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J'ai deviné très vite que Gauvain ne savait pas nager. "A quoi ça servirait de savoir, sinon à souffrir plus longtemps quand on est enlevé par une lame, la nuit, dans une mer glaciale ?" me dit-il. Je m'aperçus que nous n'entretenions pas du tout le même rapport avec la mer. Gauvain et moi ne fréquentions pas la même personne et c'est lui qui connaissait la vraie.
Afficher en entierSi ce n'est pour éblouir, à quoi bon écrire ?
écrit en avant-propos au livre
Afficher en entierEt tant que l’on n’a pas expérimenté un nombre suffisant d’êtres humains, hommes ou femmes, on ne sait pas où l’on s’arrête en amour. Des inconnues dorment en nous dont beaucoup ne s’éveilleront jamais.
Afficher en entierA vivre longtemps éloignés, il est vrai qu’on se laisse emporter par ses rêves. On finit par aimer quelqu’un qui n’existe plus tout à fait mais que dessine votre désir. L’écriture est traître. L’amour par correspondance c’est trompeur. Dans une lettre on s’épargne les petites disgrâces corporelles qui peuvent miner les plus nobles sentiments.
Afficher en entierJe mesurais à quel point dans une vie commune tout est une question de regard : on peut s’irriter ou s’attendrir devant un même geste selon que l’on cherche une raison de vivre avec quelqu’un ou de le quitter.
Afficher en entierA vingt ans, on voudrait tout et on peut raisonnablement tout espérer. A trente ans, on peut croire encore qu’on l’aura. A quarante ans, il est trop tard. Ce n’est pas que l’on ait soi-même vieilli, c’est l’espérance qui a vieilli en soi.
Afficher en entierLe plus dur dans le malheur, ce n’est pas tellement d’être malheureux, c’est de se trouver privé de son minimum vital d’insouciance, de ce recours au rire ou, mieux encore, au fou rire salutaire qui fait sauter vos circuits et vous laisse pantelant, exhalant un de ces soupirs qui délivrent des pires tensions. Le malheur est désespérément sérieux.
Afficher en entierMais sans doute faut-il vivre un bon moment dans un personnage qui ne vous ressemble pas, avant de devenir ce que l’on est. Ou peut-être est-on tous ces personnages divers et faut-il se délivrer de l’un avant d’accéder à l’autre.
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Quand la vie tient ainsi tout entière dans l'instant et qu'on parvient à oublier tout le reste, on atteint peut-être la plus intense forme de joie.
Afficher en entierDites-moi qu'il serait fou de se fier à son corps, qu'il est versatile et peut entraîner l'esprit vers des choix déraisonnables qui se révéleraient bientôt catastrophiques. Dites -moi que si je veux garder cet amour-là, il faut accepter de le perdre.
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