Extraits

Mais non, Fanfan, c'est pas l'URSS, c'est un flux RSS. Rien à voir.

- Bien sûr que si, vous en avez des baguettes ! Bien sûr que si ! Allez vous faire voir, avec vos transcendantales à la farine de meule et vos prolégomènes à l'ancienne et tous vos noms à la mords-moi le fion !!! J'irai chercher mon pain ailleurs !

-Dites donc, vous êtes drôlement organisés, pour des anarchistes.

-Ha ha ha ! Mais l'anarchie, c'est pas le bordel, mon cher ! C'est l'ordre moins le pouvoir, nuance.

"- Quelques temps plus tard, j'ai recroisé par hasard Riton l'élégant, qui m'a dit qu'elle était morte à Alger, victime de la répression.

- Ah. Et c'est qui, ce Riton l'élégant ?

- Un con ! Un con qui pensait qu'en mettant son cul dans un costume italien, on a l'air moins con !

- Vous faites quoi au juste, ici?

- Rien, on est là, c'est tout. C'est un attentat gériatrique. Quand un endroit de ce genre devient problématique, on s'y rassemble tous les soirs pendant un certain temps. Ça fait monter d'un coup la moyenne d'âge de l'établissement. Généralement, il ne s'en relève pas. Le vieux est l’ennemi du bien de nos jours.

"- Le passeport ?

- Ah, bah, obligé ! Tu vas entrer dans l'Archipel Anarchiste Autonome, il te faut des fafiots en règle, c'est vachement bureaucratique, comme patelin... J'te montre."

- Tout l'immeuble appartient à Francine de la Rochebonnefoy, dite Fanfan la Chaudière, aristocrate de naissance et anarchiste de cœur, qui fut une bouillonnante compagne de nos luttes passées, et qui a aujourd'hui 91 ans, et la colonne vertébrale torsadée comme un cep de vigne.

"Vous trouvez cette histoire un peu triste? C'est normal, l'histoire de Nauru ne finit pas très bien. Mais il y a quand même une bonne nouvelle... L'ile de Nauru est minuscule. Tellement minuscule qu'on ne peut même pas la dessiner sur une mappemonde. Mais son histoire est grande, immense..." (p. 54)