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On m’a parlé d’un gonze qui se nourrit de lupins pour pouvoir se procurer des traités de philosophie, nasilla Gerbecourt. Raoul Pérot abandonna son douillet appartement de la rue de Fleurus pour un logement sous les toits rue de Nevers. Obscure et glaciale, cette cambuse, située non loin du Pont-Neuf, permettait d’entreposer une quantité appréciable de bouquins.
Afficher en entierChavagnac et Gerbecourt, ses loyaux subalternes, furent désolés d’apprendre que le patron les délaissait pour sombrer dans la précarité. En guise de cadeau d’adieu, ils lui offrirent une tortue, avatar de feu Nanette, jadis tant chérie.
Afficher en entierRaoul Pérot n’avait pas fermé l’œil. Pourtant sa décision ne relevait nullement d’une toquade, elle marquait le terme d’une réflexion qui l’avait taraudé tout l’automne. Maintenant que l’aurore d’un avenir radieux se hasardait timidement à égayer son piteux logis, la crainte s’intensifiait. Avait-il eu tort de lâcher la proie pour l’ombre
Afficher en entierIl sortit de l’appartement sur la pointe des pieds, en souhaitant que ses rejetons accordent un court répit à leur mère. De toute façon, Euphrosine arriverait sur le pont à neuf heures pétantes, et, quand ce capitaine au long cours maniait le gouvernail, Joseph savait que le bateau mouillerait à bon port
Afficher en entierMais comment en vouloir à Euphrosine ? Sous sa physionomie bourrue, elle était si fière de son flandrin de fiston, l’émule de Monsieur Lecoq. Elle se dévouait corps et âme à sa progéniture, en priorité à Arthur, le dernier venu, un sacré gaillard de sept mois, doté d’un tempérament rebelle
Afficher en entierEn dépit de l’attachement qui le liait à ses femmes, un désir d’échappée le titillait. Fuir une journée le giron familial justifiait le plaisir de le retrouver. Être seul, régler ses comptes avec lui-même, tutoyer le Victor Legris tapi sous l’époux et le père. Respirer. Réfléchir
Afficher en entierFace à un tel brio, il éprouva le besoin de se rassurer quant à son talent personnel. Il gagna la remise louée à M. Baudoin l’année précédente. Aménagée en laboratoire photographique, c’était désormais son domaine privé. Il usa une dizaine d’allumettes afin de dégripper le cadenas qui en interdisait l’accès. Il faisait froid à l’intérieur.
Afficher en entier— Bien malin qui découvrira ton identité, mon cher ! Seul le matou pourrait la divulguer, mais le hic, c’est que le matou se contente de miauler, hein, Grippeminaud ? Satisfait de cette allusion à sa personne, le chat s’étira et se lova sur les genoux de son maître. Celui-ci lissa la page chapardée et relut le texte à mi-voix
Afficher en entierAmadeus avait profité d’un instant d’inattention de Larcher pour arracher subrepticement un des feuillets du recueil et le froisser en boule dans sa poche. Il eût été relativement facile de subtiliser l’ouvrage, mais Larcher l’avait récupéré et serré dans un tiroir. — À vous de jouer, monsieur Amadeus
Afficher en entierIl entendit mugir une des vaches logeant dans l’étable accolée à la maison. Lorsqu’il était venu résider dans ce quartier deux ans plus tôt, après de nombreuses pérégrinations en Europe, c’était l’aspect champêtre et désolé des environs qui l’avaient séduit. Là, il était en sécurité, idem ses dossiers de valeur
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