur de Mia.

— Mia ? répéta Sue, s'empressant d'ajouter : Finn ?

— Il y a eu un accident…

— Finn…

— Non, Mia.

S'interrompant, elle lança un regard à Ed, qui lui fit signe de continuer.

— Des policiers sont passés chez moi. Ils m'ont annoncé que Mia se trouvait à Bali… en haut d'une falaise. Elle est tombée. Elle est morte.

— Oh non…

Katie entendit réagir le père de Finn, un sexagénaire placide qui travaillait pour l'Office des forêts. Après une salve d'exclamations assourdies par une main posée sur le combiné, Sue revint au bout du fil.

— Finn est au courant ?

— Je suppose. Mais il ne décroche pas.

— Ça fait quelques semaines qu'il a perdu son portable. Il ne l'a pas encore remplacé. Nous correspondons par mail. J'ai son adresse, si tu veux…

— Qu'est-ce qu'ils faisaient à Bali ? la coupa Katie.

— Finn n'y était pas.

— C'est pourtant là qu'on a découvert Mia. Son passeport portait le tampon…

— Mia est allée à Bali sans Finn.

— Quoi ? fit Katie, serrant l'appareil plus fort.

— Ils se sont disputés. Désolée, je croyais que tu le savais.

— Quand ça ?

— Il y a plus d'un mois. Finn en a parlé à Jack, mon fils aîné. D'après ce que j'ai compris, il y a eu une brouille – à quel sujet ? Dieu seul le sait. Et Mia a changé son billet.

Les pensées tourbillonnèrent dans la tête de Katie. Mia et Finn étaient inséparables. Une image d'eux enfants remonta à sa mémoire : Finn coiffé d'une perruque d'algues luisantes, Mia pliée en deux. Rien ne pouvait être assez grave pour briser l'amitié indestructible qui les liait.

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