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PROLOGUE
Coup de fil de la brousse no 28
MORTY : Quoi de neuf, Izzele ?
MOI : Si je te le disais, tu ne me croirais pas.
MORTY : Depuis quand ça te gêne ?
MOI : Je ne saurais pas par où commencer.
MORTY : C’est vrai. Tu as une drôle de façon de raconter les histoires. Tu commences toujours par le milieu.
MOI : Voilà une tête de chapitre : Rae a commis une infraction majeure. Elle va peut-être devoir aller en centre de redressement pour mineurs.
MORTY : Ça, c’est une nouvelle. Qu’est-ce qu’elle a fait ?
MOI : Une chose très grave.
MORTY : Les infractions majeures le sont en général. Tu n’as pas envie d’en parler ?
MOI : Je ne me sens pas encore prête. On change de sujet.
MORTY : D’accord. Où en est ton enquête sur Harkey ?
MOI : Nulle part.
MORTY : Ton frère voit toujours la pute ?
MOI : Je te l’ai déjà dit : ce n’est pas une pute.
MORTY : Pardon. J’ai dû confondre. Pas la peine que je te demande des nouvelles de ton copain irlandais, je suppose.
MOI : Supposition correcte. Abstiens-toi.
MORTY : Justement. Qu’est-ce que je viens de dire ?
MOI : Tu n’as rien de neuf à me raconter, Morty ?
MORTY : Ah, c’est vrai. Je ne te l’ai pas encore annoncé. On revient à San Fran.
MOI : On dit San Francisco, pas San Fran.
MORTY : Pourquoi ? La vie est courte. On n’a pas de temps à perdre avec des syllabes en trop.
MOI : Tu parles comme un touriste.
MORTY : Tu es de mauvais poil aujourd’hui.
MOI : Tu n’as aucune idée de ce que j’ai vécu ces derniers jours.
Afficher en entierAlors imaginez-moi dans les heures précédant l'aube, au milieu des bois, au milieu de la vallée de la Russian River, au milieu de nulle part, à partager une tente avec ma toute jeune sœur, Rae, qui avait passé les deux jours précédents à essayer de trouver un réseau pour son portable, à se plaindre des moustiques ou à "dormir", ce qui signifiait poursuivre d'interminable conversations à propos de ... ma foi, honnêtement, je serait incapable de vous le dire. J'ai saisi des phrases du style :" on m'a fait jurer le secret", " Jamais de la vie", et : " Tu trouveras le trésor au fond de la gorge." J'aurais peut-être pu dormir malgré ses babillages si elle n'avait été du style à donner des coups de pieds et à s'agiter pendant la nuit. Alors, une fois encore, j'étais en manque de sommeil, coincée avec ma famille à attendre que le cauchemar se termine. Ma vie, en deux mots.
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