Les Tambours du dieu noir

Quelle lecture fascinante ! J'ai adoré découvrir la plume de P Djèli Clark à travers les deux nouvelles présentées ensembles par l'Atalante.

Je suppose que les deux textes font partis d'un même univers dans deux endroits différents du monde, mais sans certitude.

En tout cas, malgré leurs différence et le contexte complètement différent, j'ai autant aimé l'un que l'autre. Le premier nous emmène à la Nouvelle Orléans, dans une version très différente de celle que nous connaissons. Entourée de murs immenses pour se protéger des "tempêtes noires", parcourue par des automates et des dirigeables, la magie et la technologie sont au détour de chaque rue.

Nous suivons une jeune fille des rues, La Vrille, qui cherche à partir pour explorer le monde. Pour atteindre son but, elle va vendre des informations entendues par hasard, et se retrouver impliquée dans une vaste machination mettant en danger la ville entière.

L'enquête est menée tambour battant (haha) et les personnages sont ultra attachants, avec de fortes personnalités. La résolution est peut être un peu rapide, mais le format du texte y joue beaucoup... avec un texte de moins de 100 pages, on ne peut pas non espérer de miracles

Le deuxième texte, encore plus court, change complètement d'ambiance : après l'humidité de la Nouvelle Orléans, place à la chaleur sèche de l'Egypte et du Caire. C'est une nouvelle enquête, cette fois menée par une agent du ministère suite à la mort d'un djinn Marid.

En quelques pages, toute une galerie de personnages de la mythologie égyptienne (ou pas) sont présentés; sans que le lecteur soit perdu pour autant. Beaucoup d'éléments de l'univers sont à peine évoqués, esquissés, mais ils concourent à l'impression de profondeur et de complexité du World building.

Avec quelques traits également, Fatma devient rapidement une personnage singulier, que j'ai beaucoup aimé suivre.

La résolution est rapide ici aussi, avec les dernières scènes et leurs implications sur quelques pages. Ca ne m'a pas gênée ; une fois de plus, c'est parfaitement normal avec la taille du texte.

Je suis impressionnée par tout ce qui est transmis par l'auteur avec ces textes. L'univers est foisonnant, remplir de vie et j'ai très envie de plonger plus en détails dedans.

Mention spéciale pour la manière dont P Djéli Clark arrive à rendre l'accent haïtien dans les dialogue du premier texte. Chapeau bas également au traducteur ; l'exercice a du être particulièrement ardu. Et pourtant le lecteur parvient à comprendre parfaitement ce qui est dit entre les personnages. J'ai même "entendu" le rythme donné aux phrases... ce qui est juste génial.

Il ne m'aura manqué qu'un peu d'émotion en plus pour avoir un vrai coup de cœur pour Les Tambours du dieu noir. Un superbe lecture !

Deux nouvelles aux multiples influences entre fantasy africaine fantasy urbaine et steampunk avec l'ombre d'American gods omniprésente mais aussi le Paris des merveilles par exemple.

Et bien ce mélange d'inspirations nous propose une œuvre assez originale en fin de compte.

Ajouter une pédagogie intéressante notamment sur la colonisation et les peuplades du nord ouest de l'Afrique et vous obtenez un auteur à suivre.

Je découvre P. Djélí Clark avec ce recueil de deux novellas, « Les tambours du dieu noir » et « L’étrange affaire du djinn du Caire » et c’est une excellente découverte (d’ailleurs, tous ses autres ouvrages traduits ont fini dans ma PAL et ma liste d’envie avant même d’avoir terminé de lire la première novella ^^).

LES TAMBOURS DU DIEU NOIR

Dans une Nouvelle-Orléans uchronique bercée par la danse des dirigeables, LaVrille, une gamine des rues possédée par une déesse africaine, découvre un complot mettant en scène un artefact divin.

L’ÉTRANGE AFFAIRE DU DJINN DU CAIRE

Quarante ans après l’irruption de créatures surnaturelles en Égypte, Fatma, agente spéciale du ministère égyptien de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, enquête sur la mort d’un djinn.

Les deux récits ont en commun d’avoir une héroïne forte et au caractère bien trempé, un beau mélange de steampunk uchronique et de mythologie africaine et égyptienne, ainsi que la thématique d’un peuple émancipé de son oppresseur (la Nouvelle-Orléans étant la seule ville où les afro-américains sont libres dans les Tambours et le Caire est débarrassé du joug britannique dans le Djinn...).

Une belle écriture, à la fois fluide et travaillée, des univers vivants et dépaysants sans qu’on s’y sente perdu, deux héroïnes attachantes, un fond de réflexion… Le seul défaut que j’ai trouvé à ces histoires, c’est leur format. C’est trop court ! J’aurais aimé lire la suite des aventures de LaVrille par exemple, qui semblent ne faire que commencer.

J’ai préféré les Tambours du dieu noir, mais je suis d’avance ravie de voir comment l’auteur a développé le monde des djinns dans ses autres livres.

Petite mention aux remerciements de P. Djélí Clark à la fin et qui foutent bien les boules. Je cite :

« Merci également aux agents du département de police de La Nouvelle-Orléans, qui m'ont plaqué au sol dans un hôtel chic du Quartier français en me braquant un pistolet chargé sur la nuque, en raison d'une "erreur d'identité" - en un sens, vous aussi, vous m'avez fait découvrir la ville. »

Une lecture sympathique, mais loin de l’engouement qu’on m’avait vendu.

Le problème avec les nouvelles, c’est que c’est un format très court, trop court pour que je m’attache aux personnes ou au cadre de l’histoire.

En revanche, j’ai beaucoup apprécié le contexte mythologique des deux nouvelles.

Dans les Tambours du dieu noir, on découvre une petite partie des mythes africains que je ne connaissais pas du tout. Si le créole a été un véritable challenge, j’ai apprécié d’en apprendre plus sur Oya et Oshun. La mythologie égyptienne, en revanche, je la connais un peu mieux, et c’est toujours un plaisir. Par contre, ça manquait parfois de notes de bas de page. Je ne connaissais pas tous les mots utilisés, et j’ai parfois dû m’interrompre pour chercher leur signification.

J’ai préféré L’Etrange Affaire du djinn du Caire, bien qu’elle soit plus courte. J’étais plus intéressée par l’enquête, et si les deux uchronies sont bien gérées, je trouve celle d’Egypte plus exotique, plus attrayante.

En bref, c’était une découverte/redécouverte intéressante des mythologies égyptienne et africaines, mais je suis restée sur ma faim, c’était trop court pour moi.

La Vrille est une jeune orpheline des rues, son rêve, voyager à bord d'un dirigeable et découvrir le monde. Quoi de mieux qu'un petit chantage à l'une de ces capitaines lorsqu'elle tombe sur une conversation secrète à propos d'une arme mortelle qui concerne les dieux eux-mêmes, surtout lorsque l'on héberge au fond de soi, la puissante déesse Oya.

La seconde Nouvelle est la résolution du meurtre d'un Djinn retrouvé exsangue et entouré de sigils. Là encore la fin de ces villes et peut-être le monde, est proche.

Les personnages principaux sont des femmes et l'auteur leur donne la part belle. Toutes ont une personnalité marquée avec une forte indépendance que ce soit de caractère ou de ce qu'elles font de leurs vies.

Si les intrigues sont sympas ce n'est pas ce que je retiens en premier. C'est plutôt le décor. Si on survole Le Caire on s'imprègne de la Nouvelle-Orléans avec ses ruelles, ses couleurs, le début du Mardi Gras et un accent plus ou moins marqué dans les dialogues.

Pour les amoureux du Steampunk les machines sont bien présentes et rajoute cette petite touche plaisante.

Une belle lecture avec des héroïnes comme je les aime.

Après avoir lu "Le mystère du tramway hanté" je me suis lancé dans ces deux nouvelles "Les Tambours du dieu noir" et "L'Etrange Affaire du djinn du Caire". J'étais sûre d'aimer la deuxième et j'ai été agréablement surprise par "Les Tambours du dieu noir"! Cet auteur a été une véritable découverte.

Les deux nouvelles sont vraiment très rafraichissantes d'originalité, les personnages sont très vite attachants et l'intrigue est passionnante. Intéressant de voir ce qui peut se faire lorsqu'on sort des mythes classiques européens et américains.

J'ai hâte de lire d'autres ouvrages de l'auteur.

J'ai découvert cet auteur avec ce recueil de 2 nouvelles, et j'avoue que j'ai vraiment énormément apprécié. On se retrouve dans un monde à l'ambiance steampunk, qui s'appuie sur des comptes d'Afrique pour construire l'ambiance et c'est vraiment très très cool ! Quand on pense aux innombrables livres qui exploitent les mythologiques grecques, romaines et même égyptiennes, et qui laissent les cultures de tous les autres continents totalement dans l'ombre, ce livre fait beaucoup de bien !

J'ai préféré la première nouvelle, qui se passe à la Nouvelle Orléans, mais la 2e qui se passe au Caire est aussi très très bien, j'ai beaucoup aimé la réinterprétation des Anges. Et les personnages sont vraiment chouette !

J'en ressors avec une grande envie de lire plus de livre de cette personne.

Deux très beaux textes, plutôt du genre fantasy urbaine mâtinée d'une belle couche d'uchronie (si, une fois encore, il est nécessaire de catégoriser les genres). Deux textes pas forcément novateurs en soi, pas toujours abordant des sujets qui n'auraient pas déjà été vus ailleurs, mais deux textes généreux, pleins et entiers, parfois touchants, bourrés d'actions et d'interactions à leur manière.

Le premier, d'ailleurs, qui donne son nom au livre que voici, a dû être une gageure toute singulière pour sa traductrice, Mathilde Montier, dont il faut absolument saluer le travail - nécessaire et saisissant - puisqu'ici les mots sont tordus, le vocabulaire est un mélange de termes historiques et de prononciation orale, les trouvailles stylistiques abondes et, plutôt que de noyer le texte sous les références difficiles et inconnues, aident au contraire à donner une couleur particulière au texte, vraiment bienvenue. Surtout que, précisons-le, ces mots transformés ne semblent jamais gratuits, au contraire, ils dessinent entre les lignes une Histoire du passé qui donne de l'épaisseur à l'histoire du texte.

Merci aux Éditions de l'Atalante, encore une belle découverte.