Extraits

-C'est drôle. La plupart des femmes ont leur parfum préféré,comme un signe particulier.Et ça peut hanter un homme, d'ailleurs. Mais toi,on se demande chaque jour ce que tu vas porter.Du coup,on n'arrête pas de penser à toi.

Il était trop près d'elle.Zoe aurait aimé reculer,mais la cuisine était trop petite pour qu'elle le fasse sans paraître mal élevée.

-Ce n'est pas pour les hommes que je me parfume

-Je sais.C'est ce qui rend la chose encore plus séduisante.

Dehors, dans l'air vif de l'automne, Simon regardait Moe courir après une balle de tennis et Homer cavaler sur ses talons, en se disant que la vie n'aurait pas pu être plus belle.

Par-dessus le marché, Flynn et Jordan allaient venir voir le match pendant que sa maman et ses amies faisaient des trucs de filles. Il pourrait manger des chips à s'en rendre malade.

Il ramassa prestement la balle que Moe venait de déposer à ses pieds, puis dansa sur place en faisant mine de la relancer, histoire de rendre le chien complètement fou, avant de la jeter de toutes ses forces vers les arbres.

Le lendemain, à l'école, il raconterait à ses copains qu'il avait un petit chien. Il demanderait peut-être même à Brad de prendre une photo pour la montrer à tout le monde.

Il jeta un coup d'œil vers les chiens, qui s'amusaient à rouler dans l'herbe. Il adorait cet endroit. Il aimait bien sa maison, aussi, le jardin, tout. Et cela lui plaisait d'habiter à côté des Hanson. Mais la maison de Brad était géniale, avec les bois à explorer et la rivière au bout du jardin.

Si sa mère et lui restaient plus longtemps que prévu, il pourrait inviter des copains ici. Ils seraient fous en voyant la salle de jeu. Et ils pourraient construire un fort dans les bois, et même se baigner dans la rivière en été.

Si sa mère n'était pas trop contre.

Ce serait chouette s'il pouvait revenir, après, même quand ils seraient retournés habiter chez eux. Il demanderait la permission à Brad, et Brad l'aiderait à convaincre sa mère. C'était cool, aussi, d'avoir un autre garçon à ses côtés, un allié.

C'était un peu comme avoir un père. Enfin, ce n'était pas une chose qui l'obsédait, mais il imaginait que ça devait faire un peu cet effet-là. Plus ou moins.

En tout cas, ça allait être fabuleux de fêter Thanksgiving ici, avec tout le monde entassé dans la maison, et les garçons qui se disputeraient à cause du match en mangeant de la tarte au potiron.

Sa mère faisait une tarte au potiron délicieuse, et elle lui donnait toujours un peu de pâte crue pour fabriquer des petits personnages.

Il se demanda si Brad trouverait ça nul.

Il se retourna et courut vers la maison en voyant Brad en sortir.

— Eh ! Tu veux jouer avec nous à la balle ? Moe apprend à Homer à aller la chercher.

— J'arrive !

Brad rejoignit Simon et lui enfonça sur la tête la casquette de base-ball en laine qu'il avait apportée.

— Ne prends pas froid.

— On dirait qu'il va neiger. Peut-être même qu'il y aura deux mètres de neige et que je ne pourrai pas aller à l'école.

— Tu rêves, mon pote.

Brad ramassa la balle et la lança avec une force que lui envia Simon.

— Si jamais il tombe deux mètres de neige, tu pourras ne pas aller travailler ?

— Si jamais il tombe deux mètres de neige, je mettrai un point d'honneur à ne pas aller travail er.

— Et on pourra boire du chocolat chaud et jouer aux jeux vidéo.

— Marché conclu.

— Tu mets un préservatif pour faire de l'amour avec ma mère ?

Le sang se vida subitement de la tête de Brad, qui se figea sur place.

— Pardon ?

Zoé et son fils Simon

— Tu sais que j'essaie de faire quelque chose d'important, que j'essaie de trouver une clé.

— Pour les gens magiques.

— Voilà, pour les gens magiques. Je me donne beaucoup de mal, et parfois, je me dis : « Tiens, aujourd'hui, je vais la trouver. » D'autres fois, je suis plutôt découragée. Je suis même sûre que je vais avoir besoin d'aide.

— Tu veux que je t'aide ?

— D'une certaine façon, oui.

Elle déposa les quartiers de pomme sur une assiette et y ajouta du raisin.

— Bradley veut m'aider aussi. Et les gens magiques m'ont dit que son aide était importante.

— Il est très intelligent.

— Tu l'aimes beaucoup, hein ?

— Oui.

Il prit un quartier de pomme.

— Toi aussi, pas vrai ?

— Oui. Bradley s'est dit qu'il pourrait m'aider plus efficacement si nous allions nous installer quelque temps chez lui.

Le visage impénétrable, Simon regarda sa mère en mastiquant son morceau de pomme.

— Tu veux dire, vivre là-bas avec lui ?

— Enfin, habiter chez lui pendant quelques jours. En visite, en quelque sorte.

— Et Moe aussi ?

En entendant son nom, le chien attrapa sa balle de tennis fétiche entre ses dents et logea sa large tête sous le bras de Simon.

— Oh, oui, je suis sûre que oui !

— Chouette.

Après avoir donné un coup de pied à la balle que Moe avait laissée tomber par terre à son intention, Simon prit une grappe de raisin.

— Il aime bien être là-bas, Moe. C'est géant.

— Nous serons les invités de Brad, Simon, alors toi et Moe, vous devrez très bien vous tenir, dit Zoé en poussant à son tour la balle du pied.

Simon hocha la tête tandis que le chien revenait en dérapant, pivotait élégamment en prenant appui contre la porte de derrière et récupérait la balle.

— Bon. Brad et toi, vous dormirez dans le même lit et vous ferez de l'amour ensemble ?

— Hein ? couina Zoé.

— Chuck dit que ses parents font ça au lit, et ils sont dans la chambre d'à côté. Il dit que sa mère fait des petits bruits comme si elle avait mal.

— Mon Dieu...

Les yeux plantés dans ceux de sa mère, Simon envoya la balle à Moe à l'autre bout de la pièce.

— Ça fait mal ?

— Non, répondit-elle faiblement, avant de s'éclaircir la gorge. Non, ça ne fait pas mal. Je crois qu'on devrait plutôt, enfin, préparer nos affaires si on...

— Alors, pourquoi elle crie et elle gémit comme si ça lui faisait mal ?

Zoé sentit le sang déserter son visage, puis y revenir en masse, comme du feu sous la peau.

— Eh bien... Mmm, c'est que les gens ont tendance à...

Ô Seigneur, aidez-moi.