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Ben se rapprocha, s'appuya sur le comptoir, d'où il observa Crawford filer avec plaisir.
- Le textile est différent de celui du bonnet, dit Ben d'une voix hésitante.
Crawford leva la tête avec un sourire à son intention, ses mains continuant à travailler par automatisme.
- Plus complexe, acquiesça Crawford.
– Pourquoi ?
Ben sourit légèrement, comme s'il voulait réellement savoir la réponse mais aussi comme s'il posait la question dans le seul but d'échanger quelques mots avec Crawford.
- Parce que je te connais un peu mieux, dit Crawford d'un air sage et détaché. Un toi plus complexe égale un textile plus complexe.
Afficher en entier― Est-ce que les autres machins, les lamas…
― Les alpagas.
― Oui, est-ce qu’ils mordent comme les moutons ?
Craw fronça les sourcils.
― Non. Les femelles crachent si elles n’ont pas envie de s’accoupler, mais je ne peux pas vraiment le leur reprocher.
Ben cligna des paupières puis ouvrit grand les yeux.
― Je ne… Seigneur. Ne me raconte pas à quoi ça ressemble
Craw réfléchit à ça, ses yeux ne quittant pas la route tandis qu’il essayait d’imaginer s’il était possible pour ces animaux au long cou et aux longues pattes de le faire autrement.
― Ça ressemble à deux alpagas en train de baiser, quoi, dit-il sur un ton d’excuse. Bien sûr, parfois, le mâle n’arrive pas à enfoncer son organe masculin dans le fion poilu de la femelle, et dans ce cas-là ça ressemble à deux alpagas en train de baiser pendant que leur dresseur fait une branlette à celui qui est au-dessus.Il jeta un regard en coin à Ben lorsque ses gloussements remplirent l’habitacle.
― Je n’ai jamais dit que c’était une partie de plaisir pour les dresseurs.Et voilà. Ben, le mignon petit homme qu’il tentait d’impressionner, était affalé sur le siège de sa camionnette, tressautant comme du popcorn dans une vieille casserole et riant si fort que des larmes coulaient le long des rides naissantes au coin de ses yeux.Apparemment, les alpagas n’étaient pas les seuls à lui avoir fait une putain d’impression.
Afficher en entierLeur déjeuner fut très bon. Ils mangèrent à l’un de ces steakhouses où les serveuses portaient des tee-shirts moulants, mais c’était surtout pour la qualité de la viande. Crawford s’attaqua à son T-bone de six cents grammes et observa avec amusement Ben charmer leur serveuse blonde au point qu’elle était presque prête à leur montrer ses nibards. Elle repartit en gloussant, après avoir laissé à Craw une pomme de terre au four en plus et un supplément de bacon pour l’accompagner, le tout aux frais de la princesse. Crawford avala sa bouchée de steak et dit :
― T’es vraiment certain d’être homo ?
Ben éclata de rire, les rides apparaissant chaleureusement au coin de ses yeux, et il se frotta bien sagement le menton.
― Ouais, Rance. J’en suis certain à cent pour cent.
Afficher en entierCrawford voulait savoir de quelles complications il parlait. Il voulait savoir quel genre de simplicité Ben désirait. Voulait découvrir toutes les choses dont Ben avait besoin et que Craw pourrait lui tricoter.
Oh, comme il avait faim de tricoter pour son homme.
Afficher en entier― Est-ce que les autres machins, les lamas…
― Les alpagas.
― Oui, est-ce qu’ils mordent comme les moutons ?
Craw fronça les sourcils.
― Non. Les femelles crachent si elles n’ont pas envie de s’accoupler, mais je ne peux pas vraiment le leur reprocher.
Afficher en entierCrawford s’attaqua à son T-bone de six cents grammes et observa avec amusement Ben charmer leur serveuse blonde au point qu’elle était presque prête à leur montrer ses nibards. Elle repartit en gloussant, après avoir laissé à Craw une pomme de terre au four en plus et un supplément de bacon pour l’accompagner, le tout aux frais de la princesse.
Crawford avala sa bouchée de steak et dit :
― T’es vraiment certain d’être homo ?
Ben éclata de rire, les rides apparaissant chaleureusement au coin de ses yeux, et il se frotta bien sagement le menton.
― Ouais, Rance. J’en suis certain à cent pour cent. »
Afficher en entierMais le nouveau venu n’était pas Mme Humphreys.
Il était jeune, pour commencer, vingt-cinq ans à tout casser, comparé à Crawford qui approchait de la quarantaine. Il brillait de toute part comme une chaussure qu’on viendrait de cirer. Ses cheveux étaient longs, à la mode, et il avait suffisamment de poils autour de ses lèvres et de son menton pour faire penser à Crawford qu’il gardait une barbe de trois jours à temps-plein.
Afficher en entierChapitre 1 Sans gêne
Crawford observait avec intérêt le nouveau résident du numéro 15, Llama Lane, emménager. C’était le début du mois de septembre et les neiges n’étaient plus très loin pour Granby, ville du Colorado.Granby, Colorado, faisait partie du comté de Grand et était coincée dans une vallée en forme de bol, elle-même enfoncée au beau milieu des pics des Montagnes Rocheuses. D’après son ordinateur, elle n’était qu’à cinquante-cinq kilomètres de la ville bien plus peuplée de Fort Collins, mais ces cinquante-cinq kilomètres s’étiraient sur une route si dangereuse et sinueuse qu’ils en avaient fait un parc d’État. De juin à août, des gens venus du monde entier voyageaient, bouches bées, sur Trail Ridge Road, aussi connue sous le nom de Route 34. Pour commencer, elle montait à plus de trois mille cinq cents mètres de haut, ce qui en faisait l’autoroute la plus élevée du pays. Deuxièmement, il restait encore des congères d’au moins un mètre quatre-vingt de chaque côté, même en juillet, et elle enjambait la ligne continentale.
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