Extraits

-Et quelle est la récompense, si on bat ce record?

-L'assignation à résidence, rétorqua Ethan en levant la tête, un sourire pincé aux lèvres. Ça ne te plairait pas, Sentinelle.

Je n'avais aucun doute là-dessus.

-Merci, murmurai-je en lui décochant un regard en coin. Tu t'es donné du mal.

-Tu n'as pas encore tout vu, répliqua-t-il avec un air malicieux qui présageait de plaisirs à venir, même si les Cubs ne gagnaient pas le match.

-Là, tu me fais du lèche-bottes.

-Je fais de mon mieux, admit-il avant de marquer une pause. Ça fonctionne?

-Non.

" I meant only to protect you, because you’re the closest thing to family I’ve known in four hundred years. You are my miracle.”

“I don’t know, Merit. I don’t know if you’ll get justice or if he will.” He pulled back enough to look at me. “You are not a child, and you know the world is not fair. You’ve had your share of unfairness, and got a stark reminder of that tonight. But I swear to you, Merit—I swear it on my life, my House, and my soul—he will never touch you again.”

Cette fois, Lindsey m'autorisa à entrer dans la salle des opérations. Le guacamole que j'avais apporté aida sans doute, car les gardes se jetèrent dessus comme des loups affamés.

En l'occurrence, des loups qui se battaient pour tremper leurs chips dans la sauce.

_ Il était temps que tu arrives, lança Luc.

_ Désolée, m'excusai-je, tentant de me rappeler les faits que j'étais sur le point de rapporter avant d'être bannie par une collègue. Mallory avait des problème personnels. Il fallait que je règle cette crise pour que tout le monde puisse reprendre le travail.

Je tendis mon téléphone à Luc pour lui montrer les photos que nous avions prises au cimetière du mont Rider.

_ Catcher en a d'autres. Il va demander à Jeff de les passer dans son algorithme. Et Ethan veut qu'on se réunisse au crépuscule.

_Ethan n'est pas vraiment en position de donner des ordre pour l'instant, grommela Luc en trempant une chips dans le bol de guacamole.

_Oui, eh bien, ce n'est pas moi qui vais le lui dire. A toi l'honneur.

Luc émit un grognement dubitatif.

_ Tu as parlé à Catcher de cette réunion?

_ Et à Mallory.

_ Je vais prévenir Paige et le bibliothécaire.

_ Je comptais monter à la bibliothèque, mais la nuit à encore filé à toute allure, soupirai-je en constatant d'après la pendule que l'aube approchait.

_ Après ton départ, je suis allé m'excuser pour toi auprès de Paige, annonça Luc en passant une main dans ses boucles en bataille. Pour être franc, Sentinelle, je ne suis pas sûr que ta présence aurait changé quoi que ce soit. Elle sèche. D'après elle, les équations n'ont aucun sens. Au moins, vous avez découvert un nouveau site, ce soir. Non pas que ça simplifie notre problème. Bien au contraire.

_ J'ai chargé Catcher de demander au surnats de nous avertir s'ils trouvaient des symboles alchimiques quelques part.

Luc approuva d'un signe de tête.

_ C'est une bonne idée, mais Chicago est une ville gigantesque.

_ Nous devons en parler aux vampires des autres maisons.

_ Ils connaissent les grandes lignes, commenta Luc. Ça n'aurait pas été très correct de notre part de leur cacher l'existence de l'alchimie. Leur demander de participer, en revanche, c'est une autre histoire. Je veux dire, ils sont à Cadogan ce que Poufsouffle est à Gryffondor. Cela dit, des renforts seraient appréciables.

Je le dévisageai avec incrédulité.

_ Harry Potter? Sérieusement?

_ Ces livres sont géniaux, Sentinelle. Tu devrais les lire.

Il parlait comme s'il était le premier à les avoir découverts et à avoir décelé leur potentiel. Je m'abstins de mentionner les premières éditions que je possédais.

_ J'en prends bonne note. Oh! autre chose: Annabelle a vu le sorcier.

Je lui communiquai les quelques détails qu'elle avait relevés et évoquai mes soupçons au sujet de l'homme présent à la Douleut.

_De nombreux vampires portent des costumes.

_ Je sais. Ethan a fait la même remarque. (Soudain épuisée, je me levai.) Je monte.

_ Remets Ethan sur les rails, me conseilla Luc. Vous vous sentirez bien mieux tous les deux après.

_ Baise-le à mort, suggéra Lindsey, toujours prête à m'aider, depuis l'autre bout de la pièce.

Luc secoua la tête.

_ Toute mes excuses, Sentinelle. Ma petite amie tient des propos vulgaires.

_ Et tu adores ça, rétorqua-t-elle.

A en juger par le grand sourire qui éclairait le visage de Luc, elle avait raison.

_ Bonne chance, Sentinelle, ajouta ce dernier. Toutes nos baguettes magiques sont dressées pour toi.

Cet encouragement ne sonna pas tout à fait comme il l'avait escompté, à mon avis.

I love you, Ethan, and I love this city. And however much I fought it, I love this goddamn House. It’s part of me, and I’m part of it. I’m not going to stand here and watch a man tear down everything that you’ve built. I’m not. And if that means I have to chase another man who threatens this House, or apologize to you more than I like, so be it. I don’t want that, but I can live with it. Because I can’t live without you.

Catcher s’écroula à genoux, manifestement épuisé. Être un sorcier comportait ce désavantage : après avoir utilisé la magie, il fallait recharger ses batteries.

— Tu vas bien ? lançai-je en courant le rejoindre avant de m’accroupir devant lui.

— Je suis vidé.

— Sauver des milliers de vies a parfois cet effet-là. C’était un joli coup à la Moïse. Tu sais, le partage des eaux et tout ça.

Il me dévisagea, un demi-sourire aux lèvres.

— Tu fais une blague en un moment pareil ?

— Catcher Bell, si on ne peut pas faire de blague en un moment pareil, à quoi bon vivre ? répliquai-je en lui tendant la main pour l’aider à se relever.

— Tu as sans doute raison.

— Est-ce que tu seras en mesure d’assister Mallory ? Je pourrais appeler Paige pour lui demander de venir.

— J’y arriverai, rétorqua-t-il avec sa brusquerie habituelle. Paige doit protéger la Maison.

— Dans ce cas…, conclus-je en lui offrant la barre de céréales quelque peu écrasée que j’avais glissée dans ma poche. Tu en auras plus besoin que moi.

Catcher l’accepta avec une mine ravie.

— Tu as apporté un casse-croûte ?

Vu qu’il avait déjà arraché l’emballage et pris une bouchée, je ne me donnai pas la peine de répondre.

— Catcher est la modération personnifiée. Il n’y a pas plus raisonnable que lui.

J’émis un grognement incrédule.

— C’est comme si je disais qu’Ethan était humble et qu’il gérait la Maison de façon démocratique.

Gabriel ne bougea pas d’un cil. Ses épaules raides, son dos droit, son torse bombé, ses poings serrés... tout en lui exprimait la rage difficilement contenue. Il coula à sa sœur un regard qui m’aurait rendue nerveuse si j’en avais été la cible.

Fallon Keene, elle, se contenta de lever les yeux au ciel.

— Ce regard-là n’a plus d’effet sur moi depuis que j’ai sept ans. (Elle pointa tour à tour sur Gabriel et Ethan un doigt dont l’ongle était peint de vernis bleu marine.) Vous avez intérêt à vous reprendre.