Extraits

- Mmm, fis-je, les yeux fermés et un sourire ensommeillé aux lèvres tandis qu’une odeur de bacon flottait dans l’air. j’ai choisi le bon vampire.

Je croyais que j’était seule, qu’Ethan était dans la cuisine en train de préparer le petit déjeuner. Je sursautai presque quand j’entendis sa voix.

- Je suis juste là, Sentinelle.

J’ouvris les yeux et le découvris à quelques pas de là, encore torse nu et occupé à passer une ceinture à la taille de son jean.

- Bacon ?

C’était une requête, une accusation, un souhait.

- Je crois bien que la Meute te prépare le petit déjeuner.

Ces mots me poussèrent à m’asseoir et a empoigner des vêtements pour me changer plus vite que la plupart des choses l’auraient pu.

- Devrais-je être offensé que tu sois aussi impatiente a savourer la viande d’un autre homme ?

Je me penchai dans l’embrasure de la porte de la salle de bains, la brosse à dent dans la bouche, et lui décochai un grand sourire.

- Ethan Sullivan, c’est une blague que tu viens de faire ?

Non, pas à en juger d’après l’expression de son visage en tout cas. Mais je ne me sentais pas menacée par son regard possessif.

Parce qu’il y avait du bacon.

- Tu es le seul homme pour moi, rassurai-je Ethan alors que j’enfilai ma tenue de cuir et mes bottes en vue d’une nuit d’investigation.

Bien sûr j’avais espéré que je n’en aurais pas besoin pendant nos « vacances », mais je les avais prises dans ma valise au cas où. Heureusement que j’étais un peu parano.

Il consulta son téléphone pendant que je mettais les touches finales a ma tenue, et me jeta un coup d’oeil moyennement amusé.

- Dit-elle alors qu’elle met du gloss.

- C’est du baume a lèvre, parce que vous avez craquelé mes lèvres avec vos baisers, monsieur. Et j’essaie de représenter la Maison Cadogan avec élégance et charme.

Ce qui justifiait le reflet rose pâle dudit baume. En tout cas c’était l’histoire que je me racontais.

Ethan ricana, et lorsque je reposai le baume sur le comptoir, il jeta un bras autour de ma taille et m’attira vers lui.

- Use de ton élégance et de ton charme, Sentinelle, tu en as à revendre. Mais n’oublie pas que, le matin venu, c’est dans mon lit que tu dormiras, et dans aucun autre.

Il m’embrassa de nouveau, réduisant a néant mes efforts de maquillage.

- J'ai été submergé de désir pour toi, Sentinelle.

- J'ai besoin de toi. J'ai toujours eu besoin de toi. C'est juste que je ne m'autorisais pas à l'admettre.

- Les vampires ne me font pas peur.

- Bien, dis-je, laissant mes yeux devenir argentés et mes crocs s’allonger tandis que je faisais tournoyer mon katana d’une main. Ça veut dire que tu es stupide. Ça fait une semaine que je n’ai pas eu de bonne bagarre, et avec les idiots, c’est généralement vite réglé.

- Attention, Sentinelle, m’avertit Ethan alors qu’il éloignait Nessa.

C’était rare que je déclenche sciemment une bagarre. D’un autre côté…

- Soit on fixe des limites sur nos plates-bandes maintenant, lui dis-je, soit on attend qu’ils attaquent. Je préfère mon option.

Et je n’avais pas l’intention de faire courir à Ethan le risque d’une attaque surprise. Ni de subir les foudres de Luc, le Capitaine de sa Garde, si Ethan était blessé par un métamorphe au cours d’un voyage avec moi.

Soit parce qu’il rechignait à mener ses propres batailles, soit parce qu’il ne me pensait digne que d’un sous-fifre, Rowan fit un geste en direction du métamorphe mince à l’air vicieux.

- Niall, appela-t-il.

Il m'embrassa là, sur les marches de l'église, avec la neige qui tombait comme des larmes autour de nous. Quand il s'écarta un instant plus tard, j'avais le souffle court.

- Jeff, dis-je, mais il secoua la tête et appuya le front contre le mien.

- Chaque fois que je respire, je respire pour toi. Chaque fois que je parle, je parle pour toi. Et chaque fois que je hurle, je hurle pour toi. (Avec une infinie douceur, il pressa les lèvres contre les miennes.) Ce n'est pas terminé, ajouta-t-il, et alla à l'intérieur.

Les mains et les genoux tremblants, je le suivis.

Je t'aime, Fallon Keene. Je t'aime depuis l'instant où je t'ai vue la première fois. Et je t'aimerai chaque jour et chaque nuit pour le reste de ma vie.

J'ai besoin de toi. J'ai toujours eu besoin de toi. C'est juste que je ne m'autorisai pas à l'admettre.

TOUT EST BIEN

QUI MORD BIEN :

«… Notre relation n’avait pas franchement été platonique, mais il y avait des limites que nous n’avions pas dépassées.

— Je suis une Keene, lui rappelai-je… autant que je me rappelais à moi-même. C’est la tradition. Ça fait partie de la Meute, de qui nous sommes.

— C’est une tradition stupide. Et je vais le dire à Gabe en face.

En dépit de son air emporté, je savais à quoi m’en tenir. Jeff Christopher était loyal comme pas deux.

— C’est le bon choix, dis-je, mais j’entendais moi-même le léger accent de doute dans ma voix.

Il tendit la main pour repousser une mèche de mes cheveux ondulés derrière mon oreille.

— Tu n’es pas qu’une Keene. Tu as le droit d’être Fallon, aussi.

La magie fleurit entre nous, un arc invisible qui nous enveloppa tous les deux et couvrit mes bras de chair de poule .…»

MORSURES ET BOTTES DE CUIR

UNE AVENTURE DE LUC ET LINDSEY

«… Quelqu’un avait aspergé la page d’encre rouge et épaisse, si bien que mon corps semblait criblé de balles. Et, griffonné en bas de la couverture, il y avait un message :

Très chère Rose,

Les fous ne savent rien, mais je sais tout.

Rentre à la maison, Rose.

Je refoulai une résurgence de souvenirs… Et de peur. C’était un nom que je n’avais pas entendu depuis longtemps, que je ne m’attendais pas à revoir et que je n’aurais pas dû voir maintenant.

Je poussai le magazine vers Luc pour qu’il l’examine.

— Où as-tu trouvé ça ? demandai-je à Rachel.

— Sur mon lit, dit Rachel en se mordillant nerveusement la lèvre. Chez moi. Pourquoi, tante Lindsey ? Tu as des ennuis ? Comment ont-ils su qu’on est de la même famille ? Et qui est Rose ?

— Je n’ai pas d’ennuis, dis-je fermement. Ça, ça vient de quelqu’un qui cherche à en créer. Quelqu’un de mon passé. Ils te l’ont laissé parce qu’ils savaient que tu viendrais me trouver, et ils savaient que j’y prêterais attention.

— Quel genre d’ennuis ? demanda-t-elle.

— Je ne suis pas sûre. Pas exactement.

Mais c’était du sérieux, pour qu’ils gribouillent sur un magazine et le livrent à ma nièce. Je pris une décision rapide.…»

- J'ai été submergé de désir pour toi, Sentinelle.