Les Spectres de la terre brisée

J'ai été complètement happé par ce livre.

On se prend d'affection pour le personnage principal embarqué malgré lui dans une histoire sanglante qui mettra ses valeurs à rude épreuve.

La violence et la cruauté sont exprimés sans détour ce qui vient renforcer le coté sombre de ce livre.

Il y a des degrés dans l'horreur, enfin je crois qu'on peut dire ça comme ça, et il y a aussi des catégories dans l'horreur, l'horreur psychologique, l'horreur métaphysique, l'horreur des choix à faire, l'horreur de l'arbitraire, l'horreur du gore, de la violence et de l'épouvante, l'horreur du vide et de l'absence. On peut dire ici qu'elle est déclinée à tous les niveaux.

Prenez le western le plus viscéral que vous ayez jamais lu et combinez-le avec le roman le plus horrible et le plus brutal que vous ayez lu. C'est le niveau de destruction que vous découvrirez entre les pages de ce livre.

Indispensable.

Remarquable. Mais âme sensible s s'abstenir...pas de concetion, de politiquement correct...Vous embarquez ou pas..

Ce livre est une découverte car je ne connaissais pas du tout l'auteur et le western n'est pas ma tasse de thé.

Nous avons là une équipe plutôt hétéroclite composée d’un tueur impassible et sans merci, d’un indien aussi discret qu’adroit, d’un esclave affranchi maniant aussi bien la casserole que le scalpel ou le fusil, d’un jeune alcoolique, d’un rancher pas encore blanchi sous le harnais, d’un vieil homme assoiffé de vengeance et d’un gentleman désargenté.

Cette drôle de bande va avoir du fil à retordre face à un gang de professionnels qui n'entendent pas se laisser marcher sur les pieds.

Cette histoire de vengeance est menée à un rythme soutenu, avec une violence impitoyable, avec des scènes de fusillades, d'explosion.

Le scénario de ce roman est d'une grande simplicité, l'écriture présente un aspect visuel assez remarquable avec entre autres des scènes d'action particulièrement sanglantes, voire carrément gores pour certaines.

L'auteur présente des personnages aux profils intéressants même s'ils ne sont pas ultra développés, mais cela m'a paru suffisant pour les cerner et s'attacher à certains.

Ce western baigne continuellement dans une ambiance d'une apreté et d'une violence sans concession, il m'a fait penser aux films de Sergio Leone avec sa réalisation d'anthologie et ses scènes inoubliables faisant partie du panthéon du cinéma mondial.

L'œuvre est réussie et franchement efficace, et de cet auteur je vais suivre de près les futures réalisations.

1902, Mexique, un western à nul autre pareil, dont on ne sait dire si c’est de mieux en mieux ou de pire en pire et peu importe parce que l’essentiel c’est bien de vivre une immersion totale dans l’univers ultra violent de l’auteur. Un scénario simple et très efficace. Les Plugford père et fils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour venir au secours de leurs deux sœurs/filles, entraînant avec eux un tueur sans scrupule, un indien habile, un cuistot fidèle et un jeune dandy sensé être la clé pour infiltrer les pourritures qui tiennent un bordel dans des catacombes. Tous les personnages sont flamboyants, qu’on s’attache à eux où qu’on les abhorre, on fini par comprendre leur force et leur faiblesse. On ne peut une fois de plus qu’imaginer ce qu’un Quentin Tarantino pourrait faire avec un tel scénario. J’ai apprécié ma lecture même si j’y ai trouvé de nombreuses extravagances et aussi une certaine folie. Il faut dire que dès les premières lignes l’auteur choisi de débuter l’histoire par une femme qui s’éveille avec un bébé tortue mort dans son vagin, on se dit que ça doit avoir un sens, je ne suis pas contre des faits horribles mais c’était purement gratuit, je n’ai pas trouvé de signification à postériori. La mise en place de l’histoire était passionnante avec juste ce qu’il faut de tension, la suite beaucoup moins. Plus on avance dans le récit, plus l’apocalypse se déchaîne et on ne sait pas très bien qui pourra survivre. L’écriture a les accents de l’époque, les traductions anglais /espagnol m’ont souvent fait sourire. La narration passe d’un personnage à l’autre avec ce côté omniscient qui laisse place à une belle lueur de clairvoyance. Les descriptions sont fortes et laissent une trace sur la rétine. L’auteur aura su nous réserver des surprises et des destins hors du commun pour ses personnages. Je ne sais pas si on peut se remettre d’une telle férocité et d’une barbarie qui inversent les rôles et fait presque passer les méchants pour des gentils. Mais lire le livre jusqu’au bout apporte une certaine satisfaction. Bonne lecture.

http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/01/06/38744211.html

Si vous cherchez un western tranquille et gentillet, évitez absolument ce dernier titre sorti des écuries prolifiques de Gallmeister car vous risqueriez la crise cardiaque tant la violence est omniprésente et sans concession aucune.

"Une assemblée de chacals" était déjà brut de décoffrage, mais malgré tout, j’ai trouvé ce roman plus brutal et il n’y avait pas un goût de betteraves ou de pommes pour adoucir ce tord-boyaux bourré de poudre de revolvers et de dynamite.

On pourrait lui reprocher le fait de ne pas donner des masses d’indications sur ses personnages principaux, cette troupe d’hommes hétéroclites. Ils seront esquissés au plus près, détaillé à la serpe et vous n’en saurez pas des masses sur le dandy Nathaniel Stromler qui accompagnera la famille Plugford (John Lawrence, le père et ses deux fils : Stevie l’alcoolo et Brent le rancher), un Noir affranchi, un Indien et un tireur d’élite aussi sombre que la nuit.

Pourtant, malgré le peu de détails que l’on aura sur les différents personnages, la plume de l’auteur arrivera tout de même à leur donner de la consistance, de la présence, comme si nous avions chevauché avec eux, partageant la même quête pour retrouver les deux filles enlevées.

Ce que j’ai aimé, chez l’auteur, c’est que les femmes ne sont pas des faibles créatures et les deux sœurs Plugford nous le démontreront à plusieurs reprises, même s’il faudra attendre plus longtemps pour Yvette.

Par contre, on a l’impression, lorsqu’on lit les chapitres, que tout est agencé à la manière d’un film, rendant la lecture très visuelle. Tout est prétexte à faire des scènes d’action violentes et aucune torture ou autre saloperie ne nous sera épargnée. Ici, tout le monde est noir dans son âme et la fin justifie tous les moyens.

Si les 100 premières pages m’avaient parues un peu longues, les 300 suivantes sont passées telle l’express de 23h brûlant tous les signaux, faisant ronfler la chaudière au risque de la faire exploser.

Petit bémol : à force de faire des scènes d’action et d’avoir un rythme fou, le fond est sacrifié sur l’autel de la forme. La profondeur des actions de vengeance est inexistante et les dialogues sont très typés westerns violents. Quant à l’humour, il est aussi noir qu’un café serré fabriqué au pétrole brut.

Ce qui donne, finalement, l’impression que le chien se mord la queue et qu’a force de s’amuser dans l’écriture de son western sombre, l’auteur a oublié de nous monter une véritable intrigue. L’action c’est bien, mais un scénario, c’est mieux.

Attention, je ne dis pas que ce roman a une intrigue sur ticket de métro, mais on a un sentiment de vacuité, un sentiment de manque, un vide. Nom de Zeus, il ne manquait pourtant pas grand-chose pour en faire un excellent roman comme l’assemblée de chacals, sans pour autant perdre de vue le côté violent des personnages et de leur expédition vengeresse.

Malgré ce petit bémol, ce fut une lecture jouissive de par son côté très visuel des scènes d’action.