Extraits

De nos jours, beaucoup d'hommes ont recours aux insultes anonymes. Ils sont frustrés dans la vie, ils se sentent impuissants, ils n'ont jamais appris à mesurer la valeur de ce qu'ils possèdent et ce qu'ils peuvent attendre de l'existence. Alors ils s'en prennent aux autres dès que c'est possible. L'anonymat d'Internet est leur refuge.

Brandon se délectait de voir James Blake lutter pour ne pas perdre la face. Cet abruti avait cru qu'on voulait lui proposer un poste tellement hors de sa portée que c'en était risible. Blake n'avait jamais enquêté sur le moindre homicide, alors ne parlons pas d'une BEP. La capacité des gens à s'illusionner sur leur propre compte ne cessait d'amuser Brandon.

Maintenant qu'elle se trouvait à l'intérieur, elle commençait à comprendre le pouvoir insidieux de ce genre de cellule. C'était oppressant, on ne pouvait pas le nier. Personne n'atterrissait ici par accident. C'était le message qu'on cherchait à transmettre et cet environnement était conçu pour alimenter le dégoût de soi-même.

Tony Hill resta bouche bée. Mais la sensation bizarre continua. Les trois autres personnes présentes à table sourirent en voyant sa réaction.

Le commissaire en chef James Blake n'était pas d'une nature patiente. Au fil des années, tandis qu'il gravissait les échelons jusqu'au sommet de la hiérarchie, il s'était forcé à cultiver l'apparence de la patience.

Carol Jordan fit tourner un fond de porto dans son verre, nourrissant des pensées de meurtre presque mélancoliques. Elle espérait qu'elle donnait simplement l'impression de jouer avec. En réalité, elle tenait le verre si fermement qu'elle craignait de le briser. Son voisin de droite, qui en apparence n'avait rien d'une tête à claques, se pencha en avant pour appuyer ses propos.

Il savait observer. Ses professeurs, et plus tard ses employeurs, avaient toujours remarqué l'attention qu'il portait aux détails. Il ne se lançait jamais dans un projet sans en avoir au préalable mesuré les risques et les possibilités. La première fois qu'il avait tué, ça l'avait secoué mais il n'en avait pas moins suivi son plan à la lettre. Plus tard, il avait compris que cet acte avait été pour lui le début d'une nouvelle mission. Une mission qui occupait maintenant une place centrale dans sa vie.

Stacey avait changé. L'amour lui faisait peu à peu délaisser cette froideur et cette distance qui l'avaient caractérisée. Bientôt, elle serait comme les Cyclones de Battlestar Galactica, on ne pourrait plus la différencier des humains.

La meilleure façon de suivre quelqu'un, c'était de le devancer. La première fois qu'il avait lu ça, il s'était dit que ça n'avait aucun sens. Puis il avait continué de lire et compris ce que ça signifiait. Il s'agissait de deviner où votre cible se rendait et de s'y trouver avant elle. Se fondre dans le décor afin qu'elle ne vous remarque pas. Après quoi, vous pouviez la surveiller sans même avoir besoin de vous immiscer dans sa vie. Vu que vous y étiez déjà.

Le week-end, c'était idéal. Il ne travaillait pas, si bien qu'il était plus facile pour lui de surveiller les femmes qui l'intéressaient. La plupart du temps, elles ne travaillaient pas non plus ces jours-là, ce qui lui permettait d'observer leurs habitudes et de réfléchir au meilleur moyen de les tuer.