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Extrait ajouté par phenissia 2018-11-26T17:19:55+01:00

"Le purificateur d’air ronflait. Bientôt, l’air de cette maison de banlieue serait à nouveau frais, empli d’oxygène, et la fragrance sucrée de la menthe submergerait les commodités. L’accouchement de Lysa ne devait plus tarder. Son ventre se montrait rond, distendu par le bébé de trois kilos qui dormait paisiblement à l’intérieur.

Lysa jeta le café dans l’évier sans en boire une goutte. Elle devait éviter ce genre d’excitant pour le bébé, d’autant plus que Nash avait tendance à en préparer un carabiné. En attendant son excellent jus de goyave, elle s’était donc rassise à la table de la cuisine face à l’hologramme de la télévision, résignée à préparer ses tartines de céréales. Toutefois, elle faisait preuve d’une étonnante méticulosité pour les recouvrir d’une couche de confiture de fraises placée sous un lit de chantilly onctueuse et allégée.

« Canal 23. »

Son feuilleton favori de la matinée s’apprêtait à débuter. La dernière page de publicité fut subitement coupée en plein élan.

« Nos interrompons nos programmes pour un flash spécial qui pourrait bien être le dernier de la chaîne. L’heure est grave. L’Europe entière est actuellement prise d’assaut par le ciel. Des engins nucléaires sont lâchés sur les plus grandes villes du continent. Notre gouvernement tente une contre-attaque. Il semble cependant qu’il soit déjà trop tard pour cela. Ce conflit qui avait débuté entre quelques pays paraissait mineur, mais la guerre s’est étendue à l’ensemble de la planète en seulement quelques semaines. Même les pays qui ne souhaitaient pas participer à cette guerre insensée sont actuellement la cible des bombardements. »

Lysa était choquée, terrifiée par ce qu’elle entendait. Papillon aux ailes arrachées, elle avait l’impression de ne plus avoir la force de bouger. Toutes ses pensées étaient destinées à son grand amour. Elle regrettait son absence pour ce maudit jus de fruit, ce caprice idiot de femme enceinte. Elle espérait qu’il fût déjà sur le chemin du retour lorsqu’elle se remémora une conversation qu’elle avait eue avec lui à de multiples reprises.

« Notre abri n’est pas qu’un dépotoir pour nos appareils cassés, nos vieux meubles ou les vêtements que tu trouves passés de mode, disait-il souvent. On ne sait jamais… On ne peut prédire le futur.

— Oui, c’est bon, je sais. Je le nettoierai ce week-end. »

Mais elle ne l’avait pas débarrassé de ces objets inutiles ; c’était Nash qui s’en était chargé. Prévoyant qu’il était, il y stockait des boîtes de conserve, un matelas, des couvertures, et un vieux poste de télévision à cristaux liquides reposait également sur un meuble en bois. Quant à l’eau, elle ne risquait pas de manquer grâce à la présence de la cuve de recyclage.

Le cœur de Lysa martelait sa poitrine. Elle se leva d’un air résolu et se dirigea en toute hâte vers l’escalier qui menait au sous-sol, vers cet abri qui lui apparaissait enfin à sa juste valeur : salvateur. Elle désactiva le verrouillage de la porte blindée qui ne tarda pas à se refermer derrière elle dans un bruit sourd. La vie ne lui avait jamais semblé si fragile.

Nash voyait les mêmes images. Il se tenait face à un des écrans holographiques installés sur un panneau d’une rue de son quartier qui, d’ordinaire, diffusait des publicités à présent interrompues. Clash. La sirène d’alarme de la ville émit un cri strident, annonçant un danger probable et imminent. Cette rue était désormais en proie à un terrible vent de panique, le chaos à l’état pur. Les gens couraient dans tous les sens, cherchant à rejoindre leur foyer au plus vite. D’autres saccageaient les devantures avec une force démentielle. En canon, les vitres renforcées cédaient à ces assauts déraisonnés. Lui, l’ex-flic, était pétrifié. L’apocalypse se produisait devant ses yeux. Il savait que la folie humaine n’avait pas de limite et qu’elle conduirait tôt ou tard à leur perte à tous, mais il avait cru ne pas voir ce jour de son vivant. Il recouvra rapidement ses esprits et reprit la direction de sa maison à toute vitesse. Le jus de goyave n’avait plus aucune importance.

Lysa avait mis en marche l’ancienne télévision de l’abri. Recroquevillée en position fœtale, elle suivait le destin du monde avec une angoisse extrême. Ses yeux moutonnaient quand, soudain, elle crut entendre un bruit au rez-de-chaussée. Une porte qui s’ouvrait, des bruits de pas, son nom même… Elle se releva d’un trait, à la fois submergée d’appréhension et d’une ombre de joie croissante. Elle ouvrit la porte blindée du bunker et s’élança dans le salon.

« Nash ! C’est toi ?!

— Bien sûr que c’est moi », répondit-il d’une voix calme.

Elle le vit apparaître en souriant d’un air décontracté comme si rien ne se passait, comme si le long fleuve de la vie demeurait serein. Son expression la déstabilisa une seconde avant de la rassurer d’une manière totale, faisant parcourir d’agréables frissons sur tout son corps. Seul Nash réussissait à lui procurer ce genre de sensations, d’apaisement quasi immédiat.

« Qui d’autre ça pourrait être ? poursuivit-il sur son habituel ton badin. Ah, si… un soldat ennemi qui s’immiscerait en douce chez nous pour abuser de toi.

— Ça n’a rien de drôle.

— Je sais. Pardon. Je disais ça plus pour m’exorciser de cette vision que par plaisanterie douteuse.

— Alors tu sais ce que je ressens lorsque tu es loin de moi.

— Loin ? N’exagère pas, j’étais toujours dans le quartier.

— Oui, mais tu n’étais pas à l’abri.

— C’est vrai. Disons que j’ai eu de la chance.

— Promets-moi de ne plus jamais me quitter, de ne plus sortir de cette maison sans moi.

— Pour toujours ?

— Tant que la guerre ne sera pas terminée.

— Elle ne fait que commencer. Elle pourrait durer des années, et il faudra bien que je sorte chercher de quoi manger.

— Dans ce cas, je viendrai avec toi. Je préfère mourir avec toi plutôt que de vivre, non, survivre sans toi. Et l’idée d’avoir à élever notre fils seule m’est tout bonnement impensable.

— Ne t’inquiète pas, je n’ai pas prévu de mourir avant mes quatre-vingts ans.

— On finira vieux, gâteux, mais heureux. »

Nash l’enlaça et ajouta d’une voix vaporeuse : « Quand la guerre sera finie, nous partirons vivre sur une île paradisiaque, un coin de nature encore préservée et inhabitée.

— J’aimerais déjà y être.

— Moi, j’y suis déjà. »

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