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Ezra, Abigail et Betty étaient arrivés a la rivière et l'onde claire semblait rafraichissante. Le courant était doux, charriant quelque feuilles tombées des arbres et diverses branches, mais l'eau pouvait se transformer en torrent tumultueux en quelques instant. La rivière était traitresse, mais son lit bordé de saules pleureurs était d'une douceur incomparable et les légères feuilles des arbres, pareil a du coton, qui tournoyaient allégrement sur les flots. Une petite avancée de terre et de rochers permettait de s'asseoir un peu au-dessus de l'eau. C'était l'endroit préféré d'Abigail et de Betty. La, elles pouvaient s'allonger tranquillement, le regard perdue dans les cieux, et laisser leurs mains onduler dans l'eau fraiche.
Afficher en entierDescendant de son lit, elle ouvrit grand les battants et huma intensément l’air automnal.
— Cathy, as-tu vu ce temps magnifique†? Quelle belle journée†!
Abigail passa la porte attenante à la chambre de
Betty et sauta sur le lit de sa cousine.
— Allez†! Lève-toi†! Tu ne veux pas aller courir dehors†? C’est notre journée de repos. Oncle Samuel nous laisse tranquilles aujourd’hui†! Nous avons toute la journée pour nous amuser†!
— J’aimerais mieux commencer mes journées de repos par dormir un peu. Pourquoi avons-nous besoin de nous lever si tôt†? C’est tellement inhumain.
— Mais pour profiter de la journée, évidemment†!
Allez, viens avec moi†! Allons prendre notre petit-déjeuner, ensuite nous irons jouer dehors†!†»
Et Abigail sortit précipitamment de la chambre de sa cousine, ses longs cheveux bruns et bouclés voletant sur ses gracieuses épaules à la peau blanche. Dévalant le grand escalier qui menait au rez-de-chaussée sans jeter un coup d’oeil aux portraits d’ancêtres qu’elle avait vus cent fois, elle entendit Betty se lever. Elle courut jusqu’à la cuisine d’où s’échappaient d’alléchantes odeurs et souhaita le bonjour à tous les domestiques qui s’y affairaient.
— Bonjour, miss Abigail. Avez-vous bien dormi†?
demanda la cuisinière, une grosse dame joufflue à l’air frais et rose.
— Oh oui, très bien, miss Salinger, comme un bébé.
Comme toujours d’ailleurs, ajouta la jeune fille, malicieuse. Qu’est-ce que cela sent bon†! Que nous préparez-vous†?
— Ttt†! C’est une surprise, miss, pour le souper. Et vous ne le saurez pas avant, ni ne goûterez à quoi que ce soit, dit-elle en donnant un coup de cuillère sur la main d’Abigail qui s’était approchée d’une grosse marmite et se préparait à y plonger un doigt. Filez prendre votre petit-déjeuner et courez vous amuser†!†»
Riant, Abigail obéit avec plaisir à miss Salinger. Quoi que la cuisinière prépare, ce sera un régal†!
Elle retrouva Betty attablée dans la salle à manger. La pièce avait quelque chose d’austère avec toutes ces grandes bibliothèques vitrées qui laissaient apparaître les tranches de livres anciens et précieux, ces icônes christiques et ces tapisseries guerrières. L’âtre en pierre de l’immense cheminée, noir de suie, faisait penser à
une bouche dévorante et les tapis qui recouvraient le
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