Extraits

Gray entra dans le bureau, incita Simon à se lever et l'enlaça.

— Ils sont en chemin. Nous trouverons une réponse.

— Je sais.

Gray lui releva le menton et lui sourit.

— J'adore quand tu dis ça tout en pensant : « Bien sûr que non ».

— Peuh. Ce n'est pas ce que je pensais. Pas exactement.

— Ouais, ouais. Bien sûr. Tu oublies que je lis en toi comme dans un livre ouvert.

— Ah oui ? Et qu'est-ce que je raconte, là ?

Gray agita les sourcils.

— Que si je ne t'embrasse pas, tu pourrais en mourir.

— Oui, exactement, gloussa Simon.

Gray lui prit le visage entre les mains et l'attira plus près.

— Qu'il ne soit pas dit que le manque de baisers t'aura tué.

LA FAIM le rongeait, une masse grondante qui arrachait son humanité ; il n’était plus que l’ombre de sa personnalité contrôlée. Dévorante. Insatiable. Chaque battement de cœur éveillait en lui une pulsation de désir qui changeait ses doigts en griffes douloureuses. Elle le démangeait, lui donnait envie de se déchirer les bras. Tout pour avoir le sang qu’il lui fallait.

Les basses sourdes de la musique ne faisaient qu’augmenter son besoin. Chaque battement de cœur, plus fort et plus rapide. Des corps au sang chaud pulsaient sur la piste d’une boîte de nuit locale, le pouls affolé et les muscles tendus. Tout ce qu’il avait à faire, c’était d’en attirer un sur le parking sombre et sa soif de sang serait calmée une nuit de plus.

Avec un regard affamé à la horde humaine, il cibla son nouveau repas. Le regard flou de l’homme indiquait qu’il avait un peu trop bu. Décision prise, il ricana en silence lorsque sa proie trébucha contre d’autres danseurs et éclata de rire devant sa maladresse. Les gens saouls étaient tellement plus faciles à manipuler. Il se faufila près de lui. Comme il s’y attendait, l’homme l’attira contre son corps en sueur et le pelota, perdu dans un brouillard alcoolisé